Lucia Etxebarria
Amour, Prozac et autres curiosités
Elle est basque, et manie la plume comme d’autres le fleuret ou le sabre. Avec panache. Elle fait des étincelles, mais pas de quartiers. Son humour ravageur, caustique et vitriolé, creuse les pages à l’acide. Ses phrases sonnent comme des tracts, les mots se bousculent, les lignes ondulent comme des bataillons de fourmis rouges courant à l’assaut de cette forteresse instable et déjà bien fissurée : le monde des hommes. Trois farouches bretteurs mènent la danse – « trois sœurs » qui auraient abandonné les blancs cerisiers de Tchékhov pour les festins plus gore de William Burroughs : une bombe sexuelle, une amazone technocrate et une ménagère dépressive. Point commun: la drogue, sous toutes ses formes – ecstasy, Prozac, Tranxène, alcool et autres paradis artificiels. Les hommes ? Des feux follets, des icônes dorées, des ombres inconsistantes et plus ou moins malfaisantes. La réflexion manque de profondeur, parfois – comme si le temps manquait – mais on se prend de tendresse pour ces trois anges modernes en quête d’absolu.
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L’anneau d’améthyste
L’Anneau d’améthyste est un roman d’Anatole France publié en 1899. Il fait partie de l’Histoire Contemporaine, tétralogie dont il constitue le troisième volet. Ce roman poursuit l’histoire de M. Bergeret ainsi que la candidature de l’abbé Guitrel à l’évêché de Tourcoing, ces deux thèmes ayant été entamés dès le premier livre de la tétralogie, L’Orme du mail. Les personnages sont pour la plupart présents dès ce premier livre et l’auteur ne redonne pas d’explication par la suite sur leur histoire. Le roman se situe en pleine affaire Dreyfus.
Comme le temps passe
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Parvenu à l'heure des bilans, le narrateur, directeur d'hôpital, se souvient que, trente ans auparavant, on avait exhibé devant les étudiants, dans un amphithéâtre déjà vétuste, aujourd'hui disparu, sa mère, presque mourante, un écriteau sur la poitrine. Et d'autres souvenirs reviennent qui font affleurer quelques figures d'Argentins : Gabriel, le kinésithérapeute aveugle, Nicolas, le frère, et même Eva Perón, haranguant du haut d'un tracteur une foule de miséreux. Mais très vite, sur la scène de la mémoire, c'est l'extravagant M. Moralès qui s'impose. Ancien grand couturier, tour à tour avide d'absolu et succombant à l'abjection, il entraîne dans son sillage un cortège d'excentriques. Seul le souvenir de la mère, une femme aux yeux gris, pénétrée de la sagesse des humbles, revient apaiser le tumulte de la mémoire. Et les ombres, enfin, peuvent se dissiper.
Les conquérants
Tour à tour aventurier, communiste, résistant, visionnaire, romancier, ministre, André Malraux est une personnalité marquante de l’histoire du XXe siècle français. C’est cette vision protéiforme, unique et originale qui traverse Les Conquérants. Publié en 1928, ce livre dérouta la critique de l’époque, à la fois essai, récit de voyage, reportage, roman ou document historique. Divisé en trois parties, « Les approches », « Puissances » et « L’homme », il retrace la vie, en pleine révolution chinoise, de Garine et Borodine, aventuriers visant à l’émancipation du peuple chinois.