François Mauriac
Ce que je crois
» Ce livre, écrit François Mauriac, ne s’adresse ni aux savants, ni aux philosophes, ni aux théologiens. j’ai voulu répondre le plus simplement possible à la question : » Pourquoi êtes-vous demeuré fidèle à la religion dans laquelle vous êtes né ? » C’était m’exposer à faire le jeu de l’adversaire. Le risque est à la mesure de la simplicité et de la naïveté qui m’auront tenu à genoux, durant toute ma vie, mais qui, de l’enfance à la vieillesse, m’auront permis de sentir, de toucher, de posséder un amour que je ne voyais pas. » Et il est vrai que la sincérité d’un tel ouvrage en fait un message bouleversant qui concerne tous les hommes.
Si François Mauriac y retrace son itinéraire spirituel, sans omettre les objections contre l’Eglise qu’il eut le plus de mal à surmonter (à dix-huit ans il faisait déjà ses délices d’Anatole France), il nous passionne par les confidences sur lui-même, sur sa famille et sur son enfance, à laquelle on sait avec quel plaisir il revient toujours. Mais, dépassant son cas personnel, il engage sa foi dans le siècle, et nous rappelle » qu’il n’est pas d’autre politique permise au chrétien que la recherche du royaume de Dieu et de sa justice. » Ouvrage pathétique, par la lutte qui se laisse voir à chaque page entre l’homme et le chrétien, l’homme qui avoue son » hédonisme inguérissable « , le chrétien qui se répète la parole de Saint Jean : » Et si notre cœur nous condamne, Dieu est plus grand que notre cœur « . Le Ce que je crois de François Mauriac parle à l’oreille de chacun de nous, et l’oblige au tête-à-tête avec sa propre conscience. Un grand livre : l’un des plus grands dans l’œuvre du grand écrivain.