Vassili Grossman
Tout passe
Ce court roman est un grand livre, le testament littéraire et politique de Vassili Grossman, achevé après la confiscation du manuscrit de Vie et Destin par le KGB en 1960. Avant de disparaître, Grossman se sentait obligé de dire tout ce qu’il avait compris sur la société soviétique, la Russie et l’URSS. Efim Etkind Nouvelle présentation en Classiques slaves! (1re édition 1984.)
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Parvenu à l'heure des bilans, le narrateur, directeur d'hôpital, se souvient que, trente ans auparavant, on avait exhibé devant les étudiants, dans un amphithéâtre déjà vétuste, aujourd'hui disparu, sa mère, presque mourante, un écriteau sur la poitrine. Et d'autres souvenirs reviennent qui font affleurer quelques figures d'Argentins : Gabriel, le kinésithérapeute aveugle, Nicolas, le frère, et même Eva Perón, haranguant du haut d'un tracteur une foule de miséreux. Mais très vite, sur la scène de la mémoire, c'est l'extravagant M. Moralès qui s'impose. Ancien grand couturier, tour à tour avide d'absolu et succombant à l'abjection, il entraîne dans son sillage un cortège d'excentriques. Seul le souvenir de la mère, une femme aux yeux gris, pénétrée de la sagesse des humbles, revient apaiser le tumulte de la mémoire. Et les ombres, enfin, peuvent se dissiper.
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