François Mitterrand
L’abeille et l’architecte
François Mitterrand est un de ceux qui croient qu’il n’est de bonne écriture qu’exacte. Tandis qu’il mène sa vie d’homme d’action, un autre en lui observe le vent « grande rumeur dans le ciel immobile », garde le rythme des jours avec l’odeur du blé, l’odeur du chêne, la suite des heures. L’écrivain qu’il est laisse place à l’élan du rêve, aux sensations, aux émotions. Il nous donne la Crète, le vertige du Kremlin, les canards sauvages virant de bord à Manhattan, l’angoisse du Japon, son étonnement devant le retournement communiste. L’homme d’Etat dialogue avec Kissinger, venu le voir chez lui à Paris, avec Brejnev – ce qui nous permet de saisir une clef de l’empire soviétique. Il parcourt le monde avec son bâton de pèlerin socialiste.
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Pour Bernard-Henri Lévy, comment ne pas s'attrister de l'état de crise, voire de décomposition, du progressisme contemporain ? Comment ne pas se souvenir du mot terrible de Sartre qui, dans la préface à Aden Arabie de Paul Nizan, définissait déjà la gauche de son époque comme « un grand cadavre à la renverse où les vers se sont mis » ? Et comment ne pas s'inquiéter, enfin, de ce que les héritiers du dreyfusisme et des combats antifascistes ont fait de leurs valeurs et du souffle qui inspira leurs aînés ? Trente ans après ses débuts, Bernard-Henri Lévy retrouve ici l'esprit de ses premiers livres.
Pour échapper à un sous-développement qui ne cesse de s’aggraver, les peuples du tiers monde ne sauraient compter sur l’aide désintéressée d’un système, dont la raison d’être est le profit. Ils doivent, d’abord, revendiquer trois droits : à la différence, au développement et à l’indépendance. À partir de là, le passage par une étape bourgeoise apparaît inévitable, tant que les conditions socio-économiques de la rupture ne seront pas réunies. Mais il ne peut s’agir que d’une étape : lorsque la contradiction principale, qui caractérise la situation de la classe dominante dans ces pays sera devenue assez forte, la scission avec le monde capitaliste s’imposera d’elle-même. Tel est le schéma révolutionnaire que propose ici J.-P. Blondi et qui nous concerne directement, dans la mesure où un tiers-socialisme peut apporter aussi la réponse à la crise que traverse un monde industriel prisonnier de sa propre croissance.
Dans le secret des princes
Cet homme, vous ne l’avez pas souvent vu ni entendu. « Ce ne sont pourtant ni la lumière ni la verve qui lui font défaut. Il a longtemps exercé l’une des plus cruciales et des plus mystérieuses charges de l’État : Alexandre de Marenches a dirigé pendant près de onze ans les services secrets français, sous deux présidents, Pompidou et Giscard d’Estaing. Ses interlocuteurs d’aujourd’hui sont les présidents, les rois et les puissants qu’il accepte de conseiller. » Cette femme, tout le monde la connaît : c’est Christine Ockrent. Séduite par ce personnage hors du commun, elle a réussi à le faire parler. Ce livre n’est donc pas plus une enquête qu’un interrogatoire : c’est un dialogue entre une grande professionnelle du journalisme et un grand professionnel du Renseignement.
Mitterrand et les 40 voleurs
7 avril 1994 : François de Grossouvre est retrouvé mort, suicidé dans son bureau à l’Élysée. Nouvelle affaire d’État. Conseiller et vieux compagnon du président de la République dont il est depuis trente-cinq ans l’éminence grise, Grossouvre connaît les moindres secrets de François Mitterrand. Depuis 1982 et mes premières grandes enquêtes sur la corruption socialiste, je le rencontre régulièrement, à l’abri des regards. Durant toutes ces années, il devient un ami et me livre d’inquiétantes confidences sur les coulisses de l’État PS, les réseaux de l’affairisme politique et les « 40 voleurs… » que le président de la République tolère autour de lui, encourage parfois, protège toujours.