Mehdi Charef
Le thé au harem d’Archi Ahmed
Une cité H.L.M. Sur les murs : graffitis, slogans, appels de détresse, dessin obscènes. Madjid vit là. Il est fils d’immigrés, paumé entre deux cultures, deux langues, deux couleurs de peau, et s’invente ses propres racines, ses attaches. Il attend. Sans trop y penser à cause de l’angoisse, insupportable. La peur règne. La violence. L’amour aussi. Pour la mère Malika, les frères et sœurs, le père – un petit vieux tombé d’un toit et qui a perdu la raison. Pour les copains et l’ami Pat, celui des bons et des mauvais coups, de la drague et de la drogue. La tendresse, l’amitié, quelques rires : ce sont les seules lueurs dans une existence vouée à l’échec. » Ca chante pas le béton, ça hurle au désespoir comme les loups dans la forêt, les pattes dans la neige, et qui n’ont même plus la force de creuser un trou pour y mourir. «