Dai Sijie
L’acrobatie aérienne de Confucius
Sa Majesté l’Empereur de Chine règne en 1521 sur un pays si vaste qu’on en ignore le dessin des frontières ; il est, en toutes circonstances, flanqué de quatre sosies, quatre hommes exactement conformes à lui même, au visage aussi vérolé, au nez, aux gestes aussi millimétrés. Ils forment la Quinte Souveraine, et la confusion entre eux devient telle que l’on pourrait bien imaginer l’Empereur ne sachant plus s’il est l’original ou la copie de lui-même… Or, un jour de cet hiver 1521, en butin d’une bataille menée contre des soldats birmans, la Quinte souveraine reçoit quatre trophées : un couple de rhinocéros, un éléphant et « une créature muette, noire de la tête aux pieds à l’exception du blanc des yeux, une espèce jamais repérée ». Présage funeste ? Défi céleste ? Ce butin hors normes déclenche mille péripéties rocambolesques, plaçant l’Empire et son plus haut représentant sous l’imminence de la catastrophe.