Katherine Quenot
Rien que des sorcières
Sorcières ! Elles se font un festin des âmes et des corps car leur plus grand souci est de vivre. Et pour vivre il faut renaître. Sans cesse. Par tous les moyens. Depuis des générations, elles sont trois à hanter ce lieu désormais maudit : Ansennes en Picardie. La première habite dans le reflet des autres, dans un miroir cassé qui s’étoile de rouge et sème la mort. Marie s’y perdra de manière diabolique. La seconde a soif de larmes. Pour se refaire de chair et d’os, il lui faut un parfum. Existe-t-il senteur plus enivrante que les pleurs d’un enfant ? La troisième enfin, la plus parfaite, est l’amie des fleurs. Elle a pour nom Daphné. Pourquoi s’est-elle éprise de Véronique si ce n’est pour dérober à cette belle plante le souffle de la vie ?
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Seules les larmes seront comptées
Parvenu à l'heure des bilans, le narrateur, directeur d'hôpital, se souvient que, trente ans auparavant, on avait exhibé devant les étudiants, dans un amphithéâtre déjà vétuste, aujourd'hui disparu, sa mère, presque mourante, un écriteau sur la poitrine. Et d'autres souvenirs reviennent qui font affleurer quelques figures d'Argentins : Gabriel, le kinésithérapeute aveugle, Nicolas, le frère, et même Eva Perón, haranguant du haut d'un tracteur une foule de miséreux. Mais très vite, sur la scène de la mémoire, c'est l'extravagant M. Moralès qui s'impose. Ancien grand couturier, tour à tour avide d'absolu et succombant à l'abjection, il entraîne dans son sillage un cortège d'excentriques. Seul le souvenir de la mère, une femme aux yeux gris, pénétrée de la sagesse des humbles, revient apaiser le tumulte de la mémoire. Et les ombres, enfin, peuvent se dissiper.
La goutte d’or
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Les dieux ont soif
Histoire de l’ascension infernale d’Évariste Gamelin, jeune peintre parisien, engagé dans la section de son quartier du Pont-Neuf, Les dieux ont soif décrit les années noires de la Terreur à Paris, entre les ans II et III. Farouchement jacobin, fidèle entre les fidèles de Marat et Robespierre, Évariste Gamelin finira par être nommé juré au tribunal révolutionnaire. La longue et implacable succession des procès quotidiens de plus en plus expéditifs (à partir de la loi de prairial en particulier) entraîne cet idéaliste dans une folie qui le coupera de ses proches et précipitera sa propre chute à la suite de son idole Robespierre, au lendemain du 9 Thermidor.