
Dans la lignée de Murakami, un bijou littéraire original, inspiré des “I-Novels” japonais, porté par une construction virtuose. Entre imaginaire et réalité, une œuvre à la fois profonde et pleine d’humour, intime et universelle, assortie d’une formidable réflexion sur le temps et l’Histoire. Le sac en plastique avait échoué sur le sable de la baie Désolation, un de ces débris emportés par le tsunami. A l’intérieur, une vieille montre, des lunettes jaunies et le journal d’une lycéenne, Nao. Une trouvaille pleine de secrets que Ruth tente de pénétrer avant de réaliser que les mots de la jeune fille lui sont destinés… Depuis un bar à hôtesses de Tokyo, Nao raconte des histoires : la sienne, ado déracinée, martyrisée par ses camarades ; celle de sa fascinante aïeule, nonne zen de cent quatre ans ; de son père qui cherche sur le Net la recette du suicide parfait. Des instants de vie qu’elle veut confier avant de disparaître. Alors qu’elle redoute de lire la fin du journal, Ruth s’interroge : et si elle, romancière en mal d’inspiration, avait le pouvoir de réécrire le destin de Nao ? Serait-il possible alors d’unir le passé et le présent? La terre et le ciel ?
L’Homme sans maladie
« Nous savons que tu es un espion, dit l’homme. Nous le savons, Samarendra Ambani. Toute discussion est vaine. Tu comprends ? En vérité, nous savons tout. Bien avant que tu ne connaisses notre existence, nous étions au courant de la tienne. » Samarandra Ambani, architecte zurichois d’origine indienne, mène une existence rangée, jusqu’au jour où il décroche le contrat d’un opéra à Bagdad. Lorsqu’il arrive en Irak, ce n’est pas Puccini qui l’attend mais une horde de gardes du corps, présage de la violence démesurée qui va l’aspirer. À peine remis de son séjour tourmenté, le voilà de nouveau embarqué à Dubaï pour y construire la Bibliothèque nationale. Seulement l’histoire se répète impitoyablement, et Sam découvre qu’un passeport suisse n’est pas une garantie de retour… Tel un Kafka contemporain, Arnon Grunberg entraîne son héros, naïf et idéaliste, à travers des tribulations grotesques et cruelles, pour mieux le réduire en cafard d’une dérisoire comédie humaine.
La maison de la source
C’est une petite maison bretonne avec un jardin et un puits. Une source coule par en dessous. Ici a grandi la romancière du Nabab , la journaliste à grand souffle de Devi. Un jour de juin 1998, se retrouvant devant le minuscule domaine, elle a eu l’idée de ce livre. Elle dit ici son enfance, tout simplement. Non pour l’étalage narcissique des souvenirs, mais parce que, la maturité venue, la femme pouvait enfin rejoindre la petite fille, et saisir tout ce qui a fait d’elle ce qu’elle est. Un milieu modeste et aimant, où le père, maçon, et la mère, couturière, veulent pour leurs enfants une vie moins dure que la leur. Et les images qui marquent une enfance : la machine à coudre maternelle, les abords du puits interdits, le chien abattu par un voisin… Irène Frain sait raconter les destinées extraordinaires, les drames de la passion, l’aventure. Nous lui découvrons ici un autre visage : intimiste, recueilli, serein dans la mémoire retrouvée.
