Sous l’égide de Zola, qui les réunit tantôt à Paris, tantôt à Médan, un cercle d’écrivains décide d’écrire un recueil de nouvelles dont le cadre sera la guerre de 1870. Loin des récits patriotiques à la mode, Zola, Maupassant, Huysmans et leurs amis prévilégient les coulisses du conflit : victoire dérisoire parmi les décombres d’un moulin, hypocrisie bourgeoise, problèmes digestifs d’un troufion…, autant de situations rarement évoquées dans les années 1880. À sa sortie, l’ouvrage fit scandale, non seulement parce qu’on y vit un brûlot naturaliste, mais aussi en raison d’un regard trop novateur sur la guerre. Car, derrière l’originalité du style et de la diversité des points de vue, le refus des clichés et la recherche du vrai annoncent la crudité des récits de guerre du XXe siécle. Bibliolycée propose : • le texte intégral annoté de L’Attaque du moulin de Zola, de Boule de Suif de Maupassant et de Sac à dos de Huysmans, • un questionnaire bilan de première lecture, • des questionnaires d’analyse de l’œuvre, • quatre corpus accompagnés de questions d’observation, de travaux d’écriture et de lectures d’images, • une présentation des trois auteurs et de leur époque,
• un aperçu du genre de l’œuvre et de sa place dans l’histoire littéraire.
Christopher John Francis Boone knows all the countries of the world and their capitals and every prime number up to 7,057. He relates well to animals but has no understanding of human emotions. He cannot stand to be touched. And he detests the color yellow. This improbable story of Christopher’s quest to investigate the suspicious death of a neighborhood dog makes for one of the most captivating, unusual, and widely heralded novels in recent years.
Roméo et Juliette
A Vérone, où les Montaigu et les Capulet se vouent une haine ancestrale, Roméo, fils de Montaigu, est amoureux de Rosaline, tandis que Capulet s’apprête à donner une grande fête pour permettre à Juliette, sa fille, de rencontrer le comte Pâris qui l’a demandée en mariage. Parce qu’il croit que Rosaline s’y trouvera, Roméo se rend au bal – et pour Juliette éprouve un coup de foudre aussitôt réciproque. Sous le balcon de la jeune fille, il lui déclare le soir même son amour puis, le lendemain, prie frère Laurent de les marier et de réconcilier leurs familles ennemies. Mais voici que, sur une place de Vérone, Tybalt, cousin de Juliette, provoque Roméo qui refuse de se battre. Mercutio, son ami, dégaine à sa place, mais lorsque Roméo voit Mercutio mortellement frappé par Tybalt, il décide de le venger : Tybalt tombe à son tour, et ce qui était une comédie vire à la tragédie. Si, dans cette pièce que Shakespeare compose vers 1595, les amants de Vérone sont ainsi promis au tragique, c’est que le destin leur est hostile. Star-crossed lovers, Roméo et Juliette sont seulement nés sous une mauvaise étoile : ils ne sont victimes ni d’une faute ni de leur amour, mais d’une suite de circonstances malheureuses qui mettront à mort cet amour – et feront de leur histoire, pour plusieurs siècles, un mythe.
Alcools
Sous le pont Mirabeau coule la Seine. Et nos amours. Faut-il qu’il m’en souvienne. La joie venait toujours après la peine. Ces vers du « Pont Mirabeau », comme ceux de « La Chanson du mal-aimé » ou de « Zone », tous issus du recueil Alcools ont fait la fortune littéraire d’Apollinaire, et un grand classique de la poésie. Toutefois, ce classicisme ne doit pas faire oublier qu’en son temps ce recueil constitua une véritable révolution poétique : après Rimbaud, Apollinaire transforme toutes les règles d’un lyrisme devenu vieillot à son goût. Il faut pouvoir chanter le monde, jusque dans sa réalité la plus crue, mais aussi jusque dans ses progrès les plus récents : la tour Eiffel (« Zone ») côtoiera donc les cellules de la prison de la Santé (« À la Santé »). Sur ce modèle se succéderont alors la mort, la fuite du temps et surtout l’amour : tantôt lumineux, tantôt obscur, mais toujours au centre de ces ivresses poétiques. Avec Alcools, Apollinaire deviendra le modèle de tous les poètes à venir, et en particulier des surréalistes. Le chagrin d’amour, l’émoi devant la fuite du temps (« Le Pont Mirabeau), mais aussi la poésie de la vie quotidienne, de la machine et de la ville cosmopolite (« Zone »). Tel est Alcools, recueil qui rassemble des poèmes écrits par Apollinaire de 1898 à 1913. Entre une inspiration élégiaque qui n’est pas sans rappeler Ronsard et une modernité nerveuse annonciatrice du surréalisme imminent, l’ensemble oscille librement, « plein d’un vin trembleur comme une flamme ».
Au début du XVI? siècle, humanistes et théologiens s’élèvent contre les abus du clergé et entrent en rébellion contre l’Église, prônant un retour à une religion plus simple. À leur tête, Luther et, quelques années plus tard, Calvin, dont les idées de Réforme se propagent dans presque toute l’Europe, avant de la diviser profondément. L’Église réagit, puis persécute. Les massacres de la Saint-Barthélemy signent en lettres de sang l’ère des guerres de Religion, qui ne prendront fin qu’avec l’édit de Nantes, en 1598. Mais le temps de la tolérance est encore loin.Olivier Christin nous fait traverser cette Europe déchirée par la Réforme.
Ne pleure pas
Un auteur encensé par la presse, la blogosphère et les lecteurs avec son premier roman Une Fille parfaite. Chicago, en ville. Esther Vaughan disparaît du jour au lendemain. Inquiète, Quinn, sa colocataire, prend conscience qu’elle ne sait rien d’Esther : celle-ci a toujours refusé de parler de sa famille, et laisse derrière elle un fouillis qui ne lui ressemble pas – en particulier une lettre qui instille le doute dans l’esprit de Quinn « sainte Esther », comme elle la surnomme, n’est peut-être pas la personne qu’elle croit…
Ailleurs, dans un petit port sur la rive du lac Michigan. Alex Gallo voit entrer une inconnue dans le café tranquille où il travaille. Le genre de jeune femme dont la beauté et le charme font qu’elle ne passe pas inaperçue et ne laisse pas indifférent. Alex a dix-huit ans ; il se laisse envoûter en toute innocence. Entre ces deux évènements, Mary Kubica construit brique par brique une intrigue aussi époustouflante que celle de son précédent et excellent roman Une Fille parfaite. Sans effets superflus d’écritue et avec sobriété, l’air de ne pas y toucher… C’est une magicienne du suspense qui retourne comme un gant l’apparente simplicité des situations et des personnages. Elle vous attrape dès les premières pages, vous enveloppe dans le mystère, vous y égale, et vous laisse dans l’incertitude jusqu’à la fin. A quoi ressemblera le puzzle, une fois toutes les pièces assemblées ? La réponse est juste avant le point final.
Coule la seine
« Ton collègue blond est assez emmerdant mais je l’aime bien, et puis il est généreux. Il se pose des questions sans fond, il s’inquiète et ça fait le bruit des vagues. Toi en revanche, tu fais le bruit du vent. Ça se voit à ta manière de marcher, tu suis ton souffle. Ton ami blond voit une flaque. Il s’arrête, examine la chose et il la contourne, il prépare bien son affaire. Toi, tu ne vois même pas cette flaque mais tu passes à côté sans le savoir, au flair. Tu piges ? T’es comme un magicien… » Il a raison ce clochard, le commissaire Adamsberg est un véritable magicien. Trois nouvelles pour le prouver, trois enquêtes du commissaire, à Paris, là où coule la Seine.
Pourquoi la guerre ?
Publié simultanément en allemand, en anglais et en français par l’Institut International de Coopération Intellectuelle, l’une des nombreuses émanations de la Société des Nations, en 1933, le fascicule Pourquoi la guerre ? est composé de deux longues lettre – l’une d’Einstein et l’autre de Freud. Les deux auteurs, qui s’étaient rencontrés fin 1926, étaient restés en contact épistolaire. En 1932, quand l’IICI a demandé à Einstein de contribuer à l’un de ses volumes de « correspondance », c’est lui qui a proposé cet échange avec Freud sur le thème de la guerre. Dans sa lettre, Einstein, qui venait de démissionner de l’IICI après la Conférence de Genève sur le désarmement (il n’approuvait pas le principe d’un « désarmement progressif »), rappelle ses convictions cosmopolitiques (seule une instance supranationale pourrait contribuer à éliminer la guerre) – même s’il ne semble plus y croire. Cette lettre, qui ne contient donc pas à proprement parler de « profession de foi », s’achève sur une question adressée à Freud : « Existe-t-il une possibilité de diriger le développement psychique de l’homme de manière à le rendre mieux armé contre les psychoses de haine et de destruction ? » Cet échange est l’occasion pour Freud de revenir sur la question de la guerre. La Première Guerre mondiale elle-même et les recherches qu’il avait menées à l’époque sur les « névroses de la guerre » avaient commandé dans l’œuvre de Freud le passage de la première à la seconde topique et l’avènement du concept désormais central de la « pulsion de mort » (Au-delà du principe de plaisir, 1920).
Vais-je allaiter mon enfant ? Dès le début de la grossesse, cette question se pose à toutes les mamans. Organisé chronologiquement, depuis le début de la grossesse jusqu’au sevrage du bébé, ce guide répond avec précision et sans parti pris à toutes les questions. J’attends bébé : Et si je n’avais pas assez de lait ? Est-ce douloureux ? Qui peut me conseiller ? Je viens d’accoucher : Mon bébé prend-il bien le sein ? Comment savoir s’il boit assez ? Comment soulager les crevasses ? L’allaitement au quotidien : Est-ce que je vais avoir mal quand ma fille aura des dents ? Je suis pudique, comment faire à l’extérieur ? Mon bébé ne s’endort qu’au sein… Au moment du sevrage : Quand doit-on commencer à sevrer son bébé ? Peut-on continuer l’allaitement tout en travaillant ? Tous les thèmes sont abordés, qu’ils soient « techniques » (les bonnes positions pour allaiter, prévenir les crevasses, gérer le sevrage, …) ou plus psychologiques (le regard des autres, la crainte de ne pas être une « bonne mère », le lien avec son bébé, la place du papa…).
Les recettes du bonheur danois Pourquoi les Danois sont-ils les plus heureux au monde, et comment font-ils, année après année, pour que leurs enfants soient également heureux, confiants, dynamiques ? Ce guide pratique et optimiste révèle les habitudes des familles les plus heureuses sur terre. À l’aide d’exemples limpides, il présente les six principes fondateurs de la parentalité danoise :
– Le jeu est essentiel au développement et au bien-être des enfants. – L’authenticité favorise la confiance et permet aux enfants de se créer une boussole intérieure. – Le recadrage aide les enfants à surmonter les obstacles et à voir le côté positif de la vie. – L’empathie nous permet d’agir avec bienveillance envers les autres. – L’absence d’ultimatum évite les rapports de force ou le ressentiment. – Le cocooning est une façon de célébrer la famille, les occasions spéciales et le quotidien. Les Danois appellent ce dernier principe hygge. C’est une façon simple et efficace de tisser un lien étroit. Par son point de vue éclairant et nouveau sur l’éducation interculturelle, Les Recettes du bonheur danois aident les parents de tous horizons à élever des enfants plus heureux et plus adaptés au monde.
Le mois d’or
» Des connaissances réjouissantes qui devraient être connues de tous : le livre qui manquait ! » Lilou Macé. Le mois qui suit l’accouchement est l’un des plus beaux moments de la vie d’une femme. Ces semaines sont pourtant éprouvantes pour la mère comme pour le nouveau-né : manque de sommeil, fatigue, douleurs, baby blues. Les jeunes mères se retrouvent souvent seules, les émotions à fleur de peau, pour affronter une phase de bouleversements. Cette période représente un enjeu majeur pour la santé future de la mère. Dans de nombreuses cultures, elle fait ainsi l’objet de soins adaptés (conseils en nutrition, bandage du bassin, massages…). Ce guide est une invitation à vivre pleinement ces premières semaines. Il indique comment se préserver des difficultés en mettant en place des pratiques (yoga, méditation, shiatsu, soins du périnée, EFT…) et une organisation adaptée avec l’aide des proches. Outre des ajouts relatifs au rôle essentiel du partenaire pendant cette période ou à la santé du nourrisson (prématurités, hospitalisation), cette nouvelle édition, revue et augmentée, aborde notamment le sujet de la sexualité après la naissance. Un ouvrage essentiel pour favoriser la rencontre de la mère et de l’enfant !
Harry Potter et l’Odre du Phénix (5)
A quinze ans, Harry entre en cinquième année à Poudlard, mais il n’a jamais été si anxieux. L’adolescence, la perspective des examens et ces étranges cauchemars… Car Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom est de retour. Le ministère de la Magie semble ne pas prendre cette menace au sérieux, contrairement à Dumbledore. La résistance s’organise alors autour de Harry qui va devoir compter sur le courage et la fidélité de ses amis de toujours…
Dans un monde de plus en plus inquiétant, Harry se prépare à retrouver Ron et Hermione. Bientôt, ce sera la rentrée à Poudlard, avec les autres étudiants de sixième année. Mais pourquoi Dumbledore vient-il en personne chercher Harry chez les Dursley? Dans quels extraordinaires voyages au cœur de la mémoire va-t-il l’entraîner?
Comme les adultes, les enfants ne sont pas à l’abri des soucis de l’existence. Pour les aider à dédramatiser, rien ne vaut une bonne histoire lue par un proche sécurisant et judicieusement choisie en fonction de la situation qu’il vit. Près de 100 histoires, classées par famille autour d’un thème: s’endormir, porter des lunettes, manger, les disputes, la séparation, la maladie…
Au plaisir de Dieu
En hommage à la mémoire de son grand-père, symbole de la tradition, contraint de s’éloigner à jamais de la terre de ses ancêtres, le cadet d’une vieille famille française enfermée dans l’image du passé raconte ce qui a été et qui achève de s’effondrer. Le berceau de la tribu, le château de Plessis-lez-Vaudreuil, est au centre de cette longue chronique qui embrasse, depuis les croisades jusqu’à nos jours, l’histoire du monde, du pays, du clan de tout ce que la lignée a incarné et en quoi elle a cru, et qui s’est peu à peu effrité. Un mariage d’amour et d’argent, les idées contemporaines et subversives, les livres, les mœurs nouvelles ouvrent successivement des brèches dans la forteresse de la tradition. L’histoire du XXe siècle, avec ses situations paradoxales, précipite la mutation et la décadence d’une famille qui avait su, à travers tous les cataclysmes, maintenir ses privilèges et conserver son charme.
Et toi mon cœur pourquoi bats-tu
Fait des proses et des poèmes que je connais ? ou connaissais ? par coeur, ce livre n’aspire à rien d’autre qu’à donner un peu de plaisir, et peut-être d’émotion, à ceux qui le liront. Voilà des mots qui ne sont pas de moi et qui valent mieux que moi, mais qui, à force de familiarité, d’admiration, d’une répétition intérieure proche de la rumination, ont fini par se confondre avec moi : il m’arrive de les dire au soir quand il tombe sur la ville, sur la campagne, sur la neige ou au matin qui se lève sur la mer. Ils tournent, pour la plupart, autour de ces passions qui nous donnent à tous tant de bonheur et tant de souffrance. Et toi mon coeur pourquoi bats-tu. Renonçant à la fois à l’ordre chronologique ou alphabétique et au classement par thèmes, j’ai choisi de présenter en désordre, en vrac, comme ils me venaient à l’esprit et au coeur, ces mots ailés aux lecteurs. Avec pourtant un dessein nonchalant ? changements de lumière, passage du temps, résonances, contrepoints ? qu’au fil des pages chacun découvrira. Plaisir. Émotion. Jusque dans les vers et les proses les plus simples de ce livre, il y a encore autre chose : une élévation, une hauteur, une sorte d’appel vers ailleurs. » La littérature, écrit Pessoa, est la preuve que la vie ne suffi t pas. » Les textes ici réunis ont le pouvoir mystérieux de rendre la vie plus belle et de transformer notre existence. J.O.
C’était bien
On éprouve un sentiment curieux, presque un étonnement, une stupéfaction, à débuter la lecture du dernier livre de Jean d’Ormesson en se demandant comment diable il fait pour parler de lui à l’imparfait, temps du passé qui a duré et qui est définitivement révolu.
Comment parvient-il à conserver cette distance souveraine face à la mort et au passé? Rien qui pèse ou qui pose dans ce nouvel opus: le testament de Jean d’Ormesson tient en 250 pages, les chapitres sont nombreux, courts et enlevés. Mais miracle, tout est dit, tout se tient. Les souvenirs y sont délicatement égrenés: l’enfance, bien sûr, le côté du père, de la mère, la société des hommes, brutale et injuste, la lecture réconfortante des bons livres avec Sénèque, Montaigne, Saint-Simon, Proust et puis les femmes, le grand reposoir. Il va sans dire que les mémoires de Jean d’Ormesson sont pétries de délicatesse, d’intelligence et de mesure. On l’imagine écrire comme un oiseau qui prend son envol. Léger, léger. Et devenir lui-même la matière de son livre. Sec et intelligent, ce drôle de moineau ne porte pas son ego en bandoulière comme tant d’autres, mais sous ses pieds ; comme un danseur qui prendrait appel pour mieux s’élancer. Jean d’Ormesson nous annonce qu’il nous quitte et nous prie de nous souvenir d’apprendre enfin à vivre. Sa morale de vie pouvait tenir en trois mots : c’était bien.
Un amour pour rien
Philippe, qui n’a connu que le plaisir, rencontre Béatrice en Italie. Elle lui semble jolie, sans plus, et douce. Philippe s’amuse au début de cet » amour pour rien » qui peu à peu le prend, l’occupe, l’obsède. Bientôt lassée par l’apparente légèreté du jeune homme, Béatrice se détourne de lui. Alors, mais trop tard, Philippe comprend que cet amour dont il jouait s’est mué en passion. Jean d’Ormesson, tout au long de ce récit doux-amer, tisse la trame d’un malheur et son envers persistant : un certain bonh.
Une bête au Paradis
Dans sa ferme isolée au bout d’un chemin de terre, appelée le Paradis, Emilienne élève seule ses deux petits-enfants, Blanche et Gabriel. Devenue adolescente, Blanche rencontre Alexandre, son premier amour. Mais, arrivé à l’âge adulte, le couple se déchire lorsqu’Alexandre, dévoré par l’ambition, exprime son désir de rejoindre la ville tandis que Blanche demeure attachée à son coin de terre.
Une nuit de 1798, le grand argentier de Saint-Jean-d’Acre trouble la paix d’un monastère savoyard. Son épouse s’est enfuie avec un seigneur ottoman, et il réclame à grands cris l’aide des trinitaires, réputés racheter aux Maures les captifs et les esclaves. Dès l’aube, le frère Lucas, jeune moine inexpérimenté, est hissé sur un âne et poussé dans la direction de l’Espagne où la fugitive, selon le grand argentier, aurait été aperçue en compagnie de son amant. Ainsi commence une aventure qui lui fait traverser une Europe secouée par l’insurrection et la révolte. A la poursuite du couple adultère, le moine Lucas franchit le détroit de Gibraltar et parvient à Alger, où il comprend que les trinitaires sont devenus de riches potentats, complices du commerce des esclaves. L’Eglise a bien changé… et lui aussi, qui découvre l’Islam, se dépouille de quelques illusions et perd son pucelage, puis s’éprend — sans oser se l’avouer — de la jeune femme qu’il est censé ramener dans le droit chemin. Vive et inspirée, l’écriture de V. Khoury-Ghata donne un élan irrésistible à ce petit roman picaresque où se dessinent déjà les clivages et les antagonismes du monde contemporain.
L’enfant noir
L’enfant noir grandit dans un village de Haute-Guinée où le merveilleux côtoie quotidiennement la réalité. Son père, forgeron, travaille l’or au rythme de la harpe des griots et des incantations aux génies du feu et du vent. Respectée de tous, sa mère jouit de mystérieux pouvoirs sur les êtres et les choses. Elle sait détourner les sortilèges et tenir à l’écart les crocodiles du fleuve Niger. Aîné de la famille, le petit garçon est destiné à prendre la relève de son père à l’atelier et, surtout, à perpétuer l’esprit de sa caste au sein du village. Mais son puissant désir d’apprendre l’entraînera inéluctablement vers d’autres horizons, loin des traditions et des coutumes de son peuple.
Les pieds dans la boue
L’histoire d’amour de deux cows-boys brutalement brisée par l’intolérance, l’obsession viscérale d’un garçon mal aimé par le rodéo, l’obstination d’un vieux bonhomme qui veut revoir le ranch de son enfance, la solitude d’une jeune fille qui parle aux tracteurs, la folle équipée de trois femmes prêtes à tout… autant de désespoirs, de déchirures, de temps ardus et de joies improbables qu’Annie Proulx raconte avec son talent magistral et sa passion féroce du Wyoming. Des histoires rudes, violentes, drôles, où chacun lutte pour survivre envers et contre tout, dans un paysage à la fois âpre et magnifique « qu’on ne quitte que mort ».
Les quatre filles du Dr March
En l’absence de leur père Robert, pasteur nordiste engagé comme aumônier dans le conflit, quatre jeunes soeurs: la raisonnable Margaret (surnommée Meg, 16 ans), l’intrépide Joséphine (Jo, 15 ans), la charitable Élisabeth (Beth, 13 ans) et l’orgueilleuse Amy (12 ans), vivent à Concord dans l’État du Massachusetts avec leur mère, et leur fidèle domestique, Hannah. Autrefois riche, la famille March a été ruinée lorsque Robert March (pasteur, issu d’une riche famille WASP) a fait faillite en aidant un ami dans ses affaires. Malgré cela, elle est heureuse et n’oublie pas d’aider plus pauvre qu’elle.
La chartreuse de Parme
Un livre unique, une somme romanesque, un livre dicté en moins de deux mois et qui est le sommet de l’improvisation, un récit sur Bonaparte, Waterloo, l’Italie, un grand ouvrage politique, que dire encore en faveur de ce qu’Italo Calvino appelait « le plus beau roman du monde ». Une comédie humaine, un itinéraire spirituel, plusieurs histoires d’amour enfermées dans une petite ville d’Italie, avec le passage du temps, le charme de la mémoire, les « paysages sublimes », le paradoxe d’un héros qui trouve son paradis en prison, toutes les vertus et toutes les lâchetés, il faudrait tout citer. Manqueraient encore la merveilleuse brièveté de la phrase, et le sens de l’humour. Toute la littérature française en un volume.
Matin brun
Charlie et son copain vivent une époque trouble, celle de la montée d’un régime politique extrême : l’État brun. Dans la vie, ils vont d’une façon bien ordinaire : entre bière et belote. Ni des héros, ni de purs salauds. Simplement, pour éviter les ennuis, ils détournent les yeux. Sait-on assez où risquent de nous mener collectivement les petites lâchetés de chacun d’entre nous ?
Nouvelles romaines
Dans Nouvelles romaines, Moravia se mue en conteur, dans le cadre d’une tradition typiquement italienne, et en conteur uniquement livré au plaisir de raconter. Pacifié, il retrouve une connivence foncière avec le petit peuple de Rome, sa patrie profonde et pittoresque, et le lieu d’un certain bonheur d’être, dans une dolce vita qui n’a rien de fellinien.
Max Weber décrit le grand bouleversement des Temps modernes, la transformation dans les mentalités du rapport à l’argent et à la fortune. Aux consciences médiévales marquées par la parole évangélique selon laquelle » il est plus aisé pour un chameau de passer par le chas d’une aiguille que pour un riche d’entrer dans le royaume de Dieu » (Marc, X, 25), le protestantisme affirme que l’homme est sur terre pour se livrer à des œuvres terrestres, et que le succès de ses entreprises est le signe de la grâce divine. L’essor du capitalisme se fonde sur cette révolution des esprits, engendrée par la tourmente luthérienne. Max Weber est le premier à donner une explication spécifique de l’essor du capitalisme. À travers cette magistrale leçon de sociologie, il éclaire d’un jour nouveau notre civilisation.
D’amour et d’ombre
Irène, fille de bourgeois, est la maîtresse de son fiancé de toujours, le beau capitaine Gustavo Morante. Journaliste, elle noue avec Francisco, fils d’émigrants rescapés de la guerre civile espagnole, qui travaille avec elle comme photographe, une relation d’amitié complice. Mais Irène et Francisco vont se trouver incidemment à l’origine de la révélation d’un de ces massacres politiques dont abondent les annales des dictatures d’Amérique du Sud. La répression se tourne alors contre eux. Ce qu’ils vont vivre transforme peu à peu leurs sentiments fraternels en un amour indissoluble. Passant sans cesse de l’ombre à la lumière et de l’amour à la terreur, ce second roman d’Isabel Allende fait vivre des dizaines de personnages pathétiques ou burlesques et, surtout, ces inoubliables figures de mères, d’épouses, de filles, qui font de l’auteur de La Maison aux esprits la romancière par excellence du destin des femmes latino-américaines.
Bon Dieu ! Ma sœur, dit alors Dinarzade, que votre conte est merveilleux ! – La suite est encore plus surprenante, répondit Scheherazade, et vous en tomberiez d’accord, si le sultan voulait me laisser vivre encore aujourd’hui et me donner la permission de vous la raconter la nuit prochaine. » Schahriar, qui avait écouté Scheherazade avec plaisir, dit en lui-même : » J’attendrai jusqu’à demain ; je la ferai toujours bien mourir quand j’aurai entendu la fin de son conte.
De la part de la princesse morte
Ceci est l’histoire de ma mère, la princesse Selma, née dans un palais d’Istamboul. Ce pourrait être le début d’un conte ; c’est une histoire authentique qui commence en 1918 à la cour du dernier sultan de l’Empire ottoman. Selma a sept ans quand elle voit s’écrouler cet empire. Condamnée à l’exil, la famille impériale s’installe au Liban. Selma, qui a perdu à la fois son pays et son père, y sera la princesse aux bas reprisés. C’est à Beyrouth qu’elle grandira et rencontrera son premier amour, un jeune chef druze ; amour tôt brisé.
Mille soleils splendides
Après l’immense succès des Cerfs-volants de Kaboul: le nouveau roman de Khaled Hosseini. Sur fond de chaos et de violence dans un Afghanistan déchiré par cinquante ans de conflits, l’histoire bouleversante de deux femmes dont les destins s’entremêlent, un chant d’amour poignant à une terre sacrifiée et à une ville : Kaboul. Forcée d’épouser un homme de trente ans son aîné, Mariam ne parvient pas à lui donner un fils. Après dix-huit années de soumission à cet homme brutal, elle doit endurer une nouvelle épreuve : l’arrivée sous son propre toit de Laila, une petite voisine de quatorze ans. Enceinte, Laila met au monde une fille. D’abord rongée par la jalousie, Mariam va finir par trouver une alliée en sa rivale. Toutes deux victimes de la violence et de la misogynie de leur mari, elles vont unir leur courage pour tenter de fuir l’Afghanistan. Mais parviendront-elles jamais à s’arracher à cette terre afghane sacrifiée, et à leur ville, Kaboul, celle qui dissimulait autrefois derrière ses murs « mille soleils splendides »? Afghanistan, de 1959 à 2003, à travers cinquante ans d’une histoire dramatique, agitée par le conflit contre les Russes, les guerres civiles incessantes, et pour finir le régime taliban, qui a fait de ce pays ce qu’il est aujourd’hui.
Jours de pluie à Madras
Issue d’une riche famille musulmane, Layla vient de rentrer des États-Unis, où elle étudiait, pour se marier. Un mariage arrangé auquel elle se prête, malgré la peur, pour préserver soir lourd secret : elle n’est plus vierge. Or Samir, son jeune mari si beau, si charmant, dissimule lui aussi un épisode de son passé qui l’obsède. À Madras, pendant le voyage de noces qui aurait pu leur permettre de s’accepter l’un l’autre, va surgir celui que personne n’attendait. C’est là que chacun va devoir affronter son destin. Un premier roman très moderne sur l’Inde d’aujourd’hui, plein de saveurs, de couleurs, de fureur.
Brooklyn Follies
Nathan Glass a soixante ans. Un divorce, un cancer en rémission, trente ans de carrière dans une compagnie d’assurances à Manhattan et une certaine solitude qui ne l’empêche pas d’aborder le der-nier versant de son existence avec sérénité.
Chaque jour, Brooklyn et ses habitants le séduisent davantage, il prend ses habitudes, tombe sous le charme d’une serveuse et décide de faire un livre dans lequel seraient consignés ses souvenirs, ses lapsus, ses faiblesses de langage, ses grandes et petites histoires mais aussi celles des gens qu’il a croisés, rencontrés ou aimés.
Un matin de printemps, le 23 mai de l’an 2000, ce livre intitulé Le Livre de la folie humaine prend une autre dimension. Ce jour-là, dans une librairie, Nathan Glass retrouve son neveu Tom Wood. Perdu de vue depuis longtemps, ce garçon de trente ans reprend très vite la place qui fut la sienne dans le coeur de son oncle. Et c’est ensemble qu’ils vont poursuivre leur histoire, partager leurs émotions, leurs faiblesses, leurs utopies mais aussi et surtout, le rêve d’une vie meilleure à l’hôtel Existence…
Un livre sur le désir d’aimer. Un roman chaleureux, à travers lequel tous les grands thèmes austériens se répondent, où les personnages reprennent leur vie en main, choisissent leur destin, vivent le meilleur des choses — mais pour combien de temps encore, en Amérique ?…
La seule de ma race
« J’éteins mon téléphone. Allongée sur le lit, je reste un moment à repasser en boucle l’étrange proposition qui vient de m’être faite. Je ne sais si je dois m’en réjouir, si j’ai le droit de m’en réjouir. La femme qui vient de m’appeler veut tenter de réparer l’énorme préjudice qu’elle m’a causé il y a plus de quarante ans. Cette femme m’a tout simplement abandonnée à la naissance. Et moi, je l’ai retrouvée. »
Larose
Dakota du Nord, 1999. Un vent glacial souffle sur la plaine et le ciel, d’un gris acier, recouvre les champs nus d’un linceul. Ici, des coutumes immémoriales marquent le passage des saisons, et c’est la chasse au cerf qui annonce l’entrée dans l’automne. Landreaux Iron, un Indien Ojibwé, est impatient d’honorer la tradition. Sûr de son coup, il vise et tire. Et tandis que l’animal continue de courir sous ses yeux, un enfant s’effondre. Dusty, le fils de son ami et voisin Peter Ravich, avait cinq ans. Ainsi débute le nouveau roman de Louise Erdrich, couronné par le National Book Critics Circle Award, qui vient clore de façon magistrale le cycle initié avec La malédiction des colombes et Dans le silence du vent. L’auteur continue d’y explorer le poids du passé, de l’héritage culturel, et la notion de justice. Car pour réparer son geste, Landreaux choisira d’observer une ancienne coutume en vertu de laquelle il doit donner LaRose, son plus jeune fils, aux parents en deuil. Une terrible décision dont Louise Erdrich, mêlant passé et présent, imagine avec brio les multiples conséquences.
« Un récit puissamment évocateur, d’une subtilité et d’une grâce magistrales. »
U4 : Stéphane
Stéphane vit à Lyon avec son père, un éminent épidémiologiste. Si des adultes ont survécu, son père en fait partie, elle en est convaincue. Alors elle refuse de rejoindre le R-Point, ce lieu où des ados commencent à s’organiser pour survivre. Elle préfère attendre seule, chez elle, que son père vienne la chercher. Et s’il ne le fait pas ? Et si les pillards qui contrôlent déjà le quartier débarquent avant lui ? Tout espoir s’écroulera, à l’exception d’un seul : un rendez-vous fixé à Paris.
La rêveuse d’Ostende
En visite officielle à Genovia, Mia apprend son futur métier de princesse héritière : discours, inaugurations, dîners mondains… À sa façon, bien sûr ! Mais plus important que tout, elle sait enfin que Michael, son grand amour secret, l’aime aussi. Pourtant il y a un problème : comment faire, à 14 ans et 8 mois, pour être sûre qu’un garçon restera amoureux de vous toute la vie ?
Outre La colonie pénitentiaire, ce recueil contient les quatre récits groupés par Kafka sous le titre Un champion de jeûne et deux textes incomplets, La taupe géante et Le terrier. La colonie pénitentiaire, écrit en 1917, fut publié en 1919. Par son thème, le récit s’apparente au Verdict et au Procès. Mais ici tout tribunal fait défaut, la loi du châtiment règne seule. Les quatre récits d’Un champion de jeûne («Premier chagrin», «Une petite femme», «Un champion de jeûne», «Joséphine la cantatrice») sont les derniers textes écrits par Kafka (1923). Il en corrigeait encore les épreuves la veille de sa mort, le 2 juin 1924.
Une journée d’Ivan Denissovitch
En 1962, pour qu’Une joumée d’Ivan Denissovitch pût être publiée en URSS, Soljenitsyne avait dû consentir à des coupures et, par endroits, remanier le texte original. Voici la version intégrale de ce roman si profondément, si tragiquement russe et qui, cependant, fait maintenant partie du patrimoine mondial de la culture. Vingt ans ont passé depuis qu’il a vu le jour. Des oeuvres monumentales ont succédé à ce joyau : le Premier Cercle, le Pavillon des cancéreux, Août Quatorze et ce requiem colossal qu’est l’Archipel du Goulag ; pourtant, c’est toujours Ivan Denissovitch qui revient le premier à la mémoire dès qu’on nomme Soljenitsyne.
Récit, dans sa version intégrale, de la douloureuse expérience du maçon Denissovitch dans le camp Solovetski. Cette description crue du goulag a fait sensation dès sa parution.
Pantagruel Gargantua (extraits)
EXTRAITS + DOSSIER –
Pantagruel
Rabelais nous raconte les exploits du géant Pantagruel, fils de Gargantua, et nous entraîne dans une épopée folklorique entre Paris et le royaume d’Utopie.
Gargantua
Le jeune Gargantua, éduqué selon les préceptes humanistes, affronte Picrochole, tyran ambitieux et belliqueux.
Romans de chevalerie et roman épiques, Pantagruel et Gargantua parodient aussi ces deux genres tout en restant empreints de poésie et de verve satirique.
Références savantes et populaires illustrent les multiples facettes d’une pensée humaniste qui sait mettre l’humour au service de l’argumentation.
Le dossier
– Les repères historiques, culturels et lIttéraires
– L’étude du genre
– Des groupements de textes
– Une préparation au baccalauréat
Ce grand cadavre à la renverse
Pour Bernard-Henri Lévy, comment ne pas s’attrister de l’état de crise, voire de décomposition, du progressisme contemporain ? Comment ne pas se souvenir du mot terrible de Sartre qui, dans la préface à Aden Arabie de Paul Nizan, définissait déjà la gauche de son époque comme « un grand cadavre à la renverse où les vers se sont mis » ? Et comment ne pas s’inquiéter, enfin, de ce que les héritiers du dreyfusisme et des combats antifascistes ont fait de leurs valeurs et du souffle qui inspira leurs aînés ?
Trente ans après ses débuts, Bernard-Henri Lévy retrouve ici l’esprit de ses premiers livres. Et, pour qualifier la nouvelle pathologie qui menace, il propose une hypothèse provocante et féconde : la gauche n’a triomphé de sa première tentation totalitaire (le communisme) que pour verser dans une autre dont les sources sont à l’autre bord de l’échiquier politique (c’est-à-dire, bien souvent, à l’extrême droite) – elle n’est sortie de la « barbarie à visage humain » que pour retomber dans l' »idéologie française ».
Au rendez-vous de cette « critique de la nouvelle raison progressiste », Alain Badiou et Carl Schmitt ; une question de Michel Foucault ; l’Universel selon saint Paul ou selon Levinas ; une conversation avec Sarkozy ; le cas Royal ; les sophismes de Noam Chomsky ou de Régis Debray ; le spectre de Pierre Bourdieu ; le vrai visage de Tariq Ramadan ; la mémoire de Benny Lévy ; l’ombre d’un père magnifique ; un début d’autobiographie intellectuelle tissé, fil à fil, avec des fragments de biographie générationnelle.
Et, à l’arrivée, deux injonctions dont il faut tout faire pour qu’elles ne soient plus contradictoires : il est moins que jamais question de quitter « la vieille maison » squattée par de mauvais fantômes – mais elle est, hélas, à reconstruire de fond en comble.
Hard
En 1994, une jeune fille de dix-huit ans, née dans une cité des environs de Paris, répond à une annonce de casting. Elle arrive vierge sur son premier tournage de film pornographique. Elle restera quatre ans la prisonnière volontaire de l’enfer du X. Raffaëla Anderson ne nie pas le plaisir qu’elle a parfois pu prendre. Elle témoigne ici de l’envers du décor. En caméra subjective, elle montre ce qu’elle voit : acrobaties sexuelles, certes, mais abattage du travail à la chaîne jusque dans les heures supplémentaires de la nuit. Argent facile, certes, mais peur omniprésente du sida et de l’esclavagisme sexuel. Cinéma sous les spots, certes, mais d’un genre où le corps est méprisé, nié, écartelé. Tout accepter ? C’est fini. Raffaëla Anderson brise ici la loi du silence. Il n’y a aucune complaisance dans son récit. Juste le ton et l’énergie d’un forçat du plaisir, libre enfin.
Absolument dé-bor-dée !
Bienvenue dans un monde merveilleux, où il est enfin possible de solutionner un problème sans avoir à le régler et de piloter un projet sans s’en occuper. En devenant chargé de mission, Zoé Shepard pense avoir trouvé un travail : grossière erreur ! Plongée dans une ambiance de cour de recréation, elle oscille entre fou rire nerveux et consternation. Je suis officiellement prête à faire semblant de travailler.
Les Grandes Espérances
Livre dans un très bon état – La vie n’est pas facile pour Pip. Orphelin, élevé à la dure, comment pourrait-il échapper à sa triste condition de garçon de la campagne, voué à devenir forgeron ?
Reçu chez l’étrange, vieille et riche mademoiselle Havisham, il fait la connaissance de sa fille adoptive, la ravissante Estella. Depuis qu’elle a été abandonnée le jour de ses noces, le temps semble s’être arrêté dans la maison de la vieille femme. Elle ne vit plus que pour se venger des hommes, et Estella, dont Pip tombe amoureux, est l’instrument de cette vengeance…
De plus en plus honteux de ses origines, Pip se réfugie dans son rêve de devenir un gentleman… Or un jour, il est informé qu’un bienfaiteur anonyme désire lui allouer une importante somme d’argent, pour financer son installation à Londres et favoriser son ascension sociale.
Alors que ses espoirs de grandeur se réalisent enfin, et qu’il s’apprête à revoir Estella, Pip est loin de soupçonner ce qui l’attend.
De Niro’s Game
Liban, début des années 1980. Campé dans un Beyrouth dévasté par les bombes, De Niro’s Game est une odyssée chaotique, écorchée et haletante, une plongée vertigineuse au cœur de la guerre civile et de ses folies. A Beyrouth-Ouest, Bassani et Georges, deux amis d’enfance, tuent leur ennui et leur mal de vivre à coups de petits boulots minables, de maigres larcins et de soirées trop arrosées. Les jours se suivent et avec eux les alertes, les morts, les immeubles en ruine. Les filles sont inaccessibles, muselées par les traditions et les couvre-feux. Entre deux visites aux copains de lycée engagés dans la milice, les deux jeunes gens s’imaginent coulant des jours meilleurs : Bassam rêve de fuir à l’étranger, et Georges, lui, se sent de plus en plus attiré par les discours belliqueux de la milice chrétienne. Dans un ultime défi, les deux amis décident de détourner la recette de la salle de jeu où Georges travaille. Mais l’argent seul suffira-t-il à les éloigner de la guerre et à sauver leur amitié ? Porté par une écriture sans concessions, le premier – roman de Rawi Hage annonce, au-delà de la puissance du récit, l’avènement d’une nouvelle voix.
Inés et la joie
En 1944, alors que le Débarquement approche, Monzon et ses compagnons, membres du parti communiste, sont convaincus de pouvoir instaurer bientôt un gouvernement républicain à Viella, en Catalogne. Pas très loin de là vit Inés. Restée seule à Madrid pendant la guerre civile, elle a épousé la cause républicaine, au grand dam de son frère, délégué provincial de la Phalange de Lerida, qui la tient à l’œil. Inés écoute Radio Pyrénées en cachette et capte un jour l’annonce de l’Opération Reconquête. Pleine de courage, elle décide de rejoindre cette armée. Une vie aventureuse et un grand amour l’y attendent.