Henri-Paul Hoarau
Au pays de l’eau
Du côté de Rido, vers où le soleil se couche, le pays de l’eau plonge vers les bois de Mahavel. Dans les pentes inaccessibles, quelques caps durs et noirs exhibent leurs fronts nus au soleil. J’aime cette terre comme on aime quelqu’un. J’aime ses arbres, ses paysages, ses gens. J’étais étendue sur le dos. Le plafond blanc trônait en silence dans le champ de mes yeux vides. Ni les voix de la cour, ni celles de la rue, ni les chuchotements des murs, rien n’arrivait à remuer mon esprit. Un cri immense s’était lové au plus profond de moi. Sous la plume de Marie, la narratrice, les événements, les êtres et les choses deviennent fascinants. Un récit de vie qui effleure l’Histoire, un témoignage bouleversant.
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Le roman relate, sans nécessairement respecter la chronologie, nombre d'événements intervenus pendant le séjour au Kenya de la baronne Blixen de la fin de 1913 à 1931. Une grande partie de ces événements concerne la vie des indigènes que Karen Blixen apprend à connaître peu à peu et à comprendre. D'autres relatent la vie des Européens dont la figure de Finch Hatton qui se détache des autres colons, par le mélange d'un mode de vie rude et d'un esprit raffiné. Karen Blixen vit une liaison romantique et passionnée avec cet aristocrate anglais, chasseur de safari, toujours ailleurs, partout présent.
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Celestino Marcilla, Madrilène de famille bourgeoise, a milité à gauche pendant les années qui précédèrent la guerre civile, puis combattu avec une bravoure remarquée dans les milices, puis s'est réfugié en France au moment de la défaite de 1939. Alors une fille – son unique enfant – lui est née, Pascualita, et sa femme est morte. Celestino a emmené sa fille avec lui à Paris, qu'il n'a pas quitté depuis. En 1959, elle a vingt ans, et il en a soixante-sept. Celestino, à Paris, vit de ses rentes, qui lui donnent une certaine aisance. Il ne fait rien, que penser ou rêver politique, passant ses journées à lire et à annoter des journaux et des livres, à écrire des articles de politique ou de sociologie qui sont refusés partout, et un ouvrage qui n'avance pas – au côté de Pascualita, qui n'a qu'indifférence et dédain pour les préoccupations ou plutôt l'obsession de son père.
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