Loïk Le Floch-Prigent, Eric Decouty
Affaire Elf, affaire d’Etat
L’affaire Elf est devenue une affaire d’État. Et une affaire d’État n’est jamais l’affaire d’un seul homme. Or, depuis le début de l’instruction, seul Loïk Le Floch-Prigent semble en être la victime expiatoire. Muré dans un silence qu’il jugeait nécessaire depuis sa mise en examen et ses six mois de détention provisoire, espérant que la justice ferait son travail d’investigation et qu’il ne serait plus le coupable désigné d’avance d’un système mis en place sous le général de Gaulle, Loïk Le Floch-Prigent s’est décidé à livrer ici – aux lecteurs, à la presse et à la justice – quelques vérités négligemment oubliées. L’auteur sait qu’avec ses révélations il prend des risques et met sa vie en danger. Mais il est décidé à ne pas emporter la vérité dans sa tombe.
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La relève du matin
Les morts vont vite, rappelle un dicton populaire. Des jeunes hommes tombés pendant la guerre de 1914-19i8, combien ont laissé un souvenir ? L'oubli n'est-il pas leur lot puisque, n'ayant fait de mal à personne, ils n'ont pris place dans aucune vie » ? A cette remarque d'ironie amère, sur laquelle s'ouvre l'essai écrit en mémoire d'un « tort de dix-neuf ans, fait écho la conclusion du Concert dans un parc : » Les hommes, dans leur course, se passent l'un à l'autre l'indifférence. Ce n'est pas un flambeau. Mais c'est un pain, et qui permet de vivre. » On aurait pourtant tort de croire que dans ces pages rédigées de 1916 à 1920 Henry de Montherlant ait pour propos unique la révolte ou la résignation devant un destin qui fauche la jeunesse d'un pays à la fleur de l'âge.
Le soulier de satin
Dona Prouhèze : Qu'ai-je voulu que te donner la joie ! Ne rien garder ! Etre entièrement cette suavité ! Cesser d'être moi-même pour que tu aies tout ! Là où il y a le plus de joie, comment croire que je suis absente ? Là où il y a le plus de joie, c'est là qu'il y a le plus Prouhèze ! Je veux être avec toi dans le principe ! Je veux épouser ta cause ! Je veux apprendre avec Dieu à ne rien réserver, à être cette chose toute bonne et toute donnée qui ne réserve rien et à qui l'on prend tout ! Prends, Rodrigue, prends mon cœur, prends, mon amour, prends ce Dieu qui me remplit ! Le Soulier de satin occupe une place à part dans l'histoire du théâtre au XXe siècle. Cette pièce, qui a pour scène le globe terrestre tout entier, et qui se passe à l'âge d'or espagnol, rejoue pour nous tous les drames intimes de Claudel, le déchirement que le désir et l'amour apportent dans la chair. Le style, lui, englobe tous les styles, du burlesque au mystique, du tragique au poétique. Tout Claudel s'y est accompli, ouvert, illuminé.
Seules les larmes seront comptées
Parvenu à l'heure des bilans, le narrateur, directeur d'hôpital, se souvient que, trente ans auparavant, on avait exhibé devant les étudiants, dans un amphithéâtre déjà vétuste, aujourd'hui disparu, sa mère, presque mourante, un écriteau sur la poitrine. Et d'autres souvenirs reviennent qui font affleurer quelques figures d'Argentins : Gabriel, le kinésithérapeute aveugle, Nicolas, le frère, et même Eva Perón, haranguant du haut d'un tracteur une foule de miséreux. Mais très vite, sur la scène de la mémoire, c'est l'extravagant M. Moralès qui s'impose. Ancien grand couturier, tour à tour avide d'absolu et succombant à l'abjection, il entraîne dans son sillage un cortège d'excentriques. Seul le souvenir de la mère, une femme aux yeux gris, pénétrée de la sagesse des humbles, revient apaiser le tumulte de la mémoire. Et les ombres, enfin, peuvent se dissiper.
L’île de Pâques
Depuis sa découverte en 1722, l'île de Pâques a été entourée d'un mystère que voyageurs et explorateurs tentaient d'élucider. De nombreuses théories furent élaborées au cours des siècles. Alfred Métraux, en sociologue et ethnologue expérimenté, s'est attaqué à son tour aux énigmes de l'île de Pâques, et ses réponses, basées sur une étude qui a duré plusieurs mois, n'oublient aucun problème soulevé par cette civilisation magnifique et mystérieuse.