Gilbert Cesbron
Ce que je crois
En même temps que l’inventaire d’une vie, ce livre apporte un autoportrait de son auteur, une plaidoirie en faveur de l’homme, un réquisitoire contre un siècle qui l’avilit et le cri d’une irrépressible espérance. C’est un ouvrage que son auteur a mis bien des années à concevoir et bien des mois à écrire, et auquel il ne voudrait pas avoir à changer une virgule jusqu’à son dernier souffle.
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Le Rapt de Ganymède
D'après la mythologie grecque, Ganymède était le plus bel adolescent vivant sur la terre. Zeus, le dieu suprême, étant tombé amoureux du jeune homme, prit la forme d'un aigle pour l'enlever et en faire son compagnon dans le ciel. Le rapt de Ganymède est resté le symbole de l'audace nécessaire à un amour qui défie les règles communes. Quand j'étais étudiant, deux mots étaient synonymes : homosexuel et paria. Aux hommes et aux femmes de ma génération a manqué la possibilité de découvrir, chez des modèles que le monde entier admire, une légitimation de goûts que l'opinion publique réprouve sous l'épithète de « contre nature ».
C’est beau une ville la nuit
C'est beau une ville la nuit n'est pas à proprement parler un roman autobiographique, ni une simple biographie d'acteur, mais bien plutôt l'écriture d'une errance et d'une quête. « Une balade, l’œil et l'esprit grand ouverts au vif de la ville et au droit de la vie, une route de douleurs, de joies et finalement d'espérance. » Ce livre est un fragment d'itinéraire de l'homme Bohringer avant même que les écrans renvoient cette image d'une « gueule » de cinéma et que celle-ci s'impose par la forte présence d'un comédien dont les valeurs personnelles ne se réduisent pas à sa profession et au narcissisme qu'elle entretient. Ouvert aux autres et amoureux de l'amitié, Richard Bohringer, grand lecteur de Cendrars, de Kérouac ou de London, sait donc que la raison même de l'écrivain est de mythifier la réalité de la vie, de dire vrai même dans l'imaginaire puisque « la réalité dans tout cela, ce sont les faits, les gens non pas tels qu'ils sont mais tels qu'on les vit. C'est la règle du jeu. La seule avec laquelle il acceptable de jouer. »
Chère madame ma fille cadette
« Mon père était auteur dramatique. Personne, à part cela, ne peut dire vraiment qui il était : célèbre et inconnu, pauvre et riche, sinistre et rigolo, inoccupé et sur-occupé, glorieux et misérable, humble et matamore, bon et très méchant, passif et violemment révolutionnaire, doux et agressif, amusant et désespérant, plein d’amour et parfois vachard… A force de pudeur et de secret il a brouillé les pistes jusque dans l’œuvre multiforme et inclassable qu’il a laissée. Ce n’est donc qu’un fragment de l’homme encore , qu’on trouvera ici : celui que mes propres difficultés d’être, entre onze et vingt ans, ont conduit à m’écrire de nuit, au sein de la famille, six lettres déposées avant l’aube sous la brosse à cheveux de la salle de bains – et l’homme de quelques autres lettres aussi… »
Bébert le chat de Louis-Ferdinand Céline
« Un chat c'est l'ensorcellement même, le tact en ondes… » notait Louis-Ferdinand Céline. Et Bébert, énorme matou tigré au maintien, à l'intelligence prodigieuse, aussi glouton et râleur que fidèle, n'était pas un chat ordinaire. Abandonné par son premier maître, l'acteur de cinéma Le Vigan, longtemps vagabond dans Montmartre au temps de l'Occupation, il est recueilli par Céline et sa femme et va partager leurs errances, leurs aventures, leur misère, leur exil. Céline en a fait l'un des héros de ses derniers romans – ces chroniques hallucinées de l'Allemagne de la débâcle -, et l'un des chats les plus célèbres de la littérature française.