Lucia Etxebarria
Amour, Prozac et autres curiosités
Elle est basque, et manie la plume comme d’autres le fleuret ou le sabre. Avec panache. Elle fait des étincelles, mais pas de quartiers. Son humour ravageur, caustique et vitriolé, creuse les pages à l’acide. Ses phrases sonnent comme des tracts, les mots se bousculent, les lignes ondulent comme des bataillons de fourmis rouges courant à l’assaut de cette forteresse instable et déjà bien fissurée : le monde des hommes. Trois farouches bretteurs mènent la danse – « trois sœurs » qui auraient abandonné les blancs cerisiers de Tchékhov pour les festins plus gore de William Burroughs : une bombe sexuelle, une amazone technocrate et une ménagère dépressive. Point commun: la drogue, sous toutes ses formes – ecstasy, Prozac, Tranxène, alcool et autres paradis artificiels. Les hommes ? Des feux follets, des icônes dorées, des ombres inconsistantes et plus ou moins malfaisantes. La réflexion manque de profondeur, parfois – comme si le temps manquait – mais on se prend de tendresse pour ces trois anges modernes en quête d’absolu.
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Le roman relate, sans nécessairement respecter la chronologie, nombre d'événements intervenus pendant le séjour au Kenya de la baronne Blixen de la fin de 1913 à 1931. Une grande partie de ces événements concerne la vie des indigènes que Karen Blixen apprend à connaître peu à peu et à comprendre. D'autres relatent la vie des Européens dont la figure de Finch Hatton qui se détache des autres colons, par le mélange d'un mode de vie rude et d'un esprit raffiné. Karen Blixen vit une liaison romantique et passionnée avec cet aristocrate anglais, chasseur de safari, toujours ailleurs, partout présent.
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