Anna Godbersen
Vénéneuses
Été 1900. À New York, Elizabeth cohabite avec un époux qu’elle n’aime pas, pour assurer un avenir à l’enfant qu’elle porte. Diana s’enfuit à Cuba, à la recherche d’Henry, son grand amour. Carolina l’ancienne servante réalise son rêve : désormais c’est elle, la favorite de la haute société new-yorkaise. Penelope se console de l’indifférence d’Henry en acceptant les avances du sublime prince de Bavière. Mais les fantômes du passé risquent fort d’empêcher nos héroïnes de vivre les nouvelles existences qu’elles se sont choisies.
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Seules les larmes seront comptées
Parvenu à l'heure des bilans, le narrateur, directeur d'hôpital, se souvient que, trente ans auparavant, on avait exhibé devant les étudiants, dans un amphithéâtre déjà vétuste, aujourd'hui disparu, sa mère, presque mourante, un écriteau sur la poitrine. Et d'autres souvenirs reviennent qui font affleurer quelques figures d'Argentins : Gabriel, le kinésithérapeute aveugle, Nicolas, le frère, et même Eva Perón, haranguant du haut d'un tracteur une foule de miséreux. Mais très vite, sur la scène de la mémoire, c'est l'extravagant M. Moralès qui s'impose. Ancien grand couturier, tour à tour avide d'absolu et succombant à l'abjection, il entraîne dans son sillage un cortège d'excentriques. Seul le souvenir de la mère, une femme aux yeux gris, pénétrée de la sagesse des humbles, revient apaiser le tumulte de la mémoire. Et les ombres, enfin, peuvent se dissiper.
Une vie
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