Christine Devers-Joncour
Opération Bravo
Un jour vient où il faut dire la vérité et libérer sa conscience. Peu importe s’il s’agit d’une affaire d’État et si l’amour s’en est mêlé. Car l’histoire des transactions secrètes entre Taïwan et la France pour la vente de six frégates contraint à ouvrir tous les placards de la République. Entre 1988 et 1991, l’opération Bravo a confondu l’argent de l’État, des affaires et de la corruption ; elle a impliqué deux des plus grandes sociétés françaises – Elf et Thomson ; elle a concerné l’un des personnages les plus influents de la République, Roland Dumas ; elle a révélé le rôle occulte d’un manieur d’hommes et d’argent, l’énigmatique Alfred Sirven. Tout cela couvert par le mystère du « secret défense ».
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Ludovic Morateur est maître horloger de profession et perfectionniste de nature. Dans sa vie privée il note sur 20 ses femmes préférées. Dans sa vie professionnelle, il réagit par une crise de simplicité contre la complexité de ces montres toutes fières de pouvoir plonger à 800 mètres sous l’eau mais inaptes à donner clairement l’heure. En dépit de certaines mésaventures sentimentales ce PDG épris de perfection aura à peu près tout réussi dans sa vie. Sauf sa mort. Calculée, elle aussi, pourtant, de façon à lui éviter décrépitude et cancer, elle interviendra à l’heure de son choix… mais quelques secondes trop tôt – des secondes qui lui eussent fait des années. A travers le personnage de Ludovic Morateur, ce « plus que parfait » sans cesse aux prises avec une toute-puissante Organisation qui détraque les chemins de fer comme les femmes, c’est tout notre univers en proie au délire perfectionniste de la machine que Pierre Daninos étudie ici. Son premier roman depuis vingt ans.
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Sofia, Bulgarie. Dans deux ans, le mur de Berlin s’effondrera, et le rideau de fer avec lui. Mais pour l’instant, c’est sous l’oppression du régime communiste que Konstantin, quinze ans, prodige du piano, tente de respirer. Intelligent et orgueilleux, sensible et cruel, Konstantin ajoute à la somme des paradoxes de l’adolescence les déchirements de l’artiste surdoué, balançant entre le désir brûlant d’être le meilleur et l’irrésistible tentation de l’échec et du danger. Ce livre résonne, souffle, chante, fracasse, virevolte et court, ralentit, s’emporte, c’est un concert, une rhapsodie. Dont on guette les variations comme autant de rebondissements. À travers cette écriture survoltée et ardente, Nikolai Grozni porte un regard vibrant sur cette période sombre, ce laminage. Et donne la mesure d’un talent époustouflant, véritablement virtuose.
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