Pierre-Jean Remy
Chine
Un roman qui serait l’histoire de tous ceux qui, de près ou de loin, ont vécu pour ou par la Chine. Vingt ans après, Pierre-Jean Remy raconte le destin d’un groupe d’hommes et de femmes pour qui la Chine est tout à la fois l’aventure, l’évasion, la recherche, l’exil le plus absolu qui se puisse imaginer, une poésie, une métaphore. Dans les années 1988-1989, continue le récit de leur tête-à-tête avec l Histoire : un espoir en même temps qu’un complot politique, un exercice de diplomatie-fiction où le Quai d Orsay affronte le Foreign Office, une pièce de théâtre, des amours impossibles, des ambitions, des guerres…
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De son côté, l’homme du travail est trop accablé, trop malheureux et trop effrayé de l’avenir, pour jouir de la beauté des campagnes et des charmes de la vie rustique. Pour lui aussi les champs dorés, les belles prairies, les animaux superbes, représentent des sacs d’écus dont il n’aura qu’une faible part, insuffisante à ses besoins, et que, pourtant, il faut remplir, chaque année, ces sacs maudits, pour satisfaire le maître et payer le droit de vivre parcimonieusement et misérablement sur son domaine.
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Parvenu à l'heure des bilans, le narrateur, directeur d'hôpital, se souvient que, trente ans auparavant, on avait exhibé devant les étudiants, dans un amphithéâtre déjà vétuste, aujourd'hui disparu, sa mère, presque mourante, un écriteau sur la poitrine. Et d'autres souvenirs reviennent qui font affleurer quelques figures d'Argentins : Gabriel, le kinésithérapeute aveugle, Nicolas, le frère, et même Eva Perón, haranguant du haut d'un tracteur une foule de miséreux. Mais très vite, sur la scène de la mémoire, c'est l'extravagant M. Moralès qui s'impose. Ancien grand couturier, tour à tour avide d'absolu et succombant à l'abjection, il entraîne dans son sillage un cortège d'excentriques. Seul le souvenir de la mère, une femme aux yeux gris, pénétrée de la sagesse des humbles, revient apaiser le tumulte de la mémoire. Et les ombres, enfin, peuvent se dissiper.
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