Suzanne Prou
Le temps des innocents
Ils viennent de passer du lycée à la faculté, de l’âge ingrat à l’âge d’aimer. Ils n’ont pas vingt ans et l’on est à l’automne de 1939. Pour Julien, Laurence, David, René, enfants d’une tranquille bourgeoisie de province, l’apprentissage de l’âge adulte sera celui de l’occupation nazie, de l’antisémitisme, de la lâcheté ou du courage, de la mort. De l’amour, aussi, et de ses déceptions. C’est, bien sûr, de sa jeunesse que s’est souvenue l’auteur de La Terrasse des Bernardini (prix Renaudot 1973), en peignant ces portraits en demi-teinte, nuancés parfois d’un sourire. Mais ce roman, fidèle témoignage sur les pages sombres de notre histoire, est aussi celui de la jeunesse. En tout temps semblable.
Rupture de stock
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Parvenu à l'heure des bilans, le narrateur, directeur d'hôpital, se souvient que, trente ans auparavant, on avait exhibé devant les étudiants, dans un amphithéâtre déjà vétuste, aujourd'hui disparu, sa mère, presque mourante, un écriteau sur la poitrine. Et d'autres souvenirs reviennent qui font affleurer quelques figures d'Argentins : Gabriel, le kinésithérapeute aveugle, Nicolas, le frère, et même Eva Perón, haranguant du haut d'un tracteur une foule de miséreux. Mais très vite, sur la scène de la mémoire, c'est l'extravagant M. Moralès qui s'impose. Ancien grand couturier, tour à tour avide d'absolu et succombant à l'abjection, il entraîne dans son sillage un cortège d'excentriques. Seul le souvenir de la mère, une femme aux yeux gris, pénétrée de la sagesse des humbles, revient apaiser le tumulte de la mémoire. Et les ombres, enfin, peuvent se dissiper.
Les Maîtres
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Tout en contournant le récif du Panthéon, je ruminais une question que je devais me poser mille et mille fois par la suite, une question que je sentais déjà familière à toutes mes fibres : « Allons! Qu'est-ce qu'il' y a encore? Qu'a-t-il encore inventé? » Oui, telle était la question qui, plus ou moins bien formulée, s'élevait du fond de mon coeur quand je voyais maman serrer les lèvres jusqu'à les vider de toute cou-leur, ou quand papa préludait en public à quelqu'une de ces colères théâtrales qui avaient fait, qui faisaient encore la terreur du clan.
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