- Home
- >
- Sociologie
- >
- Connaissons-nous la Chine ?
Etiemble
Connaissons-nous la Chine ?
Voilà trente ans, je m'occupais à Paris d'un bulletin, CHINE, qui rassemblait alors les quelques amis du camarade Mao Tsé-toung, celui-là même en qui la France vient enfin de reconnaître officiellement le Président Mao. Mieux vaut tard que jamais.
Cette Chine, que nous reconnaissons, la connaissons-nous? Nullement. De Marco Polo à Gutenberg, des Jésuites aux Dominicains, de Montesquieu à Voltaire, des fascistes aux staliniens, ce fut toujours à qui la tirerait à soi. Combien d'Allemands avoueraient que Gutenberg n'a pas inventé l'imprimerie? Combien de Français pourraient dire comment les Chinois des grands siècles faisaient l'amour ? Puisque nous reconnaissons la Chine, reconnaissons d'abord les plus flagrantes de nos erreurs.
Vous aimerez aussi
Pourquoi les hommes n’écoutent jamais rien et les femmes ne savent pas lire les cartes routières
Pourquoi les hommes n’écoutent jamais rien et les femmes ne savent pas lire les cartes routières
Si l’égalité des sexes demeure une nécessité sociale, politique et économique, elle a pourtant du mal à passer l’épreuve du quotidien. Qui, homme ou femme, ne s’est pas trouvé confronté à ces mille petits détails qui nous font penser que, définitivement, l’autre est si différent ? Pourquoi les hommes ne peuvent-ils pas répondre à une question quand ils lisent le journal ? Pourquoi demandent-ils toujours à leur femme où se trouve l’objet qu’ils cherchent alors qu’ils l’ont devant les yeux ? Pourquoi se plaignent-ils que les femmes ne sachent pas conduire ? Pourquoi les femmes n’ont pas le sens de l’orientation ? Pourquoi devinent-elles toujours qu’il leur ment ? Pourquoi cassent-elles la vaisselle quand elles sont en colère ? Pourquoi cette préférence des uns pour le sexe et des unes pour la tendresse ? Ou cette soi-disant insensibilité des uns et hypersensibilité des unes ? Toutes ces différences, et d’autres encore, vues par Allan et Barbara Pease, sont interprétées ici le plus sérieusement du monde mais raconté avec beaucoup d’humour. Ou comment rendre léger et hilarant l’éternel combat de la testostérone et de l’œstrogène.
La Nomenklatura – Les privilégiés en URSS
La Nomenklatura, ce mot inconnu jusqu’ici, sauf de quelques spécialistes, mérite de devenir aussi célèbre que le terme de Goulag. II désigne la classe des nouveaux privilégiés, cette aristocratie rouge qui dispose d’un pouvoir sans précédent dans l’Histoire, puisqu’elle est l’État lui-même. Elle s’est attribué d immenses et d’inaliénables privilèges (datchas et logements luxueux. limousines, chauffeurs, restaurants, boutiques, cliniques, centres de repos spéciaux et presque gratuits). Le récit évoqué à la fin de son livre par Voslensky dune journée dans la vie de Denis Ivanovitch, chef de secteur au Comité central du Parti communiste. nous donne tout autant envie de rire que de pleurer. Que ce livre nous dérange, qu’il nous interpelle dans toute sa vérité, qu’il nous oblige à pousser jusqu’au bout notre réflexion. Voilà qui n est pas banal et mérite que l’on y consacre quelque temps.
Carnets d’un inspecteur du travail
Elle part de chez elle à 7 h 30 du matin, elle revient vers 23 heures, mais sa journée ne compte que 6 heures payées au Smic. Qui est-ce ? Une caissière à temps partiel. 35 heures, c’est la durée de travail légale hebdomadaire. 48 heures, c’est la durée maxima d’ordre public. Quelle est la différence entre les deux ? Treize heures supplémentaires. Connaissez-vous l’opt-out ? En Grande-Bretagne, le salarié peut renoncer aux droits liés à son contrat de travail et effectuer plus de 48 heures par semaine. Un système qu’il est question d’étendre à toute l’Europe. Dans la suie et la graisse, entourés de conteneurs d’acide sulfurique et fluorhydrique non étiquetés, ils travaillent sur des machines avec de grosses courroies sans carter. Où est-ce ? En plein coeur de Paris. Quelle est la maladie professionnelle la plus répandue, et la moins déclarée? Les troubles musculo-squelettiques. Viennent ensuite les risques liés à l’exposition à l’amiante et la surdité. Combien d’infractions au droit du travail constate-t-on chaque année ? Un million. Mais il n’y a que 427 inspecteurs du travail, 813 contrôleurs, pour 15 515 703 salariés et 1,2 million d’entreprises…
Fricassée de maris
Les jeux de l’amour sont l’un des thèmes marquants des mythologies indiennes. Leur originalité tient à la liberté d’expression, aux images inhabituelles, à l’absence de censure, alliées à des dénouements violents, parfois terrifiants. Les récits publiés ici ont été recueillis auprès de six peuples indiens de la province amazonienne du Rondonia, vivant selon des traditions différentes. Les fils conducteurs de ces histoires sont les thèmes éternels: la recherche de l’amour, la séduction, la jalousie, le plaisir, les affrontements entre les hommes et les femmes, les mères et les filles… Les formes et les développements inespérés de ces récits, le talent des conteurs, la créativité et la liberté du langage donnent au texte une fraîcheur et un humour délectables, plus proches de la littérature que de l’anthropologie. Un authentique bonheur de lecture.