André Schwarz-Bart
La mulatresse solitude
De mère africaine arrachée à son village de brousse par les trafiquants d’esclaves et de père inconnu – quelque marin du bateau négrier voguant vers la Guadeloupe – elle n’est ni noire ni blanche, et même ses deux yeux sont de nuance différente. Enfant, on la surnommera « Deux-âmes ». Et finalement c’est sous le nom de « Solitude » qu’elle vivra à la Guadeloupe dans les familles de Blancs qui l’ont achetée, puis parmi les troupes de Noirs révoltés qu’elle rejoindra à grand-peine dans leurs refuges des forêts de la Soufrière. L’histoire se passe d’environ 1760 à 1802. L’abolition de l’esclavage décrétée par la Convention n’aura duré que le temps d’un rêve. Et Solitude, près de l’Africain Maïmouni qu’elle a découvert dans la forêt et dont elle partage la vie, a senti en elle-même « battre un coeur de négresse ». C’est elle, enceinte et soutenue par ses compagnons, qui anime le dernier combat. Capturée, elle est pendue après avoir donné naissance à son enfant. Tel fut le destin tragique d’un personnage bien réel, sous les couleurs de la légende. L’auteur du Dernier des Justes en a rendu perceptibles « le bruit et la fureur » à travers la musique et la tendresse.
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Bouvard et Pécuchet
Par un chaud dimanche d’été, près du bassin du port de l’Arsenal, sur le boulevard Bourdon, à Paris, deux promeneurs, Bouvard et Pécuchet, se rencontrent par hasard sur un banc public et font connaissance. Ils s’aperçoivent qu’ils ont eu tous deux l’idée d’écrire leur nom dans leur chapeau : « Alors ils se considérèrent. ». Tombés sous le charme l’un de l’autre, Bouvard et Pécuchet découvrent que non seulement ils exercent le même métier de copiste, mais qu’en plus ils ont les mêmes centres d’intérêts. S’ils le pouvaient, ils aimeraient vivre à la campagne.
Les conquérants
Tour à tour aventurier, communiste, résistant, visionnaire, romancier, ministre, André Malraux est une personnalité marquante de l’histoire du XXe siècle français. C’est cette vision protéiforme, unique et originale qui traverse Les Conquérants. Publié en 1928, ce livre dérouta la critique de l’époque, à la fois essai, récit de voyage, reportage, roman ou document historique. Divisé en trois parties, « Les approches », « Puissances » et « L’homme », il retrace la vie, en pleine révolution chinoise, de Garine et Borodine, aventuriers visant à l’émancipation du peuple chinois.
Le jardin des bêtes sauvages
Tout en contournant le récif du Panthéon, je ruminais une question que je devais me poser mille et mille fois par la suite, une question que je sentais déjà familière à toutes mes fibres : « Allons! Qu'est-ce qu'il' y a encore? Qu'a-t-il encore inventé? » Oui, telle était la question qui, plus ou moins bien formulée, s'élevait du fond de mon coeur quand je voyais maman serrer les lèvres jusqu'à les vider de toute cou-leur, ou quand papa préludait en public à quelqu'une de ces colères théâtrales qui avaient fait, qui faisaient encore la terreur du clan.
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Une étrange maladie de peau qui lui livre bataille depuis qu’il est né, la polio qui le laisse infirme et claudiquant depuis l’enfance, et toutes les frustrations qui s’en suivent, Thierry n’a pas eu l’existence facile. Il a un don, cependant : le dessin. Mais quand il se retrouve élève dans un atelier, à dix-huit ans, un autre péril le menace : le cours est mixte. Diane, sa blondeur, sa beauté, ses jupes écossaises et ses attentions, voici une calamité nouvelle à quoi il n’est guère préparé … le plaisir doux-amer de l’amour mal partagé.