Collectif, Patrick Saletta
A la découverte de la France souterraine
La France secrète et mystérieuse – A la découverte de la France souterraine Un aperçu des souterrains naturels et artificiels en France. Texte de Patrick Saletta.
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La relève du matin
Les morts vont vite, rappelle un dicton populaire. Des jeunes hommes tombés pendant la guerre de 1914-19i8, combien ont laissé un souvenir ? L'oubli n'est-il pas leur lot puisque, n'ayant fait de mal à personne, ils n'ont pris place dans aucune vie » ? A cette remarque d'ironie amère, sur laquelle s'ouvre l'essai écrit en mémoire d'un « tort de dix-neuf ans, fait écho la conclusion du Concert dans un parc : » Les hommes, dans leur course, se passent l'un à l'autre l'indifférence. Ce n'est pas un flambeau. Mais c'est un pain, et qui permet de vivre. » On aurait pourtant tort de croire que dans ces pages rédigées de 1916 à 1920 Henry de Montherlant ait pour propos unique la révolte ou la résignation devant un destin qui fauche la jeunesse d'un pays à la fleur de l'âge.
99 francs
« Un rédacteur publicitaire, c’est un auteur d’aphorismes qui se vendent. » Octave, riche concepteur-rédacteur de 33 ans, se rebelle et s’insurge contre l’univers superfétatoire de la publicité qui brasse des millions d’euros en vendant des produits inutiles à de pauvres ménagères. Le rédacteur publicitaire détient le pouvoir absolu des mots et des formules lapidaires. Il suscite l’envie, influence votre inconscient et décide à votre place ce qu’il vous semblera indispensable d’acheter. À la recherche d’une pureté perdue, Octave écrit son livre pour détruire la publicité et se faire licencier. Mise en abîme de l’acte d’écrire, 99 francs est une avancée narrative qui progresse au rythme de ses réflexions ironiques, de son existence régentée par l’argent, le sexe et la cocaïne. « Tout s’achète : l’amour, l’art, la planète Terre, vous, moi. » Ce roman est une sorte de diatribe, de confession enragée scandée par des scénarios publicitaires qui interrompent savamment le récit, non sans dérision. Octave, lucide et critique à l’égard de ce système mercantile n’en est pas moins le jouet et le restera jusqu’au bout. –Nathalie Jungerman
En gros, leur idée c’était de détruire les forêts et de les remplacer par des voitures. Ce n’était pas un projet conscient et réfléchi: c’était bien pire. Ils ne savaient pas du tout où ils allaient, mais y allaient en sifflotant – après eux, le déluge (ou plutôt les pluies acides). Pour la première fois dans l’histoire de la planète Terre, les humains de tous les pays avaient le même but: gagner suffisamment d’argent pour pouvoir ressembler à une publicité. Le reste était secondaire, ils ne seraient pas là pour en subir les conséquences.
Rhinocéros
Rhinocéros est la pièce la plus riche de Ionesco. Elle ne perd rien de l'esprit d'innovation, de provocation, des premières pièces. Comme elles, celle-ci mélange les genres et les tons, le comique et le tragique. Mais l'innovation principale qui s'introduit ici est la réflexion sur l'Histoire, à travers le mythe. La pièce est une condamnation de toute dictature (en 1958, on pense au stalinisme). Ionesco condamne autant le fascisme que le communisme. C'est donc une pièce engagée : «Je ne capitule pas», s'écrie le héros.Le rhinocéros incarne le fanatisme qui «défigure les gens, les déshumanise».
Bouvard et Pécuchet
Par un chaud dimanche d’été, près du bassin du port de l’Arsenal, sur le boulevard Bourdon, à Paris, deux promeneurs, Bouvard et Pécuchet, se rencontrent par hasard sur un banc public et font connaissance. Ils s’aperçoivent qu’ils ont eu tous deux l’idée d’écrire leur nom dans leur chapeau : « Alors ils se considérèrent. ». Tombés sous le charme l’un de l’autre, Bouvard et Pécuchet découvrent que non seulement ils exercent le même métier de copiste, mais qu’en plus ils ont les mêmes centres d’intérêts. S’ils le pouvaient, ils aimeraient vivre à la campagne.