Colette
La retraite sentimentale
« Il y a un mois environ que je suis à Casamène, – un mois que Renaud gèle, là-haut, tout en haut de l’Engadine. Ce n’est pas du chagrin que j’endure, c’est une espèce de manque, d’amputation, un malaise physique si peu définissable que je le confonds avec la faim, la soif, la migraine ou la fatigue. Cela se traduit par des crises courtes, des bâillements d’inanition, un écœurement malveillant. Mon pauvre beau ! Il ne voulait rien me dire, d’abord : il cachait sa neurasthénie de Parisien surmené. Il s’était mis à croire aux vins de coca, aux pepto-fers, à toutes les pepsines, et un jour il s’est évanoui sur mon cœur… Il était trop tard pour parler de campagne, de régime doux, de petit voyage : tout de suite, j’ai deviné, sur des lèvres réticentes du médecin, le mot de sanatorium… » Le Livre de poche n°341
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Jean Gornac et sa belle-fille Élisabeth font prospérer un domaine viticole à Viridis en Gironde. Dans la maison voisine vit Maria Lagave, une femme âgée dont Jean aida naguère le fils Augustin à poursuivre ses études pour devenir un fonctionnaire respectable à Paris. L'action débute alors que le fils de ce dernier, Robert, est envoyé en convalescence auprès de sa grand-mère en Gironde. La vie de bohème que mène Robert Lagave dans la capitale est mal acceptée par son père. Son passage à Viridis va troubler l'équilibre bourgeois du domaine et provoquer une révélation chez Élisabeth.
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En avril 1921, Suzanne Pasquier est une actrice de théâtre reconnue à Paris. Elle dévoue sa vie à la scène et travaille avec Éric Vidame, un metteur en scène de talent et novateur d’un petit théâtre de la rue des Carmes, pour lequel elle éprouve une admiration ambiguë. Belle et courtisée, Suzanne ne manque pas d’admirateurs, dont notamment les trois jeunes frères Baudoin, qui par un heureux hasard vivent dans le village natal du père du clan Pasquier, Raymond, dans le Val-d’Oise. À la suite de la déception de ne pas se voir attribuer, par Vidame, un rôle qu’elle ambitionnait, Suzanne accepte finalement la proposition de l’ainé des Baudoin, Philippe, de venir passer quelque temps dans leur maison de Nesles-la-Vallée. Toute la famille Baudoin lui fait les honneurs d’une princesse, sans pour autant changer son style de vie simple et chaleureux …
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Celestino Marcilla, Madrilène de famille bourgeoise, a milité à gauche pendant les années qui précédèrent la guerre civile, puis combattu avec une bravoure remarquée dans les milices, puis s'est réfugié en France au moment de la défaite de 1939. Alors une fille – son unique enfant – lui est née, Pascualita, et sa femme est morte. Celestino a emmené sa fille avec lui à Paris, qu'il n'a pas quitté depuis. En 1959, elle a vingt ans, et il en a soixante-sept. Celestino, à Paris, vit de ses rentes, qui lui donnent une certaine aisance. Il ne fait rien, que penser ou rêver politique, passant ses journées à lire et à annoter des journaux et des livres, à écrire des articles de politique ou de sociologie qui sont refusés partout, et un ouvrage qui n'avance pas – au côté de Pascualita, qui n'a qu'indifférence et dédain pour les préoccupations ou plutôt l'obsession de son père.
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