Jean Racine
Les Plaideurs
Il s’est agi pour Racine de privilégier le langage et le mouvement, et surtout, le mouvement du langage. Les coups ont beau tomber sur le dos d’un faux sergent qui les réclame, le juge fou a beau ouvrir une audience sous les gouttières et tenter de la poursuivre depuis le soupirail de la cave au fond de laquelle il finit par se fracasser le crâne, il a beau s’endormir au milieu de la plaidoirie de l’Intimé et se réveiller brutalement pour condamner le chien « aux galères », ce n’est pas le comique de geste, de situation et de mouvement qui fait le sel de son travail : Les Plaideurs reposent avant tout sur la « grâce » d’un comique verbal exceptionnel.
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Racine écrit Esther à la demande de Madame de Maintenon. C’est une tragédie biblique en trois actes et en vers. Conseillé par Aman, le roi Assuérus va faire connaître un arrêt visant à condamner à mort tous les Juifs du royaume perse. Aman est furieux d’avoir dû porter Mardochée en triomphe, mais il croît que l’invitation de la Reine Ester est une marque de faveur. Esther révèle -à Assuérus qu’elle aussi est juive et que c’est pour des raisons néfastes qu’Aman veut les faire mourir. Assuérus comble Mardochée d’honneurs et Aman est mis à mort par le peuple.
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