Michèle Manceaux
L’amie
Marguerite assise comme d’habitude, toute petite, à la grande table dans la pièce centrale qui donne sur le parc. On voit juste sa tête et ses épaules qui dépassent. Elle parle à voix haute, mais comme pour elle seule : – Il n’y a pas de roman sans amour. Dans mes livres, l’amour est là d’emblée, mais ce n’est pas en tant qu’amour qu’il est écrit, c’est en tant que scandale, dans sa portée dans la société qui est phénoménale comme la peste, comme le feu. Elle alterne le ton complice et le ton magistral. – Les désabusés, je ne les aime pas. Tu peux être désespérée mais pas désabusée. » Michèle Manceaux fait ici le récit d’une amitié d’exception, celle qui, durant trente ans, l’a liée à Marguerite Duras.
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