Michel de Grèce
Le palais des larmes
« Certains, il est vrai, ont fait de mon existence un rocambolesque et parfois sordide roman. La vérité est à la fois plus logique, plus inattendue et encore plus extraordinaire. » Ainsi commencent, au VIème siècle de notre ère, les confessions de l’impératrice Théodora. Sans faiblesse et sans fard, l’ancienne courtisane, qui sut gravir une à une les marches du trône et épouser l’empereur Justinien, se souvient. De la misère, des complots, des révoltes, des trahisons, mais aussi de l’amour et de la foi qui guidaient ses pas. A cette femme de tête et de passions, main de fer dans un gant de velours, prête à sacrifier quiconque ose lui porter ombrage, il fallait un théâtre grandiose. Le Palais Sacré, au cœur de Constantinople, ville dans la ville, avec sa cour, son protocole, ses règles secrètes, ses fastes exquis et ses meurtres sauvages, était à son image. Elle y régnera jusqu’à ce qu’il devienne le Palais des Larmes habité par sa légende.