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Stéphane Benamou
50 honorables raisons de détester le japon
Ils sont partout, dans l’électronique comme dans l’automobile, avenue de l’Opéra comme à Wall Street, dans la haute couture comme dans l’art contemporain. Edith Cresson les a comparés à des « fourmis » tandis que d’autres nous les proposent comme modèles. Les Japonais sont devenus inévitables. Faut-il pour autant s’incliner devant les nouveaux puissants du jour et prendre pour argent comptant l’image d’Epinal qui nous est donnée de ce peuple uni et travailleur, à l’exquise politesse orientale ? Stéphane Benamou refuse de tomber dans le piège. Le Japon qu’il nous croque en cinquante articles demeure la puissance impérialiste et totalitaire d’hier, un pays rongé par le racisme et l’apartheid, qui ne renie rien de ses ambitions, dissimule ses crimes passés et travaille à sa revanche déjà bien engagée. Ce guide impitoyable de « l’autre Japon » est avant tout une invitation à la lucidité.
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«Si je m’arrête à considérer ce que l’éthique devrait être réellement, à supposer qu’une telle science existe, le résultat me semble tout à fait évident : rien de ce que nous pourrions jamais penser ou dire ne pourrait être cette chose, l’éthique ; nous ne pouvons pas écrire un livre scientifique qui traiterait d’un sujet intrinsèquement sublime et d’un niveau supérieur à tous les autres sujets : si un homme pouvait écrire un livre sur l’éthique qui fût réellement un livre sur l’éthique, ce livre, comme une explosion, anéantirait tous les autres livres de ce monde. Nos mots, tels que nous les employons en science, sont des vaisseaux qui ne sont capables que de contenir et de transmettre signification et sens – signification et sens naturels. L’éthique, si elle existe, est surnaturelle, alors que nos mots ne veulent exprimer que des faits. Tout ce à quoi tendent tous les hommes qui ont une fois essayé d’écrire ou de parler sur l’éthique ou la religion – c’est d’affronter les bornes du langage.» Ludwig Wittgenstein.
À propos de Sartre et de l’amour
Pourquoi Sartre s’est-il attaché à démontrer la duperie de la passion amoureuse ? Pourquoi a-t-il porté sur le corps, la chair, le « féminin », tout ce royaume ténébreux du louche et du visqueux, une condamnation radicale ? Nouvel avatar du grand courant universel de révolte contre la condition humaine, contre son impureté, courant qui s’exprime depuis le début des âges à travers les gnostiques et les puritains, l’attaque de Sartre, procédant d’une nostalgie d’absolu qu’elle laisse souvent transparaître, ne serait que défense et refuge contre sa propre tentation. En s’appuyant sur cette contradiction, en suivant l’évolution de l’écrivain à travers ses personnages, Suzanne Lilar en vient à découvrir un Sartre inconnu, secret, hanté par cela même qu’il s’est longtemps ingénié à bafouer. Ce n’est pas la moindre originalité de cet ouvrage de nous montrer un Sartre tenté par l’érotique toujours ici opposée à l’érotisme. Et ce n’est pas son moindre mérite, à l’encontre des philosophes du non et du désespoir, de plaider en faveur d’une philosophie du oui et du salut.
La fin du hasard
« Dieu ne joue pas aux dés !» Ce 29 octobre 1927, sous les boiseries de l’hôtel Métropole à Bruxelles, la fameuse formule est lancée. Celui qui a osé défier les plus grands savants du monde réunis en congrès ce jour là n’est autre qu’Albert Einstein, le père de la théorie de la relativité. Pour lui, la nature n’obéit pas au hasard. Face à lui, un autre savant, Niels Bohr, le fondateur de la physique de l’infiniment petit, est convaincu du contraire. Et il lui répond sans ménagement : « Cessez de dire à Dieu ce qu’il doit faire ! » A ses yeux, l’insaisissable comportement des particules élémentaires se perd dans le flou du hasard. Où en est-on aujourd’hui ? Plus que jamais, le débat fait rage. Pour les uns, l’implacable principe d’incertitude découvert par le jeune Heisenberg à l’âge de 26 ans n’a pas été pris en défaut. Et jamais il ne le sera. A partir de là, la matière – et tout ce qui existe – est la proie du hasard aveugle. Pour les autres au contraire, la réalité repose sur des lois dont l’origine reste énigmatique. Les derniers progrès de la science ne montrent-ils pas que le feu du Big Bang ne s’est pas déclenché par hasard ? Finalement, qui croire ? Pour la première fois, on est peut-être en mesure de trancher. Les gigantesques expériences effectuées sur terre – au CERN (avec le L.H.C.) – et dans l’espace (avec le satellite Planck) nous donnent des débuts de réponse.
Essai sur l’entendement humain
1114 Pages – A l’origine de toute connaissance, l’Essai sur l’entendement humain (écrit entre 1671 et 1700), veut reconnaître le seul exercice des pouvoirs intellectuels de l’homme. Graduellement, de la simple perception jusqu’au raisonnement, Locke montre que notre pouvoir de penser ne découvre son étendue et ses limites qu’en s’exerçant. Ainsi lu, l’Essai apparaît comme un projet radical. Tous les principes reçus de la tradition (la » substance « , ou les » idées innées « ) y sont évalués au regard de cette exigence : rendent-ils compte de la manière dont nous pouvons au mieux employer nos facultés ? Héritier de Descartes pour la critique des obscurités philosophiques, Locke s’en émancipe ainsi du même mouvement. En fondant toute connaissance sur la seule opération de perception, et non sur la » substance pensante « , il crée une percée qui sera investie par nombre de philosophies ultérieures