Olivier Adam
Je vais bien, ne t’en fais pas
Que peut-on attendre d’un frère aimé et admiré, disparu brutalement à la suite d’une querelle avec le père, sinon quelques nouvelles ? Un simple mot, comme « Je vais bien, ne t’en fais pas ». Ce serait à peu près suffisant pour rassurer Claire, l’héroïne du premier roman d’Olivier Adam. En attendant un hypothétique retour, la jeune femme a quitté la banlieue pour être caissière dans un supermarché de Paris. Un travail sans importance pour une jeune femme sans importance. Une manière de penser à autre chose, entre deux rencontres anodines et dérisoires. Olivier Adam a bâti son récit original sur la fuite de ce frère, prétexte pour parler tout doucement de la disparition, de l’absence, du mal-être. L’exercice se poursuit dans un style minimaliste où les éléments avancent sûrement, inexorablement, comme sur un tapis roulant. Livre du non-dit, des secrets familiaux, tout en pointillés « Je vais bien, ne t’en fais pas » revêt les formes mécaniques d’un code-barre, la simplicité d’un ticket de caisse. Tous les éléments aussi d’un univers quotidien, ébauchés dans le détail, à coup d’anecdotes pleines de tendresse, de compassion juste.