Pierre Barret, Jean-Noël Gurgand
Le templier de Jérusalem
Il y avait un siècle que, au cri de « Dieu le veult ! », ils étaient partis, hommes et femmes de toute condition, avec une ferveur inouïe, vers cette terre dont ils ne savaient rien, pour libérer le tombeau du Christ. Et ils avaient réussi. Autour de Jérusalem reconquise, ils avaient fondé un royaume, à l'image de ce qu'ils connaissaient, avec un roi et des barons, des prêtres et des évêques, et des fiefs, des châteaux, des églises – et toutes leurs querelles. Et ils avaient créé des Ordres, dont celui des Templiers.
Il y avait un siècle, et le royaume latin de Jérusalem, miné par ses divisions, menacé par Saladin, appelait à l'aide les princes et les seigneurs d'Occident. Seule, une nouvelle croisade pouvait sauver la Terre sainte. C'était le temps où Notre-Dame commençait à s'élever au cœur de Paris, le temps aussi où Henri Plantagenêt et Philippe Auguste, tout occupés à se faire la guerre, détournaient leurs regards du Saint-Sépulcre. C'est dans ce temps-là qu'un jeune seigneur du Rouergue, Guilhern d'Encausse, était fait chevalier et héritait du serment de son père: se croiser. Il quittait sa femme, ses enfants et ses pauvres terres d'entre Larzac et Cévennes, prenait le chemin de l'Orient.
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