Antoine Audouard
Adieu, mon unique
Le philosophe et théologien Abélard est déjà célèbre lorsqu’il rencontre Héloïse, jeune fille singulièrement intelligente et cultivée. Ses propos audacieux, libres de tout dogmatisme, attirent de toutes parts une foule de clercs, et cristallisent les passions et les haines. Le prestige de cet homme adulé et craint incite le chanoine Fulbert à le choisir comme professeur particulier de sa nièce Héloïse ; mais il est alors loin de se douter que l’échange de savoirs va être réciproque. Ensemble, le professeur et l’élève découvrent l’amour, un amour irrépressible et insatiable, dont la fulgurance est brisée nette par la vengeance cruelle d’un Fulbert humilié, qui décide d’ordonner la castration d’Abélard. De ce terrible supplice naît une dissonance entre les amants : tandis que lui fait acte de repentance et se tourne vers la religion, elle, au contraire, demeure fidèle à son coeur, y compris lorsqu’elle est nommée abbesse au Paraclet. Antoine Audouard choisit de faire raconter ces amours devenus légendaires par Guillaume d’Oxford, disciple loyal d’Abélard et amoureux silencieux d’Héloïse. À travers son regard, nous nous trouvons plongés dans l’ambiance de cette France du XIIe siècle, loin des clichés sur l’obscurantisme du Moyen Âge. Le silence des retraites alterne avec les rumeurs d’un Paris en constante évolution. Un cri pourtant domine : celui d’Héloïse, amoureuse moderne qui assume son désir jusqu’au bout.