Victor Hugo
Les contemplations – Livre I à IV
Les Contemplations, écrit Hugo, « c’est l’existence humaine sortant de l’énigme du berceau et aboutissant à l’énigme du cercueil ; c’est un esprit qui marche de lueur en lueur en laissant derrière lui la jeunesse, l’amour, l’illusion, le combat, le désespoir, et qui s’arrête éperdu au bord de l’infini ». Face à la perte de sa fille Léopoldine et à la mort symbolique que représente l’exil, Hugo inscrit la parole subjective dans la marche de l’histoire et fait du déchirement un acte créateur. De la célèbre « Réponse à un acte d’accusation », où le poète pose en révolutionnaire de la langue, aux poèmes sur le deuil, il offre une réflexion poignante sur les pouvoirs de la littérature contre la destruction et le passage du temps. Tombeau à la mémoire d’une âme disparue, Les Contemplations (1856) marquent le sommet de l’oeuvre poétique de Victor Hugo.
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La mare au diable
De son côté, l’homme du travail est trop accablé, trop malheureux et trop effrayé de l’avenir, pour jouir de la beauté des campagnes et des charmes de la vie rustique. Pour lui aussi les champs dorés, les belles prairies, les animaux superbes, représentent des sacs d’écus dont il n’aura qu’une faible part, insuffisante à ses besoins, et que, pourtant, il faut remplir, chaque année, ces sacs maudits, pour satisfaire le maître et payer le droit de vivre parcimonieusement et misérablement sur son domaine.
Les rois maudits – Tome IV – La loi des Mâles
Juin 1316. Louis X le Hutin vient de mourir empoisonné. Pour la première fois depuis trois cents ans, un roi capétien disparaît sans qu’un fils lui succède. Ce quatrième volume des Rois maudits fait revivre les luttes acharnées qui vont être livrées afin de s’emparer de la Régence. C’est le frère du roi mort, le comte de Poitiers, qui l’emportera. Pour préparer son accession au trône, il s’appuiera sur une certaine loi salique, cette « loi des mâles », en vérité adaptée pour la circonstance, qui constituera désormais le règlement de succession de la monarchie française. La disparition du fils posthume de Louis le Hutin permet au comte de Poitiers de devenir Philippe V, dit le Long.
Cromwell
Cromwell est un drame en cinq actes et en vers, publié en décembre 1827. – La scène se passe à Whitehall, en l’année 1657. Olivier Cromwell, ce républicain austère, inflexible, est devenu maître des destinées de l’Angleterre. Cependant, il n’est pas satisfait. Ayant le pouvoir et tous les privilèges de la royauté, il veut en porter les insignes. La Cité de Londres a déposé le sceptre à ses pieds, et le Parlement, la couronne : il touche à son rêve; mais il découvre autour de lui des conjurés qui n’attendent, pour lever leur poignard, que d’avoir à frapper un roi. Alors, il rejette au loin la couronne, et, affermi par cet acte apparent de fidélité à la république, il peut encore rêver la royauté et se dire : Quand donc serai-je roi ? Ce sont les derniers mots du drame. Cette pièce n’a jamais été jouée : elle ne pouvait pas l’être. Ce n’est pas, à proprement parler, une action dramatique. C’est un tableau historique extrêmement développé, où s’agitent un grand nombre, de personnages. L’évocation de la société d’alors est puissante et complète : cavaliers, puritains, poêles, soldats, personnages nobles ou ridicules se mêlent sur la scène ; mais c’est en vue du pittoresque plutôt que de l’intrigue. Les personnages n’ont pas la vérité psychologique de leur caractère tel que l’histoire nous le fait connaître. Victor Hugo travestit la personne de Cromwell, lorsque, de cette figure puissante, austère, il fait un être guindé, grotesque, pour aboutir, comme dans tous ses drames, à une antithèse de caractère. On pourrait encore reprocher à Victor Hugo d’avoir rapetissé les puritains. Ces hommes un peu raides, lugubres même à force d’austérité, mais grands et purs en définitive, ne méritaient pas qu’on ne fit d’eux que des théologiens pédants, des bouffons, même des hypocrites.Milton lui-même n’a qu’un rôle mesquin. Le style est, en revanche, d’un lyrisme sonore et brillant.
Ruy Blas
Texte intégral
À la cour d’Espagne, la reine doña Maria ordonne au noble don Salluste d’épouser sa suivante, qu’il a séduite et mise enceinte. Il refuse ; elle l’exile. Mais, déshonoré, l’homme n’entend pas partir sans se venger. Il élabore un plan diabolique pour compromettre la reine ; son valet, Ruy Bias, amoureux transi de doña Maria, l’aidera à son insu dans cette entreprise infâme…
Joyau du théâtre hugolien et consécration du drame romantique, Ruy Blas est aujourd’hui encore l’une des œuvres les plus jouées du dramaturge.
L’EDITION
Le dossier de l’édition présente des extraits de la préface de Cromwell, dans laquelle VictorHugo énonce les principes fondamentaux du drame romantique, et revient sur la mise en scène de Brigitte Jaques-Wajeman pour la Comédie Française, lors du bicentenaire de la naissance de l’auteur.

