Erik Orsenna
Voyage aux pays du coton
Cette histoire commence dans la nuit des temps. Un homme qui passe remarque un arbuste dont les branches se terminent par des flocons blancs. On peut imaginer qu’il approche la main. L’espèce humaine vient de faire connaissance avec la douceur du coton.
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Mon communisme
« La société capitaliste n’a pas mieux réussi que l’ex-URSS, laquelle était loin d’être communiste. Oh ! La société capitaliste existe bien, elle ! Elle se porte au mieux… du point de vue de la classe bourgeoise qui domine la société ! Mais cette société assure-t-elle aux habitants de ce monde la vie qu’ils pourraient attendre de la technique moderne ? Non, bien sûr que non ! Une grande partie de la planète, soumise comme le reste de l’humanité au système capitaliste, meurt de faim. A moins qu’elle ne meure avant de maladie. Le capitalisme est un échec aussi sur le plan politique. Les neuf dixièmes des pays de la terre, y compris certains qui sont représentés à l’ONU, vivent sous des dictatures, où les droits de l’homme sont méprisés par les dirigeants et inconnus des opprimés. C’est pourquoi je reste communiste. » – A. L.
Lettre ouverte du dernier des chrétiens au premier des français
Une école politique affirme sans sourire que le repos dominical est désuet voire néfaste en ces temps de crise économique.Or l’analyse des conséquences sociales de l’extension de l’ouverture des magasins le dimanche, démontre que cela nourrirait précisément les moteurs de la crise mondiale que nous traversons. Examinant les conséquences les plus concrètes comme les effets à long terme, Michel Fauquier appelle à une réflexion qui ne soit pas menée au nom des seuls impératifs économiques, mais qui prenne en compte le véritable intérêt humain.
Les fleurs de Tarbes ou la terreur dans les lettres
« L’auteur voudrait découvrir s’il n’existerait pas, des mots au sens et du langage brut à la pensée, des rapports réguliers et à proprement parler des lois – dont la littérature évidemment tirerait grand profit […] C’est à de telles lois en effet que se réfère ouvertement tout écrivain, sitôt qu’il juge et tranche […] Ainsi les linguistes et métaphysiciens ont-ils soutenu tantôt (avec les Rhétoriqueurs) que la pensée procédait des mots, tantôt (avec les Romantiques et Terroristes) les mots de la pensée – toutes opinions apparemment fondées sur les faits, patientes, savantes, et néanmoins si lâches et contradictoires qu’elles donnent un grand désir de les dépasser. L’art que j’imagine avouerait naïvement que l’on parle, et l’on écrit, pour se faire entendre. Il ajouterait qu’il n’est point d’obstacle à cette communion plus gênant qu’un certain souci des mots. Puis, qu’il est malaisé de persécuter ce souci une fois formé, quand il a pris allure de mythe ; mais qu’il est expédient au contraire de prendre les devants et l’empêcher de naître. »
Le portail
François Bizot, membre de l’École française d’Extrême Orient, est fait prisonnier au Cambodge par les Khmers rouges, en 1971. Enchaîné, il passe trois mois dans un camp de maquisards. Chaque jour, il est interrogé par l’un des plus grands bourreaux du vingtième siècle, futur responsable de plusieurs dizaines de milliers de morts, aujourd’hui jugé pour crimes contre l’humanité : Douch. Au moment de la chute de Phnom Penh, en 1975, François Bizot est désigné par les Khmers rouges comme l’interprète du Comité de sécurité militaire de la ville chargé des étrangers auprès des autorités françaises. Il est le témoin privilégié d’une des grandes tragédies dont certains intellectuels français ont été les complices. Pour la première fois, François Bizot raconte sa détention, décrit une révolution méconnue, démonte les mécanismes de l’épouvante et fait tomber le masque du bourreau monstre. Grâce à une écriture splendide et à un retour tragique sur son passé, l’auteur nous fait pénétrer au cœur du pays khmer, tout en nous dévoilant les terribles contradictions qui — dans les forêts du Cambodge comme ailleurs – habitent l’homme depuis toujours. (Ethnologue, François Bizot a été affecté depuis 1965 dans différents pays de la péninsule indochinoise, dont il étudie la religion. Directeur d’études à l’École pratique des hautes études, il est titulaire de la chaire de « Bouddhisme d’Asie du Sud-Est »)