Pamela Oldfield
L’année de la grande peste (Journal d’Alice Paynton)
Tante Nell est revenue toute pâle du marché. Elle a entendu deux hommes discuter des listes hebdomadaires qui recensaient les victimes. Il paraît que la semaine dernière, sept cents personnes sont mortes de la maladie. La peste s’est donc bel et bien installée à Londres. Une longue discussion a eu lieu à la maison, et je vais devoir partir pour Woolwich avec tante Nell. J’ai refusé de m’en aller sans mon chien et Papa a cédé. Au moins Poppet apportera un peu de joie à la ferme. On m’a envoyée me renseigner sur les horaires de départ des péniches, mais quelque chose m’a arrêtée en chemin : une croix rouge était peinte sur une porte de la rue voisine. Au-dessus de la croix était écrit : “Dieu aie pitié de nous.”»
Vous aimerez aussi
L’ère des camps
Le système concentrationnaire s'enracine à la structure du XXe siècle. Dénoncé par ses victimes quand elles lui échappent, il l'est aussi par ceux qui brandissent cette dénonciation somme une arme politique contre des régimes réprouvés – mais pas comme le mal absolu. Implacablement le camp s'inscrit dans une sorte de logique de la démence humaine. A chaque découverte, les camps nazis, les camps d'Algérie, les camps soviétiques, de Grèce, du Sud Vietnam… la bonne conscience des « autres » s'exclame : « Comment est-ce possible ? ». Sub specie aeternitatis, c'est au nazisme qu'appartient le triste privilège d'avoir créé le système concentrationnaire et le système d'extermination les plus monstrueusement déments. Mais, en regard de cette terrifiante spécificité » hors concours » du camp nazi, ne peut-on redouter que la conscience universelle ne s'émousse ?
Témoin parmi les hommes – Tome V – Le jeu du roi
Cinquième tome des reportages de Joseph Kessel, Le feu du roi, 1956, nous fait découvrir les richesses de la culture afghane. Dans cette série de reportages, Joseph Kessel évoque avec tendresse les personnages et les rites qui l'ont marqué. Il nous donne aussi les clefs de l'un de ses plus célèbres romans, Les Cavaliers et nous entraîne dans un passionnant voyage à travers ce pays.
Le pouvoir pâle – Ou le racisme sud-africain
L’apartheid était une politique dite de « développement séparé » affectant des populations selon des critères raciaux ou ethniques dans des zones géographiques déterminées. Il fut conceptualisé et introduit à partir de 1948 en Afrique du Sud par le Parti national, et aboli le 30 juin 1991. La politique d’apartheid se voulait l’aboutissement institutionnel d’une politique et d’une pratique élaborée en Afrique du Sud depuis la fondation par la Compagnie néerlandaise des Indes orientales de la colonie du Cap en 1652. Avec l’apartheid, le rattachement territorial (puis la nationalité) et le statut social dépendaient du statut racial de l’individu. L’apartheid a également été appliqué de 1959 à 1979 dans le Sud-Ouest africain (actuelle Namibie), alors administré par l’Afrique du Sud.
Heydrich et la solution finale
La genèse de l'assassinat des Juifs par les nazis est complexe à reconstituer précisément. Quels en furent les artisans les plus actifs et les plus responsables ? Quelles furent les mesures prises, quand et comment furent-elles mises en place ? Quel rôle exact Reinhard Heydrich joua-t-il ? Mettant à bas les idées établies selon lesquelles la « solution finale » serait née d'une décision prise à la conférence de Wannsee en janvier 1942, l'ouvrage démontre que, dès l'entrée en URSS, la mise à mort des Juifs devint systématique et immédiate. Reinhard Heydrich fut alors le coordonnateur et le technocrate qui mit en place l'organisation permettant l'extermination massive des Juifs d'Europe par un système qui lui survécut.