
Des Francenabe aux Modou-modou
L’émigration sénégalaise contemporaine
Préface du Professeur Abdoulaye Bara DIOP
Depuis le début des années 1980, l’émigration sénégalaise occupe une place centrale dans les débats de société. Alors que la migration des Francenabe – pionniers de la migration de travail – était souhaitée et encouragée par les pays d’accueil, la nouvelle génération d’expatriés ou Modou-Modou doit recourir à des stratégies originales pour réaliser son dessein migratoire. En effet, le souhait de quitter le territoire national qui anime près de 75 % de la jeunesse est de plus en plus difficile à concrétiser du fait du protectionnisme des eldorados et du coût économique de l’opération.
Principalement centré sur la France et ses anciennes colonies d’Afrique, le champ migratoire sénégalais s’est, au prix de stratégies originales, progressivement étendu à des destinations naguère méconnues ou peu fréquentées comme les États-Unis d’Amérique, l’Italie, l’Espagne, l’Afrique du Sud, le Brésil, etc.
À côté des transferts financiers, matériels et immatériels, les équipements sociaux réalisés par les migrants font de ces derniers des acteurs incontournables du développement. Il s’avère donc plus
que jamais nécessaire de prendre en charge la variable migration dans les programmes et politiques de développement durable
Papa Demba FALL est Docteur d’État ès Lettres. Maître de Recherches à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Sénégal), il exerce les fonctions de Chef du Département des Sciences humaines de l’Institut fondamental d’Afrique noire Cheikh Anta Diop et de Directeur du Réseau d’étude des migrations internationales africaines.
Le Burkina Faso est caractérisé par un paysage religieux, où se côtoient religions traditionnelles, musulmanes et chrétiennes. Cette cohabitation s’inscrit dans un contexte social et historique étudié de longue date par les chercheurs. Alors que la situation sécuritaire se dégrade depuis plusieurs années dans la zone sahélo-saharienne, la question religieuse est de plus en plus mise sur le devant de la scène burkinabè. Cet ouvrage collectif propose aux lecteurs une synthèse des connaissances accumulées par les chercheurs au cours des dernières décennies sur les différentes religions et les dynamiques sociales qui y sont associées.
Dans le contexte social changeant des sociétés burkinabè, l’offre religieuse et les routes migratoires ne cessent de se diversifier. La pluralité des pratiques, des acteurs et des situations rencontrés invite ainsi à penser les articulations entre religions et migrations. Croisant des approches méthodologiques et des objets de recherche diversifiés, ce livre part d’exemples issus de recherches de terrain au Burkina Faso pour interroger de façon plus globale les liens entre pratiques religieuses et pratiques migratoires, ainsi que leur rôle dans l’insertion sociale, à un niveau local. Le religieux en migration est principalement envisagé ici lorsqu’il est mobilisé pour permettre l’insertion sociale dans des situations d’installations ou de réinstallations au Burkina Faso, ou quand les mécanismes sociaux habituellement mobilisés sont saturés ou ne suffisent plus.
Le travail d’analyse sociale nous pose toujours la question de la transcription des données et des résultats obtenus. Les modèles canoniques privilégient l’usage de l’écriture orthographique et relèguent souvent les formes d’écritures iconographiques dans la perception sensible, l’allusif et le flou symbolique, à l’extrême opposé de la rigueur démonstrative et argumentative de l’écriture. Dans le processus de production et de diffusion des connaissances en sciences sociales, le moment de l’enquête, en particulier, est une situation de transcription idéale pour examiner le passage d’un ordre de fait à un autre, et pour retracer sa fonction dans le projet scientifique. Cet ouvrage interroge les modalités d’implication de l’image dans la fabrication, la transformation et la présentation des données issues de l’enquête de terrain.
Nouveaux Artisans
Ils sont souffleur de verre, peintre en lettres, céramiste, mécanicien, brasseur ou encore plombier. On les appelle parfois les néo-artisans. Jeunes diplômés, ils quittent un job à la con pour créer leur activité ; cadres expérimentés, ils ont le déclic lors d’une reconversion ; tous, ils expriment leur amour du travail bien fait, leur satisfaction du temps passé à peaufiner chaque pièce, leur épanouissement à vivre même moins confortablement d’une activité qui a du sens, plus proche des produits, des clients, de la nature, des traditions. Magali Perruchini les a rencontrés et nous fait entrer dans l’atelier de ces artisans d’un nouveau genre, qui mêlent savoir-faire du passé et créativité d’aujourd’hui.
Les chemins de l’éducation
Éduquer, tâche impossible ? Sans doute, si on entend par « éducation » un ensemble de règles dont l’application façonnerait l’enfant. Éduquer n’est pas un savoir-faire. Être parents n’est pas un métier. La plus précieuse des interventions de Françoise Dolto auprès du grand public – à la radio ou dans la presse écrite – est précisément de restituer à la relation parent-enfant sa dimension naturelle et spontanée.
Les enfants de Rifaa
Face à la mondialisation ressentie comme une menace, comment sauver l’intégrité de l’islam ? Les musulmans sont divisés. Un premier courant, celui de l’islamisme radical, peut conduire au fanatisme et à la violence ; il mobilise toute l’attention des Occidentaux. Pourtant, une autre tradition propose un islam éclairé et libéral. Son histoire commence en Egypte au XIXe siècle. Le héros en est Rifaa el-Tahtawi, penseur et homme d’Etat. Il modernise son pays en s’inspirant de la France où il a vécu. Depuis lors, les progressistes musulmans se désignent volontiers comme les enfants de Rifaa. Enracinés dans leur foi et leur culture, partisans de la démocratie et de l’esprit des Lumières, ils combattent les fanatismes religieux, les idéologies totalitaires et, avec courage, leurs propres tyrans. Pourtant, aucune caméra ne vient en porter témoignage ; pas une ligne dans nos médias. Allons-nous enfin soutenir ces alliés naturels de l’Occident ? Bien souvent, en effet, nos gouvernements préfèrent s’accommoder avec des despotes. Fatale erreur ! A terme, seule la libération des musulmans contre les islamistes, les dictateurs, l’ignorance et la pauvreté, pourra fonder notre propre sécurité. Au Maroc, en Indonésie, en Egypte, en Turquie, en Israël, au Koweït, en Arabie Saoudite, en Iran, au Bangladesh, Guy Sorman a rencontré ces » enfants de Rifaa « . Qu’attendons-nous pour leur tendre la main et tenter ainsi de réconcilier les musulmans avec l’Occident ?
La société française et ses pauvres
Paru en 1993 cet ouvrage a été l’une des premières études sur l’application du RMI (revenu minimum d’insertion) instauré en France par le gouvernement Rocard en 1988. Comment les actions dites d’insertion ont-elles été mises en oeuvre à l’échelon local, quels en ont été les effets ?
Hyperactivité, difficultés à se concentrer, échec scolaire, troubles du sommeil et de la nutrition : autant de symptômes apparus chez les enfants depuis une trentaine d’année. Beaucoup de parents, désorientés, ne savent plus à quel saint se vouer pour y remédier. Deux pédiatres célèbres, Edwige Antier et Aldo Naouri, ont pu mesurer combien leur rôle avait lui aussi évolué : eux dont la vocation était de soigner les enfants afin qu’ils ne meurent pas, sont devenus au cours de leur carrière des conseillers parentaux, voire conjugaux. Forts de leur expérience respective, ils ont choisi de faire part au plus grand nombre des conseils qu’ils prodiguent lors de leurs consultations privées. À la radio pour l’une, à travers des best-sellers pour l’autre, ici même pour les deux, ils s’adressent aux parents mais aussi à la société dans son ensemble. Si Edwige Antier préconise d’accepter un don de soi pendant les trois premières années de la vie d’un enfant afin de répondre au mieux à ses besoins, Aldo Naouri recommande de ne pas tout céder à un petit roi. Leurs positions, aussi claires que tranchées, s’opposent souvent mais poursuivent le même but : favoriser l’épanouissement des enfants.
Pas de panique, Maman est là !
Amies Mamans, mes consœurs, mes camarades d’infortune, c’est à vous que je m’adresse : n’ayez plus honte de vos déroutes, revendiquez vos lassitudes, assumez vos mouvements d’humeur. Nous ne serons jamais des mères parfaites ! « Voici un livre qui se présente comme un traité de puériculture pour parents désemparés ; entre humour et tendresse, Françoise Laborde dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas : le métier de parents est impossible, et les enfants sont terriblement fatigants ! S’appuyant sur ses expériences personnelles et ses fiascos pédagogiques, elle dénonce avec ironie la culture du bon sentiment. On n’est jamais préparé à l’épreuve parentale. Surtout, je ne savais pas qu’il me faudrait revoir toutes mes certitudes. Ainsi suis-je passée du modèle Maman-compréhensive-et-ouverte, à Maman-épuisée-et-ronchon, tout en préservant ma marque toute personnelle de Maman catastrophe. Oui, j’avoue avoir renoncé à être une mère modèle et, comme diraient les enfants, y’en a marre ! Non seulement on nous demande toujours d’être des mamans idéales, mais on nous veut aussi, à présent, professionnelles accomplies ! Mères sanctuaires et travailleuses émérites ! Le beurre sur les tartines du petit déjeuner, et l’argent du beurre sagement ramené à la maison Alors je le dis haut et fort, il n’y a pas de bonne recette d’éducation, et, pour reprendre la formule de Marcel Ruffo. Tout le monde n’a pas la chance d’avoir des parents imparfaits !
La violence de certains jeunes est devenue au fil des dernières années une préoccupation centrale des décideurs politiques et des acteurs éducatifs. Pour les travailleurs sociaux, les situations de violence sont difficiles à prévenir et à maîtriser, ce qui peut conduire à un véritable désarroi et un sentiment d’impuissance. Pour faire face, il est nécessaire de comprendre les origines du problème et ses explications à la fois sociologiques et psychologiques. L’auteur de cet ouvrage propose ainsi une étude très documentée de ce phénomène de société …
Ces nouveaux enfants qui nous dépassent
Notre monde vit actuellement une mutation profonde. Nos vies sont bousculées jusque dans les fondements génétiques (ADN) de notre être. Les “nouveaux enfants” viennent nous aider à parfaire ces changements de paradigmes. Tout éducateur, enseignants, parents et grands-parents doivent lire ce livre qui veut éveiller les consciences et préparer une approche éducative appropriée. Après quoi, ils ne verront plus les enfants de la même façon. Broché – 22 x 28 – 256 pages
Ces « Mémoires historiques » concernant le Protectorat français du Maroc sont rédigés par un Français qui vécut les 45 premières années de sa vie au Maroc, et ne perdit jamais le contact avec sa terre natale. Longtemps convaincu de la bienfaisance du Protectorat (ses parents, tous deux médecins, consacraient leur vie à la population marocaine), il connut son chemin de Damas lorsqu’il fut nommé médecin du travail d’une grande entreprise industrielle. En découvrant la classe ouvrière marocaine et sa misère, il comprit le sens qu’avait le mot « Protectorat ». C’était au moment du premier affrontement Juin-Mohammed V (février 1951) : Phase essentielle d’un complot ourdi de longue date, derrière lequel on percevait la silhouette de Georges Bidault… Le 20 août 1953, le Sultan Mohammed V fut déporté à Madagascar. La France se privait, en cette période de décolonisation, du seul interlocuteur possible. Mais après avoir fait signer par le « successeur » une loi qui faisait des Français les seuls maîtres du Maroc, les hommes du « complot » (Auriol) crurent avoir partie gagnée. Ils n’avaient pas prévu l’insurrection spontanée et immédiate du peuple marocain, qui devint bientôt une guerre maghrébine. Ils n’avaient pas prévu non plus Dien-Bien-Phu (mai 54). La France fut amenée à se déjuger. Le Roi Mohammed V regagna son pays le 16 novembre 1955. Au cours de cette dernière phase, 75 Français avaient publié, pour sauver l’honneur de la France, une lettre adressée au Président de la République, qui faisait référence aux « valeurs que la France n’a cessé d’incarner aux yeux du monde » et demandait un changement de politique à Rabat. L’auteur fut l’un des signataires de cette lettre. Pour rédiger ce long travail (le livre comprend deux tomes) l’auteur a bénéficié de ses propres souvenirs, souvent consignés sur le vif, de l’accès aux Archives du Quai d’Orsay, de celles de l’Armée, au Château de Vincennes, de celles du Roi Mohammed V à Rabat, et de nombreux mémoires et témoignages de première main, d’amis marocains et français, qui lui ont permis de rendre vie à ce passé trop vite oublié.
La laicité à l’épreuve des identités
Dans un contexte de remise en cause de la laïcité de la part d’anti-mouvements culturels et politico-religieux, les éducateurs et pédagogues sont questionnés : doivent-ils réaffirmer la laïcité associée au modèle d’intégration républicain ou bien le réinventer en fonction de nouvelles réalités sociodémographiques et politiques ? Cet ouvrage tente de développer les capacités de réflexion et d’action des professionnels du champ social et éducatif, acteurs clés de l’émancipation laïque.
La cause des enfants
Dans cet ouvrage très original, la célèbre psychanaliste, Françoise Dolto, en dialoguant avec un collègue d’enquête, tente pour la première fois de considérer d’abord le monde du point de vue de l’enfant et dans son seul intérêt. En dressant un bilan historique et critique de la condition des enfants et en la confrontant ici à son expérience de psychanaliste, Françoise Dolto nous aide à mieux communiquer avec les nouveaux nés et ouvre les chemins de l’avenir aux enfants d’aujourd’hui.
Des frères et des sœurs
De quoi sont tissés les liens fraternels ? Comment les complicités et les rivalités jouent-elles dans une même famille ? Quelles séquelles peut laisser la mort d’un frère ou d’une sœur chez le survivant ?
L’enfant et la séparation des parents
Dans la séparation ou l’après-séparation, les parents vont s’entendre ou se déchirer à propos des enfants. La tendance est de ramener tout à soi : On peut divorcer ou se séparer de son ex, on ne divorce pas de ses enfants. L’enjeu de cet ouvrage est de restituer, en 200 réponses simples, les règles relatives à l’exercice de l’autorité parentale dans l’union et la séparation. L’auteur traite de la filiation, de l’autorité parentale dans et hors le mariage, de la séparation et du divorce, de la place réservée aux beaux-parents et grands-parents, des problèmes pratiques que pose l’après-séparation.
Passeur de vies
Dans ce livre, Jacques Salomé, inventeur de l’art de l’écologie relationnelle, se livre avec sincérité, nous donnant ainsi toutes les clefs de notre propre épanouissement.
» Ce livre, c’est l’histoire du cheminement qui fut le mien, pour mieux comprendre les forces vives qui sont à l’œuvre dans un parcours de vie. (…) J’espère que tous ceux qui sont en recherche d’une plus grande complétude avec eux-mêmes trouveront dans ces pages des raisons supplémentaires d’aller vers le meilleur d’eux-mêmes et devenir ainsi des passeurs de vies pour ceux qu’ils aiment. »
Jacques Salomé
Jacques SALOMÉ est psychosociologue et un spécialiste de la communication. À travers ses nombreux ouvrages, il nous donne des conseils simples et concrets pour des échanges plus riches et harmonieux.
Ecole, Classe et Lutte des Classes
Depuis les travaux de Bourdieu-Passeron et de Baudelot-Establet, nous ne pouvons plus croire à l’école libératrice, enceinte sacrée, préservée des bruits et des conflits du monde… et qui traiterait à égalité les enfants de toutes les classes sociales. Mais alors le risque est extrême de ne voir dans l’école qu’un territoire désolé où rien de valable ne peut se passer, où rien de valable n’aurait été conquis. Maîtres et élèves seraient les jouets passifs et inconscients d’une gigantesque mystification. …
L’auteur a adressé ce livre ainsi : « pour mes étudiants, ce livre que j’ai écrit souvent avec eux, parfois contre eux, jamais sans eux ».
La nouvelle famille
Vous allez refaire votre vie, vous avez des enfants, votre nouveau conjoint aussi ? Votre objectif : refonder une famille, construire un foyer stable et fort. Comment composer avec une progéniture issue de mariages antérieurs ? Comment faire cohabiter beaux-parents, beaux-enfants, demi-frères, demi-sœurs ? Quels sont les droits des uns et les devoirs des autres ? Comment concilier intimité conjugale et exigences de la vie familiale ? Comment s’aimer, se préserver pour donner à chacun sa vraie place, celle qui garantira à tous un juste équilibre et un épanouissement des sentiments ? Exemples à l’appui, ce livre offre des solutions adaptées à chaque famille et à chaque personne. Il aide à faire un succès d’une aventure à priori hasardeuse.
L’amour maternel est-il un instinct qui procéderait d’une » nature féminine « , ou bien relève-t-il largement d’un comportement social, variable selon les époques et les mœurs ? Tel est l’enjeu du débat qu’étudie Elisabeth Badinter, au fil d’une très précise enquête historique menée avec lucidité mais non sans passion.
L’amour en plus, un livre passionnant, dérangeant.
Leo Frobenius 1873/1973
Préface de Léopold Sédar Senghor
« Voici donc, à l’occasion du centième anniversaire de sa naissance, une anthologie de Leo Frobenius. Le grand ethnologue allemand le méritait bien en cette seconde moitié du XXème siècle, dont l’un des traits caractéristiques, parmi d’autres, sera l’entrée des nations africaines sur la scène internationale. Car nul mieux que Frobenius ne révéla d’Afrique au monde et les africains à eux-mêmes.
Je ne saurais mieux faire que de dire ici les leçons que nous avons tirées de la lecture de l’œuvre de Frobenius, et surtout de ses deux ouvrages fondamentaux, traduits en français : Histoire de la Civilisation Africaine et Le Destin des Civilisations. Quand je dis « nous », il s’agit de la poignée d’étudiants noirs qui, dans les années 1930, au Quartier Latin, à Paris, lancèrent, avec Aimé Césaire, l’Antillais, et Léon Damas, le Guyanais, le mouvement de la Négritude. »
Livre rare, en bon état général.
La dernière liberté
La médecine moderne nous fait vivre plus longtemps, elle doit aussi nous permettre de mourir plus dignement, de quitter ce monde paisiblement et sans souffrance, de déterminer, si nous le souhaitons, le moment et les conditions de notre mort. Pourtant cette dernière liberté n’est toujours pas reconnue, et bien des vérités sur la façon dont nous finissons notre vie restent obstinément cachées. Dans ce livre, François de Closets nous révèle d’abord que la mort volontaire, interdite par la loi, est une pratique médicale courante. Elle concerne au moins le tiers des décès en France. Actes illégaux, toujours clandestins, effectués dans les pires conditions. Pour les médecins comme pour les patients. L’interdit a en outre créé la mort à deux vitesses. D’un côté, ceux qui disposent de relations et bénéficient, s’ils le désirent, d’une fin douce et médicalisée. De l’autre, les malades ordinaires, soumis à l’arbitraire médical, qui se voient refuser l’ultime délivrance ou bien, au contraire, imposer la mort à leur insu. Que faire ? La loi n’a pas à trancher le débat « pour ou contre l’euthanasie », car il s’agit d’un choix personnel et qui doit le rester. Elle doit seulement permettre à chacun, ceux qui refusent l’euthanasie comme ceux qui la demandent, d’exercer sa dernière liberté. François de Closets s’appuie sur des témoignages bouleversants, des preuves irréfutables, des vérités occultées pour apporter des réponses qui nous concernent tous.
Le sexe des anges
Grand historien d’art, professeur au Collège de France, fils d’académicien et lui-même promis à un fauteuil, Michel Hilartin se trouve un beau matin compromis dans une affaire de mœurs avec homicide.
L’inspecteur Claude, récemment muté de Toulon à Paris, et avec lui France, la nièce du professeur Hilartin, vont ainsi découvrir, au fil d’une intrigue haletante, qui ricoche de Paris au Venezuela et à Saint-Tropez, les ombres et les secrets d’un tout-Paris où la débauche, la haine, les passions les plus féroces se déchaînent derrière les scintillements de la réussite et de la richesse.
L’auteur des Lions sont lâchés et des Hauts de Ramatuelle donne ici livre coures à sa fantaisie et à sa verve dans une peinture au vitriol du « jet-set ».
La personnalité de l’Egypte
C’est à l’époque même de la guerre des six jours, que ce livre a paru comme pour donner aux égyptiens le moyen de disséquer les causes de leur défaite d’une part, de découvrir la route à suivre et de les secouer à la suite des séquelles de ce drame militaire et psychologique. Conscient de ce qu’il appelle « génie du lieu », il réalise que l’Egypte a toujours été la scène d’une confrontation continue entre la » situation » du pays et son « site », équation qui reflète soit la prééminence de l’Egypte et ses périodes glorieuses, soit son état de colonie, » la colonie la plus longue que l’histoire ait connue.
Pays situé au centre du monde et au carrefour de 3 continents. 4 dimensions, asiatique, africaine, méditerranéenne et celle particulière du Nil. Laquelle l’emportera ? Qui prévaut ? l’arabisme ? le nationalisme arabe ? le patriotisme égyptien ?
Chine rouge
« J’aime la Chine … son évolution me passionne, mais ce m’est avant tout une joie de retrouver le peuple chinois, son dynamisme, son appétit de vivre qui semble si souvent amour authentique de la vie… Je ne suis pas Chinois, les jugements que je porte sur ce monde renversé pour tout Européen non exercé sont le fruit d’un regard tiers, non d’un partisan. Je vois la Chine se rappeler qu’elle est chinoise, je ne soutiens en rien qu’elle est un modèle universel … je pense seulement que ce retour à elle-même est la grande chance qu’elle se donne de faire face à son avenir. Les Chinois, loyaux et équitable ? Oui si l’étranger est capable d’imposer le respect… Sagesse et bonté ? Selon la morale de l’interlocuteur. Et je partage du tout au tout cette appréciation d’un des Français de notre temps qui ont le mieux connu la Chine, Jacques Guillermaz : Ce qui m’a si longtemps attaché à la Chine c’est la singularité de son histoire, l’humanisme fondamental de sa civilisation… Le passé de la Chine m’émerveille et m’enchante… La vieille Chine inventive et stationnaire s’est mise en route, elle n’en est qu’à l’aube de son histoire. » Après Chine rouge le grand tournant des années 80, voici le deuxième volet d’une chronique nous menant à l’aube du XXIe siècle chinois. Un « vagabondage » merveilleusement écrit dans l’âme, l’histoire et les arcanes de la Chine d’aujourd’hui.
Un homme, un cri
Marek Halter échappa aux nazis et à la destruction du ghetto de Varsovie. Emmené par ses parents dans le lointain Ouzbekistan soviétique, sa course le conduisit jusqu’à Paris. Ce juif rescapé pouvait-il oublier ? Ce-fils d’Abraham devait-il se taire, renoncer à son histoire ?
Le Talmud dit : « Dieu a créé l’homme pour que l’homme lui raconte des histoires ». Marek Halter se souvient, reprend le récit que tant d’autres ont commencé avant lui.
II nous raconte notre monde. De la dictature argentine à Sakharov, de la guerre du Kippour à l’Intifada, ce livre est le cri d’un homme qui, inlassablement, poursuit un but : conserver intacte la mémoire, nous donner des clés pour comprendre la réalité d’aujourd’hui.
Le blanc et la noire
Il y a le Blanc. Il y a la Noire. Sébastien et Estelle constituent ce que certain appellent un couple » domino « . Jeunes mariés, à peine un demi-siècle d’âge à eux deux, ils se confient sans se soucier d’emblée de la couleur de la peau de l’autre. Or, le racisme, qu’il soit spectaculaire ou ordinaire, qu’on veuille le reconnaître ou non, est toujours grave, surtout quand il s’agit de confronter pinions et angles de vue, tolérance et réflexes de discrimination. Estelle et Sébastien, eux, ont une parole et un ton neufs, percutants, efficaces dans la sobriété, quand ils font part de leur expérience de vie sur le métissage, la confrontation des » races n, des murs, des religions, des civilisations. Ils témoignent et ils revendiquent de manière naturelle d’une certaine fraternité universelle tout autant éloignée des homélies naïves et faciles que des tirades accusatrices du moralisme trop facile. Par leur témoignage spontané et leur expérience de vie, en nous contant leur rencontre et leur aventure commune, ils prennent à revers nombre d’études sur le racisme. D’évidence, ce couple en noir et blanc bouscule franchement avec l’élan vital de leur âge, les idées reçues de nombreuses thèses universitaires, mais apporte, incontestablement, des pierres neuves et utiles pour . édifier une société plus juste et généreuse. S’attaquer au racisme, n’est-ce pas d’abord laisser parler ceux qui vivent corps et âme la mixité des cultures ?
XY de l’indentité masculine
Le mouvement des femmes a fait voler en éclats toutes les idées traditionnelles sur virilité et féminité. Longtemps la masculinité apparu aller de soi. Chaque homme se devait de ressembler un idéal bien campé dans la culture. Désormais au contraire, les hommes sont amené à s’interroger sur une identité que la formule chromosomique XY ne suffit pas a definir. Dépassant la vieille querelle du féminisme contre phallocratie et machisme, Elisabeth Badinter dessine, dans cet essai, les contours encore flou du nouvel homme, que notre siècle est en train d’inventer, et qui cessera de refouler une part essentielle de lui-même. Prélude à une nouvelle harmonie des sexes ?
Ce livre a pour ambition d’offrir des pistes pour sortir les langues régionales de France de la clandestinité. Il appelle la France à mettre fin au monolinguisme institutionnel, signe d’une intolérance structurelle et d’une mentalité sur la défensive La France doit prendre conscience des immenses avantages économiques et sociaux de ses langues et des identités qu´elles véhiculent. Officialiser les huit principales langues de France permettra de tourner le dos à une défiance pathologique à l encontre de la diversité linguistique et de libérer un potentiel unique et inestimable de développement économique et social. Un aveuglement de civilisation nous a fait oublier que les huit principaux « vulgaires patois » de France sont aussi langues officielles ou nationales d autres pays européens, et que le français n est au départ qu une langue régionale parmi d autres. La vérité des chiffres est cruelle : 97% des élèves concernés par une langue régionale en France n ont pas accès à une éducation bilingue.
Bisou, Maman va travailler !
Avoir un bébé : quoi de plus beau pour une femme et un couple ? Oui, mais quoi de plus compliqué, quand on travaille ? Comment annoncer votre grossesse à votre patron (et à vos collègues) en étant sûre de retrouver votre place au retour ? Comment quitter bébé pour la première fois et revenir en douceur au bureau ? Comment survivre quand la nounou est absente, qu’on ne peut pas compter sur les grands-parents, que les bambins appellent au secours depuis la maison et qu’on doit boucler un dossier avant midi ? Comment aider notre homme à nous aider ? Drôle, touchante et formidablement utile, cette chronique d’une maman débordée qui fait face tant bien que mal au quotidien, avec ses grands bonheurs et ses petits tracas, regorge d’informations, de trucs et d’idées étonnantes pour vous simplifier la vie.
On soutient souvent que les problèmes d’intégration des populations issues de l’immigration seraient en grande partie imputables au passé colonial de la France et au traitement inéquitable que leur réserverait le pays. Ces explications fort attrayantes ne résistent pas longtemps à l’analyse de la situation d’autres pays : les nations occidentales sans passé colonial qui ont adopté les politiques de discrimination positive et d’immigration choisie connaissent le même échec. Nous aurait-il manqué des pièces pour appréhender le puzzle de l’intégration ? En France, parce qu’il est toujours de bon ton de transposer les modèles venus d’outre-Atlantique, une partie de nos femmes et hommes politiques semblent pourtant prêts à céder aux pressions de quelques lobbyistes et à adopter la discrimination positive. Des médias, des écoles prestigieuses, de grandes entreprises ne montrent- ils pas déjà la voie ?
C’est en 1931 que Bernanos fait paraître sa Grande peur des bien-pensants, son premier pamphlet, dénonciation violente de la faillite morale et politique de la bourgeoisie française. Bien penser équivalait alors au pharisaïsme bourgeois, au conformisme des classes possédantes, à ce consensus de façade prétendant réglementer les comportements et les discours, tandis que les pires compromissions et turpitudes pouvaient se donner libre cours dans l’ombre. De nos jours, la bienpensance n’est plus l’apanage de la bourgeoisie, grande, moyenne ou petite. L’avènement des médias de masse a permis la diffusion, dans toutes les couches sociales, d’une idéologie du consentement qui va résolument à l’encontre du célèbre aphorisme d’Alain : » Penser, c’est dire non. » De nombreux cercles intellectuels sont également touchés par le phénomène qui, né d’un relativisme diffus, transforme l’originalité en orthodoxie, et fait de l’anticonformisme affiché une manière banalisée d’être conformiste.
Le mal français
Le Mal français est un essai politique et sociologique d’Alain Peyrefitte publié à la fin de l’année 1976. Peyrefitte se demande dans l’introduction « pourquoi ce peuple vif, généreux, doué, fournit-il si souvent le spectacle de ses divisions et de son impuissance ? ». L’auteur s’insurge contre plusieurs maux français qui forment une sorte de maladie, un « Mal » français : les règles tatillonnes de l’administration, l’excès de bureaucratie, la centralisation, le manque de confiance des entrepreneurs, un État trop dirigiste, etc. Il souhaite de profondes réformes administratives, politiques et sociales, en fustigeant la « société bloquée » française et le pessimisme ambiant. Ce livre connaît un très grand succès de librairie, avec un million d’exemplaires vendus.
Ce livre présente une sélection des chroniques que Natacha Polony a publiées dans Le Figaro au fil des dernières années. Y sont traités les grandes questions qui ont fait l’actualité et les principaux débats qui ont marqué cette période : la crise économique, la politique, les questions de société… Une relecture des moments forts de notre histoire récente, vue et analysée avec la pertinence d’une essayiste de renom qui refuse le politiquement correct.
En rayant Pierre Goldman de la liste des vivants pour en faire à vie un numéro inerte, le matricule 633609 de la Deuxième Division de Fresnes, un jury d’Assises a tiré un trait au bas d’une génération. Si ce texte a un sens, c’est d’être, à sa manière, involontaire et partiale, une autobiographie collective. La remise de comptes de ceux qui, comme Goldman, ont eu vingt ans et la volonté de faire la Révolution, en France, aux alentours des années soixante, à ceux qui ont aujourd’hui le même âge et le même espoir. Une amorce de bilan : celui d’une génération perdue.
Les Lumières de l’Astral
Dans ce livre Lobsang nous parle des pendules et comment les utiliser, du zodiac et de l’astrologie. Également, le Dr. Rampa transcrit une précédente rencontre avec la presse – rencontre organisée par son ami Alain Stanké. De nouvelles questions et réponses sur de nombreux mystères de la vie.
L’objet de cet ouvrage est de proposer une analyse des avancées et des difficultés de l’extension de l’assurance au Sénégal. Biram Ndeck Ndiaye est chargé de mission de l’Agence de la Couverture Maladie Universelle (Cmu) et a écrit plusieurs articles sur l’assurance et la protection sociale.
Lajja
Parce que, de l’autre côté de la frontière, les fanatiques hindouistes ont détruit une mosquée, Sudhamoy Datta et sa famille, comme des milliers d’autres Bangladeshis hindous, vont subir violences et persécutions. Lors de l’indépendance du pays, ils avaient espéré construire une république où les deux communautés vivraient dans le respect mutuel et, pourquoi pas, l’amitié… Roman-document, roman-témoignage contre tous les » fondamentalismes « , d’où qu’ils viennent, Lajja nous raconte l’écroulement de ce rêve. Chacun des personnages le vivra dans sa chair et son sang. Pour avoir écrit ce livre, best-seller en Inde et largement diffusé au Bangladesh malgré la censure qui le frappe, Taslima Nasreen connaît aujourd’hui l’exil et la menace quotidienne de la fatwa. Cette œuvre, dont la traduction a été saluée comme un événement dans les pays occidentaux, nous touche et nous concerne au plus près.
Face à la détresse
Médecin cancérologue, Léon Schwartzenberg est aussi un homme d’engagement. Et, dès lors qu’il s’agit de ses convictions, ce n’est pas un homme prudent. C’est sans doute pour cela que ses prises de position sur les grands problèmes du temps – le sida, l’euthanasie, la drogue, mais aussi l’exclusion ou la guerre en Bosnie – ont si souvent choqué, provoqué l’injure ou la moquerie. « J’ai le cuir tanné et la conscience nette, » écrit-il dans ce livre où il a décidé de s’expliquer. Il le fait avec sincérité, sans ménager rien ni personne, qu’il s’agisse de révéler comment un rapport sur l’euthanasie fut » barré » au Parlement européen, ou de raconter les heurs et malheurs de la liste « L’Europe commence à Sarajevo. » Avec une émotion et une vérité, aussi, qui ne peuvent laisser indifférent, lorsqu’il évoque, à travers les tragiques souvenirs de l’Occupation ou les drames inconnus de la maladie, ce que signifient pour lui les mots d’honneur, de courage, de responsabilité morale face à toutes les détresses.
La nuit, tous les vieux sont gris
La nuit, tous les vieux sont gris. C’est dire bien entendu qu’ils ne le sont pas, que c’est notre regard qui nous les fait voir identiques. Tous seniors puis tous séniles. Tous gais retraités puis tous réactionnaires, passifs, radins et radoteurs. Marqués par la dépendance, les troubles du comportement, les détériorations et déficits en tous genres. Et par l’ » Alzheimer « , cette maladie étrange dont on maîtrise mal le diagnostic et dont on ne connaît pas les causes. La nuit, tous les vieux sont gris. C’est dire qu’ils le deviennent, dans une société âgiste et inadaptée qui les conduit de plus en plus souvent à perdre la mémoire, la raison et le goût de vivre. Les vieux nous parlent. Ils nous apprennent qu’il est possible, moyennant certains aménagements, de bien vieillir. Dans son corps et surtout dans son esprit. Mais ils nous apprennent aussi que bien vieillir n’est socialement accessible qu’à une minorité d’entre eux… et d’entre nous. Et si nos vieux nous posaient simplement la question les voulons-nous vraiment vivants ?
Autres femmes
A 35 ans, Caroline, divorcée, mère de deux garçons qu’elle élève seule, infirmière au service des urgences, homosexuelle, a tout essayé : » Le mariage et la maternité, la tarte aux pommes et la monogamie, la bigamie et la polygamie ; la consommation, le communisme, le féminisme et Dieu ; le sexe, le travail, l’alcool, la drogue et le grand amour. Le charme opérait un certain temps, mais ne parvenait jamais à tuer le désespoir. La seule chose qu’elle n’avait jamais essayée, c’était la psychothérapie. Ceux qui avaient pour métier d’aider les autres étaient censés s’en tirer tout seuls. Pourtant, elle avait dû reconnaître ces derniers jours, qu’elle n’y arrivait pas « . Elle va voir Hannah, pour entreprendre une psychothérapie. Entre les deux femmes se tisse, au fil des jours, un lien qui rouvre, doucement, la mémoire de celle qui parle comme de celle qui écoute.
Biculturalisme, bilinguisme et éducation
rs que les situations de bilinguisme tendent aujourd’hui à se généraliser, les pays du Tiers Monde, partagés entre le besoin d’identité culturelle et l’aspiration à la modernité, continuent à vivre d’une manière dramatique certaines formes d’acculturation léguées par la période coloniale. Les problèmes soulevés par ces phénomènes d’extension et de persistance sont abordés d’une manière originale et compétente dans l’important ouvrage que L’objectif de l’auteur est double : d’une part, développer une réflexion critique sur le comportement de l’individu bilingue et biculturel ; d’autre part, préciser ce qui, dans la réussite ou l’échec actuel de l’élève tunisien, procède de l’initiation à une culture étrangère (franco-occidentale) et relève de l’apprentissage d’une seconde langue (le français). Pour atteindre cet objectif, l’auteur, agrégé d’université et docteur es lettres et sciences humaines, met à contribution sa grande culture historique et sociologique, son expérience propre de personne bilingue et biculturelle, et les résultats de recherches nombreuses et variées, réalisées dans le cadre de l’Institut National des Sciences de l’Éducation de Tunis, qu’il a créé et dont il a assuré la direction pendant plusieurs années.
Mourir
Dans cette nouvelle version, augmentée d’un chapître sur le suicide et mise à jour, d’un livre paru pour la 1ère fois en 1988, Claude Javeau dresse l’état des lieux de la mort dans notre société, à la croisée de l’hypertechnicité médicale, du voyeurisme des medias, de la revendication du droit de mourir dans la dignité, du refus contemporain de la souffrance. Ce faisant, il nous livre non seulement une interrogation sur la prétendue « crise de la mort » dans le monde moderne, mais aussi une réflexion plus vaste sur notre civilisation à l’aube de son troisième millénaire.
Ailleurs et autrement
Le présent volume rassemble une trentaine de textes très divers d’Annie Le Brun. Constitué d’une vingtaine de chroniques libres parues dans la Quinzaine littéraire entre 2001 et 2007 et d’une dizaine d’autres écrits (préfaces, contributions à des colloques et des catalogues d’exposition, etc.), Ailleurs et autrement balaie un spectre très large. Des observations sur la langue des médias (« Langue de stretch ») côtoient des réflexions sur l’alimentation (« Gastronomie : qui mange qui ? »), une tentative de réhabiliter des auteurs oubliés tels Éric Jourdan ou François-Paul Alibert (« De la noblesse d’amour ») alterne avec des attaques contre le « réalisme sexuel » et l’appauvrissement de nos horizons littéraires et culturels. Des expositions vues et des livres lus, souvent des rééditions d’oeuvres rares, alimentent une pensée en perpétuel mouvement qui s’intéresse autant à des figures comme José Bové (« La splendide nécessité du sabotage »), à la déforestation en Amazonie, la lingerie de Chantal Thomass ou encore les céréales transgéniques. Annie Le Brun puise le plus souvent ses références dans le surréalisme ou encore dans l’oeuvre d’Alfred Jarry pour mieux se moquer du ridicule de notre temps et s’insurger contre les insuffisances de notre société, et elle le fait avec un esprit critique aiguisé qui ne manque jamais d’humour. Son envie d’en découdre avecles modes intellectuelles de notre époque s’exprime avec panache, et ce petit volume devrait par conséquent ravir tous ses lecteurs.
L’exotique est quotidien
De 1948 à 1950, Georges Condominas a vécu à Sar Luk chez les Mnong Gar, population proto-indochinoise. Pour élucider de l’intérieur cette vie des hommes de la forêt dans les montagnes du Centre-Vietnam, il s’est tout naturellement intégré à un milieu où, d’une certaine manière, il s’est retrouvé. Vivant seul, il parle bientôt couramment la langue des Mnong Gar et effectue toutes ses enquêtes sans interprète ; ce qui lui paraissait encore exotique prend vite la saveur du quotidien, le soumettant au rythme des saisons, le liant à cette population vietnamienne dont il partage les joies et les peines. Le désir de s’intégrer à une culture à l’opposé de celle dans laquelle il fut élevé, l’auteur croit en trouver, au moins en partie, l’origine dans sa nature propre, sa qualité d’Eurasien. « Comment peut-on être métis ? Enfant des quatre vents, qui suis-je ? » Telles sont quelques-unes des questions auxquelles, par-delà une description minutieuse d’une société vietnamienne inconnue, l’ethnologue Georges Condominas essaie de répondre.