Claude Braun
Le pays dignois
Nommé professeur d’histoire-géographie à Digne en 1961, Claude Braun est retraité depuis 1997. Il a publié de nombreux recueils de poésie et participé à un ouvrage collectif avec le Cercle des Auteurs de Haute Provence. Il participe à la revue « Le Moulin de Poésie » de Saintes et aux anthologies de « l’Atelier Poésie » de Cognac. Anime le Printemps des Poètes à Digne et organise, l’été, des sorties poésie avec l’Office de tourisme. Organise également des soirées poésie. Il habite à Digne, en Haute Provence.
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Parallèles de la colère
Un long texte, aux contraintes formelles, côtoie, page après page, comme s’il voulait en dépasser la colère visible, des poèmes proches du cri. L’un et les autres furent écrits dans le même temps, et ne pouvaient qu’être lus de même.
Cette mise en « parallèle » relève-t-elle, chez l’auteur (et chez le lecteur) d’une sorte de schizophrénie, entre, d’une part, le contrôle de cette colère, et, d’autre part, son expression brute et déchirée/déchirante ?
Ou n’est-ce qu’une interrogation sur ce présent et cet avenir parfois insupportables au poète ?
Alcools
Sous le pont Mirabeau coule la Seine. Et nos amours. Faut-il qu’il m’en souvienne. La joie venait toujours après la peine. Ces vers du « Pont Mirabeau », comme ceux de « La Chanson du mal-aimé » ou de « Zone », tous issus du recueil Alcools ont fait la fortune littéraire d’Apollinaire, et un grand classique de la poésie. Toutefois, ce classicisme ne doit pas faire oublier qu’en son temps ce recueil constitua une véritable révolution poétique : après Rimbaud, Apollinaire transforme toutes les règles d’un lyrisme devenu vieillot à son goût. Il faut pouvoir chanter le monde, jusque dans sa réalité la plus crue, mais aussi jusque dans ses progrès les plus récents : la tour Eiffel (« Zone ») côtoiera donc les cellules de la prison de la Santé (« À la Santé »). Sur ce modèle se succéderont alors la mort, la fuite du temps et surtout l’amour : tantôt lumineux, tantôt obscur, mais toujours au centre de ces ivresses poétiques. Avec Alcools, Apollinaire deviendra le modèle de tous les poètes à venir, et en particulier des surréalistes. Le chagrin d’amour, l’émoi devant la fuite du temps (« Le Pont Mirabeau), mais aussi la poésie de la vie quotidienne, de la machine et de la ville cosmopolite (« Zone »). Tel est Alcools, recueil qui rassemble des poèmes écrits par Apollinaire de 1898 à 1913. Entre une inspiration élégiaque qui n’est pas sans rappeler Ronsard et une modernité nerveuse annonciatrice du surréalisme imminent, l’ensemble oscille librement, « plein d’un vin trembleur comme une flamme ».
Les voies du lyrisme dans les »Poèmes » de Léopold Sedar Senghor
Parmi les aspects envisagés, notons : – la voie militante : défense de l’homme noir, combats pour la Négritude, affirmation des valeurs africaines ; – la voie » poétique » : l’adhésion du monde, le recours aux sensations premières du » royaume d’enfance « , indemnes des » contagions de civilisé » ; – la voie du dialogue des cultures : aventure d’un homme qui n’a jamais renié son lien ombilical avec les cultures occidentales et s’est efforcé de métisser ses deux cultures personnelles, en dépit de leurs apparentes contradictions ; – la présence et l’exploitation des grands thèmes du lyrisme universel, permettant au témoignage de s’instaurer Vérité ; – les voix du Maître-de-la-Parole : musique et rythme du verset, profusion des images, jeu sur les registres linguistiques, etc. – Pour que la lecture des poèmes ne se réduise pas à un lassant décryptage, le livre s’achève sur un lexique destiné à élucider les problèmes posés par les références du poète à la langue, à l’histoire et aux traditions de son pays.
Les limbes du cœur – Livre neuf
LIVRE NEUF – Le beau peut-il s’exprimer dans la souffrance ? De mal-être en amours désabusés, l’auteur trouve le chemin de la normalité des choses et expose ses états d’âme dans une écriture poétique libératrice. La douleur se révèle alors comme une émotion propre à l’être. Cette prise de conscience sera la première étape d’un retour à soi, qui lui permet de poser un regard nouveau sur sa vie. Elle lui permet également de fuir les faux-semblants et faire le deuil de ses illusions. Le cœur peut alors s’envoler vers ses limbes régénérateurs.

