
L’Enéide
Le plus riche poème de la litératture latine, où l’histoire de Rome se mêle à la légende, où le merveilleux et le surnaturel, les divinités du ciel, de la mer, les nymphes, les héros, les demi-dieux, se mêlent aux vicissitudes des hommes. Tout le récit, de la chute de Troie à la mort de Turnus, prépare le moment sublime de la fondation de Rome. Virgile, «le plus grand génie que l’humanité ait produit, inspiré d’un souffle vraiment divin, le prophète de Rome…» Paul Claudel
«Moi qui jadis sur un frêle pipeau modulai mon chant, qui sortant de mes bois contraignis les campagnes voisines de se plier à tous les désirs de leur maître, œuvre bénie des gens de la terre, – voilà que maintenant je chante l’horreur des armes de Mars et l’homme qui, premier, des bords de Troie vint en Italie, prédestiné, fugitif, et aux rives de Lavinium ; ayant connu bien des traverses et sur terre et sur l’abîme sous les coups de Ceux d’en haut, à cause de la colère tenace de la cruelle Junon, il souffrit aussi beaucoup par la guerre comme il luttait pour fonder sa ville et installer ses dieux dans le Latium ; d’où la race latine, les Albains nos pères et les murs de la haute Rome.»
Voyage autour du monde
Anthologie + Les clés de l’œuvre – ” Le voyage dont je vais rendre compte est le premier de cette espèce entrepris par les Français et exécuté par les vaisseaux de Votre Majesté, […], des épreuves de tout genre nous attendaient à chaque pas, la patience et le zèle ne nous ont pas manqué. ”
Si Bougainville a donné son nom à un joli arbrisseau grimpant, il nous a également laissé un magnifique récit de son extraordinaire voyage autour du monde, offrant ainsi à l’Europe tout entière l’occasion de rêver et de découvrir Tahiti, sorte de paradis terrestre s’il en est. Et quoi de plus enivrant aujourd’hui que de revivre l’arrivée de l’équipage de Bougainville en Terre de Feu ou sur les plages ensoleillées de Tahiti ?
Iliade
Pâris a enlevé la belle Hélène. Son mari Ménélas et tous les Grecs rassemblés crient vengeance et font le siège de Troie depuis neuf ans. Le divin Homère entonne alors le premier chant de l’Iliade. Il y en aura vingt-quatre, tous plus beaux les uns que les autres, tous centrés sur la colère d’Achille. Le roi des rois, Agamemnon, lui a enlevé sa compagne, l’esclave Briséis. En pleine bataille, Achille se retire sous sa tente, affaiblissant les rangs des Achéens. Il n’en sortira qu’à la mort de son ami Patrocle, pour combattre Hector.
On ne sait si Homère est bien l’auteur de tous ces chants, mais cette épopée a traversé les siècles par sa démesure et sa beauté. Au combat des hommes se superpose celui des dieux et des déesses. Tous sont nobles, héroïques et généreux mais Homère, réaliste, montre aussi leurs faiblesses. Cette histoire faite de larmes et de sang est le symbole de la destinée humaine ballottée par le hasard. Achille le sait bien, lui dont les exploits dépendent de la fantaisie des dieux.
Contes
On voit ici que de jeunes enfants, Surtout de jeunes filles. Belles, bien faites et gentilles, Font très mal d’écouter toute sorte de gens, Et que ce n’est pas chose étrange, S’il en est tant que le loup mange. Je dis le loup, car tous les loups. Ne sont pas de la même sorte ; Il en est d’une humeur accorte, Sans bruit, sans fiel et sans courroux, Qui privés, complaisants et doux, Suivent les jeunes Demoiselles. Jusque dans les maisons, jusque dans les ruelles; Mais hélas ! qui ne sait que ces Loups doucereux, De tous les Loups sont les plus dangereux.
Jean de Florette
Au village des Bastides Blanches, on hait ceux de Crespin. C’est pourquoi lorsque Jean Cadoret, le Bossu, s’installe à la ferme, des Romarins, on ne. lui parle pas de la source cachée. Ce qui facilite les manoeuvres des Soubeyran, le Papet et son neveu Ugolin., qui veulent. lui racheter son domaine à bas prix. Jean de Florette (1962), premier volume clé L’Eau des collines, marque, trente, ans après Pirouettes, le retour de Pagnol au roman. C’est l’épopée de l’eau nourricière sans laquelle rien n’est possible. Marcel Pagnol y développe l’histoire du père de Manon, évoquée sous forme de flash-back dans le film Manon des sources (1952). Les dialogues sont savoureux, et la prose aussi limpide que dans les Souvenirs d’enfance. Quant, au Papet et à Ugolin, à la fois drôles et terrifiants, ils sont parmi les créations les plus complexes de Pagnol.
La force de l’âge
Sa réussite au concours de l’agrégation marque pour Simone de Beauvoir la fin de l’existence étroite et dépendante qu’elle a relatée dans Les mémoires d’une jeune fille rangée. Elle est désormais libre de vivre à sa guise et d’explorer ce monde des adultes qu’elle connaît si peu et si mal. Elle a rencontré Jean-Paul Sartre et désormais leurs existences sont liées. Sur le fonds orageux de l’entre-deux-guerres, dix ans passent à l’apprentissage de la vie. Découvertes, amitiés, voyages et premiers essais d’écrivain. Puis 1939 amorce une nouvelle période où va prédominer l’engagement historique et littéraire. C’est sur l’apothéose de la Libération de Paris que s’achève cette chronique de quinze années, celles de La force de l’âge pour deux êtres exceptionnels.
La Curée
« Dans l’histoire naturelle et sociale du Second Empire, La Curée est la note de l’or et de la chair. » C’est par ces mots que Zola annonce en 1871 le premier grand roman parisien de la série des Rougon-Macquart. En digne successeur de Balzac, il allie ici avec brio la satire et le récit, le tableau de moeurs et le drame, la fiction et une analyse socio-politique acérée du capitalisme conquérant. À travers l’histoire du couple formé par Saccard, le spéculateur frénétique, et Renée, la grande bourgeoise blasée, dans le Paris nouveau, bouleversé par les travaux d’Haussmann, le romancier dévoile les ressorts de la société moderne, qui est encore et toujours la nôtre.
Odyssée
« Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage… » Le poème de l’Odyssée est issu de vieilles légendes populaires et héroïques transmises oralement d’aède en aède depuis la Grèce mycénienne. L’oeuvre fut probablement rédigée ou composée à l’aide de l’écriture au cours du VIIIe ou du VIIe siècle avant Jésus-Christ. Homère y unit les aventures extraordinaires d’Ulysse errant aux confins du monde, chez les Cyclopes, aux rivages des Morts, près des Sirènes, de Charybde et Scylla, et le retour périlleux du roi dans son pays et son foyer tant aimés, à Ithaque, aux côtés de Pénélope. Sur la mer aux mille nuances ou bien sur le sol natal. Ulysse survit et. triomphe, Ulysse « l’Inventif ».
Faust
MÉPHISTOPHÉLÈS : Je veux ici m’attacher à ton service, obéir sans fin ni cesse à ton moindre signe ; mais, quand nous nous reverrons là-dessous, tu devras me rendre la pareille. FAUST – Le dessous ne m’inquiète guère ; mets d’abord en pièces ce monde-ci, et l’autre peut arriver ensuite. Mes plaisirs jaillissent de cette terre, et ce soleil éclaire mes peines ; que je m’affranchisse une fois de ces dernières, arrive après ce que pourra. Je n’en veux point apprendre davantage. Peu m’importe que, dans l’avenir, on aime ou haïsse, et que ces sphères aient aussi un dessus et un dessous. MÉPHISTOPHÉLÈS – Dans un tel esprit tu peux te hasarder : engage-toi ; tu verras ces jours-ci tout ce que mon art peut procurer de plaisir ; je te donnerai ce qu’aucun homme n’a pu même encore entrevoir.
Les souffrances du jeune Werther
Manifeste exalté de l’impétueuse jeunesse, Les Souffrances du jeune Werther est le roman qui donna ses lettres de noblesse à Goethe. Le succès de cette œuvre parue en 1774 fut étonnant pour l’époque et le personnage de Werther devint le symbole d’une génération entière.
Quête d’absolu, transcendance de l’amour, lyrisme de la douleur… il s’agit bien là d’un des plus célèbres textes fondateurs du Romantisme. Werther, perché sur le pic solitaire de la passion qu’il éprouve pour Charlotte, est en proie au vertige. L’objet de son désir n’est autre que la fiancée de son meilleur ami, mais la pureté de son âme ne saurait tolérer l’idée même d’une trahison.
Goethe ne se contente pas de mettre en scène un terrible dilemme, il livre une analyse extrêmement fine des tourments intérieurs de son personnage qui finira par se donner la mort. Mais le suicide de Werther n’est pas seulement la réaction suprême à un amour impossible, il résulte également d’un terrible constat d’échec : l’humain ne peut atteindre l’absolu, la souffrance est une fatalité à laquelle aucun être sensible ne peut se soustraire. Une œuvre qui met en lumière la cruauté de l’existence, qui inflige à l’innocence son macabre cortège de désillusions. —
Corneille, Œuvres complètes
35 pièces de théâtre, 6 œuvres en prose, 13 lettres, 93 poèmes, 8 traductions ….
Une œuvre magistrale, en 1110 pages, indispensable !
Croc-Blanc
Dans le Grand Nord sauvage et glacé, un jeune loup apprend à lutter pour la vie. Les premiers hommes qu’il rencontre, des Indiens, le baptisent Croc-Blanc. Auprès d’eux, il connaît la chaleur du feu de camp, mais aussi le goût du sang. Racheté par un Blanc cupide, il est dressé pour le combat et découvre la haine. Un homme pourtant le sauve de cet enfer. Croc-Blanc lui vouera un amour exclusif.
Le rouge et le noir
Fils de charpentier, Julien Sorel est trop sensible et trop ambitieux pour suivre la carrière familiale dans la scierie d’une petite ville de province. En secret, il rêve d’une ascension similaire à celle de Napoléon Bonaparte. Julien trouve une place de précepteur dans la maison du maire, Monsieur de Rénal, et noue une relation interdite avec son épouse. Jusqu’au bout, Julien Sorel verra ses ambitions contrecarrées par ses sentiments, qui les conduiront à sa perte. C’est une grande œuvre où Stendhal initie le dialogue intérieur. Mais ce personnage qui s’écoute parler sans cesse peut être pénible. Victor Hugo n’avait pas apprécié et nous pouvons aussi bien le comprendre . Le rouge et le noir est un donc un travail colossal qui restitue à l’exactitude la pensée du héros égocentrique, orgueilleux et ambitieux. Un héros qui par moment retrouve notre sympathie. Le rouge et le noir, la passion et l’orgueil ou comment l’amour tente de s’inviter chez un homme d’esprit qui a mis en place des défenses, des barricades autour de son cœur. Julien Sorel ou la névrose des classes.
Candide
Le XVIIIe siècle n’est pas seulement le siècle de la philosophie. C’est aussi, et peut-être avant tout, le siècle du voyage et de l’exotisme, une période d’affirmation de soi où l’Orient permet d’accéder à l’essence humaine. Somme des expériences de Voltaire en 1759, Candide est l’expression mythique d’un itinéraire personnel. L’intrigue prend la forme du voyage dans un monde de souffrances, de préjugés et de guerres, ou du roman d’aventures dont le livre est aussi la parodie. Les chapitres brefs qui le composent sont autant d’étapes dans l’apprentissage du jeune et naïf Candide. À la recherche de sa compagne, il trouvera son jardin, modeste réplique du Paradis perdu, comme le rire est le reflet du tragique.
La religieuse
Publié sans nom d’auteur, interdit il y a quelques années au cinéma, La Religieuse fait toujours scandale ; or, ce livre, disait Montherlant, est à peine licencieux et n’est pas du tout frivole mais au contraire très grave. Inspiré par une histoire vécue, Diderot imagine que la religieuse Suzanne Simonin raconte ses mésaventures en 1760. Spoliée de sa dot, elle séjourne dans trois couvents successifs. La première supérieure est cupide, la deuxième est ascétique, la troisième est d’une sensualité éperdue qui fait vivre tout le couvent en fête. Diderot décrit ce qui arrive lorsqu’on contredit la pente générale de la nature. Je ne crois pas qu’on ait écrit une plus effroyable satire des couvents, disait-il. La Religieuse est aussi et surtout une chaleureuse apologie de la liberté individuelle.
La petite Fadette
Dans le pays, on l’appelait la petite Fadette, car elle avait la taille d’un farfadet et les pouvoirs d’une fée. Comme sa grand-mère, elle guérissait les hommes et les animaux. Landry, l’un des jumeaux de la ferme voisine, tombe amoureux d’elle. Mais l’amour d’une sorcière est mal vu dans cette famille, et il rend malade de jalousie Sylvinet, l’autre besson. Après La mare au diable, et François le Champi, c’est le troisième roman champêtre de George Sand. Elle y exprime tout ce que la vie lui a appris. L’apparence des êtres ne compte pas, il faut percer l’écorce. La richesse des filles ne fait pas leur bonheur et l’amour est difficile à construire. Son désir inassouvi est là, aussi, d’un amour qui durerait toujours. La petite Fadette illustre le grand dessein de George Sand : enseigner le respect de Dieu, de la nature, de la sagesse, de l’amour. Comme il marchait la tête basse et les yeux fichés en terre, il sentit quelqu’un qui lui tapait l’épaule, et se retournant il vit la petite-fille de la mère Fadet, qu’on appelait dans le pays la petite Fadette, autant pour ce que c’était son nom de famille que pour ce qu’on voulait qu’elle fût un peu sorcière aussi. Vous savez tous que le fadet ou le farfadet, qu’en d’autres endroits on appelle aussi le follet, est un lutin fort gentil, mais un peu malicieux. On appelle aussi fades les fées auxquelles, du côté de chez nous, on ne croit plus guère. Mais que cela voulût dire une petite fée, ou la femelle du lutin, chacun en la voyant s’imaginait voir le follet, tant elle était petite, maigre, ébouriffée et hardie. C’était un enfant très causeur et très moqueur, vif comme un papillon, curieux comme un rouge-gorge et noir comme un grelet.
Contes du jour et de la nuit
Ces contes dosent en un mélange harmonieusement équilibré toutes les composantes de l’art de Guy de Maupassant. Ce sont d’abord les petites et grandes misères des humbles, à la ville ou à la campagne, contées sur le monde mineur, que nuance un sourire, parfois un rire moqueur, souvent un ricanement féroce. Ce sont aussi et surtout les récits qui tiennent en haleine le lecteur, ouvrant sous ses pas un gouffre insoupçonné. La Mort est présente, invisible parfois, mais tapie, et surgissant au détour d’une page. Récits venus des abîmes d’une âme en qui la grande errance a commencé, voici les Contes du jour et de la Nuit: contes en noir et blanc, où d’aveuglants éclairs zèbrent les profondeurs de la nuit.
Contes et récits fantastiques
Fables de vampires, histoires de doubles et de sortilèges, ce recueil évoque par bien des traits une taverne allemande d’Hoffmann, avec ses monstres inquiétants et ses fantômes grinçants. On y retrouve, en effet, les thèmes chers à la première génération romantique, et notamment sa fascination pour le fantastique venu d’Ecosse ou de Rhénanie. A ceci près, cependant, que Théophile Gautier imprime sa marque propre à cet univers trouble de la rêverie humaine : chaque récit reçoit un supplément d’angoisse et de surnaturel qui renforce sa dimension fantastique et l’agrémente d’un surcroît de mystère. L’un des proches de Théophile Gautier avait affirmé que «c’était peu de dire qu’il était superstitieux, il était la superstition même…» Ces Contes et récits fantastiques en sont la parfaite illustration. Derrière le bon vivant se cache en fait un homme taraudé par les sombres figures de l’irrationnel. A sa manière, peut-être, un devancier du Breton de Nadja, lequel dénonce la vanité de la conventionnelle opposition de la folie et de la raison qui se refuse à faire la part de l’irrationnel. Ce volume comprend : La Cafetière, Omphale, La Morte amoureuse, La Chaîne d’or ou l’Amant partagé, Une nuit de Cléopâtre, La Toison d’or, Le Pied de momie, Le Roi Candaule, Arria Marcella, Avatar, Jettatura.
La fin de chéri
Tout est foutu ! J’ai trente ans ! J’ai simplement voulu dire que lorsqu’une femme d’un certain âge a une liaison avec un très jeune homme, elle risque moins que lui d’en demeurer marquée ineffaçablement. Lui, il a beau faire, à travers toutes les liaisons qui suivront, il ne pourra manquer d’évoquer le souvenir de la vieille maîtresse.
Le bourgeois gentilhomme
Monsieur Jourdain, bourgeois qui cherche à devenir gentilhomme, se voit finalement sacré « mamamouchi » au cours d’un ballet burlesque et délirant. Satire d’une bourgeoisie grossière et de la vanité de ses rêves d’ascension sociale ? Certes, mais aussi et surtout méditation profonde et poétique sur la puissance de l’imaginaire. Avec ce spectacle total qu’est la comédie-ballet, Le Bourgeois gentilhomme apparaît comme l’expression la plus fascinante du génie dramatique de Molière et de l’irrésistible pouvoir du théâtre.
La fille du capitaine
Moitié noble russe, moitié prince abyssin, Pouchkine est le père du roman historique moderne. Gai, vif, spirituel, il se bat en duel pour une femme (la sienne) et meurt à trente-huit ans. Avec le jeune officier Griniev, son pittoresque domestique et. Maria Mironova, la jolie fille du capitaine, plongeons au siècle de Catherine la Grande, partons pour des aventures où l’histoire le dispute au plus pur romanesque.
Candide
Le XVIIIe siècle n’est pas seulement le siècle de la philosophie. C’est aussi, et peut-être avant tout, le siècle du voyage et de l’exotisme, une période d’affirmation de soi où l’Orient permet d’accéder à l’essence humaine. Somme des expériences de Voltaire en 1759, Candide est l’expression mythique d’un itinéraire personnel. L’intrigue prend la forme du voyage dans un monde de souffrances, de préjugés et de guerres, ou du roman d’aventures dont le livre est aussi la parodie. Les chapitres brefs qui le composent sont autant d’étapes dans l’apprentissage du jeune et naïf Candide. À la recherche de sa compagne, il trouvera son jardin, modeste réplique du Paradis perdu, comme le rire est le reflet du tragique.
10 textes expliqués
La vénus d’Ille
Une beauté merveilleuse. Un corps parfait, des contours si purs, des formes exquises et voluptueuses. Mais un visage. Un visage où l’incroyable beauté le dispute au dédain, à l’ironie, à la froide cruauté. C’est Vénus sortie de terre, l’idole redoutable et magnifique. Éternelle. Fascinante. À quoi songeait l’impétueux jeune homme en lui passant l’anneau nuptial ? Le malheureux ! Quel infernal hymen vient-il de sceller ? Car c’est elle l’épousée. Elle qui viendra réclamer son dû le soir des noces !
Le sage se moque des visions et des apparitions surnaturelles. Le raisonneur fait fi des mises en garde, il se rit de prétendus fantômes et des récits à dresser les cheveux sur la tête. Quelle erreur ! Quelle redoutable erreur. Une Vénus en bronze a été découverte dans la petite ville d’Ille. Cette étonnante statue, d’une étrange beauté, hante les imaginations, déchaîne les passions, alors que se préparent les noces du jeune Alphonse et de Mlle de Puygarrig. Est-elle une bienveillante représentation de la déesse de l’Amour comme l’affirment les archéologues ? Est-elle maléfique comme le prétendent les habitants du village ? Les curieuses inscriptions gravées sur son socle apporteront-elles une réponse aux mystérieux événements qui bouleversent la région ? Bibliocollège propose : le texte intégral annoté, des questionnaires au fil du texte, des documents iconographiques exploités, une présentation de Mérimée et de son époque, un aperçu du genre de la nouvelle fantastique, un groupement de textes : La statue animée.
Tristan et Iseult
Seigneurs, vous plaît-il d’entendre un beau conte d’amour et de mort ? C’est de Tristan et d’Iseut la reine. Ecoutez comment à grand joie, à grand deuil ils s’aimèrent, puis en moururent un même jour, lui par elle, elle par lui. Aux temps anciens, le roi Marc régnait en Cornouailles.
Le roman de Renart
Renart, rusé, habile et surtout beau parleur, a plus d’un tour dans son sac lorsqu’il s’amuse à piéger Ysengrin, le loup sot et glouton. Tiécelin le corbeau, Chantecler le coq, Dame Pinte la poule. Mais, las d’être dupés par ce goupil malicieux, les animaux lui complotent à leur façon une drôle de surprise ! Rira bien qui rira le dernier !
L’amour
Elle ouvre les yeux. Elle le voit, elle le regarde. Il se rapproche d’elle. Il s’arrête. Il demande : Qu’est-ce que vous faites là, il va faire nuit. Elle dit qu’elle regarde : Je regarde. Elle montre devant elle la mer, la plage, la ville blanche derrière la plage, et l’homme, qui marche le long de la mer. Elle dit : – Ici c’est S. Thala jusqu’à la rivière. Et après la rivière c’est encore S. Thala.
Le mariage de Figaro
La Folle Journée, ou le Mariage de Figaro est une comédie en cinq actes de Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais écrite à 46 ans en 1778, lue à la Comédie-Française en 1781, donnée en privé le 23 septembre 1783 dans la maison de campagne du comte de Vaudreil à Gennevilliers dite château de Gennevilliers, mais dont la première représentation officielle publique n’eut lieu que le 27 avril 1784 au théâtre François aujourd’hui théâtre de l’Odéon, après plusieurs années de censure2 : ce fut un triomphe, un événement, et l’occasion de polémiques. 68 représentations suivirent en huit mois.
Les fourberies de Scapin
En l’absence de leurs pères partis en voyage, Octave, fils d’Argante s’est épris de Hyacinte, jeune fille pauvre et de naissance inconnue qu’il vient d’épouser, tandis que Léandre, fils de Géronte, est tombé amoureux d’une jeune Égyptienne, Zerbinette, de passage dans sa troupe. Argante, père d’Octave revient en ville pour le marier. Il ne sait pas que son fils s’est marié pendant son absence. Octave, très inquiet de la réaction paternelle à l’annonce de son union et, de plus, fort à court d’argent, implore l’aide de Scapin, valet de Léandre. Mais cet « habile ouvrier de ressorts et d’intrigues » ne parvient pourtant pas à faire fléchir le vieillard.
Le portrait de Dorian Gray
Alors qu’il rend visite à son ami peintre Basil Hallward, Lord Henry rencontre le jeune Dorian Gray. Emerveillé par sa jeune beauté et sa naïveté, il se lie rapidement d’amitié avec lui et dit, en plaisantant, qu’une fois le portrait terminé, seul celui-ci gardera à jamais cette beauté tandis que Dorian vieillira peu à peu. Le jeune homme déclare alors qu’il donnerait son âme pour que ce portrait vieillisse à sa place. A ces mots, tous rirent sur le moment.
La tragédie du roi Christophe
La tragédie du roi Christophe constitue la pièce maîtresse de ces tragédies de la décolonisation écrites par Aimé Césaire pour témoigner – remarquablement – d’un acte politique majeur de notre temps. La tragédie du roi Christophe, est une œuvre barbare (au sens noble du terme) lyrique et nécessaire. Affirmant que la politique est la force moderne du destin et l’histoire la politique vécue, Aimé Césaire donne à voir l’invention du futur, d’un futur enraciné. L’aventure haïtienne de Christophe évoque le destin collectif du peuple africain d’aujourd’hui. A la phase de la révolte aiguë a succédé celle de la re-connaissance, de la constitution d’un patrimoine authentique et librement assumé.
Les fleurs du mal
Les Fleurs du mal est un recueil de poèmes de Charles Baudelaire, reprenant la quasi-totalité de sa production en vers de 1840 jusqu’à sa mort, survenue fin août 1867. Publié le 21 juin 1857, le recueil scandalise aussitôt la société française. Son auteur subit un procès retentissant.
Le bal
Antoinette vient d’avoir quatorze ans ; elle rêve de participer au bal qu’organisent ses parents, les Kampf, pour faire étalage de leur fortune récemment acquise. Mais sa mère, plus pressée de jouir enfin de cette opulence tant attendue que de faire entrer sa fille dans le monde, refuse de convier Antoinette au bal. La vengeance d’Antoinette, aussi terrible qu’inattendue, tombera comme un couperet, révélant le vrai visage de chacun. Roman fulgurant et initiatique sur l’enfance et ses tourments, Le Bal est l’un des premiers livres d’Irène Némirovsky, disparue prématurément en déportation, en 1942. Irène Némirovsky a obtenu le Prix Renaudot 2004 pour son œuvre posthume Suite française.
Andromaque
Oreste aime Hermione, qui aime Pyrrhus, qui aime Andromaque, qui aime Hector, qui est mort. Pris dans une chaîne amoureuse sans issue, comment pourraient-ils s’en sortir? De fait, quand le rideau s’ouvre, tous les éléments de l’étau tragique sont déjà prêts à se refermer sur les personnages : prisonniers de leurs passions, leur perte est inéluctable. Racine orchestre avec délectation leurs débats impuissants, leurs actions désespérées, et leur terrible fin, pour le plus grand plaisir du spectateur et du lecteur. Modèle par excellence de l’écriture classique, Racine n’en reste pas moins d’une modernité étonnante : sa peinture des rapports humains et sa connaissance du coeur amoureux touchent peut-être plus que jamais. En particulier dans Andromaque qui est sans doute, avec Phèdre, la tragédie où la passion amoureuse est la plus dévastatrice. Et sur scène, depuis sa création en 1667, le succès ininterrompu d’Andromaque est la preuve vivante de cette modernité. Pour prolonger votre lecture, et découvrir des pièces moins connues, reportez-vous au premier tome des Oeuvres de Racine qui vient d’être réédité dans la Pléiade. Karine Lanini
Le roman de la momie
Dans la lignée d’Une nuit de Cléopâtre, Théophile Gautier a composé Le Roman de la Momie comme une rêverie orientaliste, mais fondée sur une solide documentation. Il s’est en particulier beaucoup inspiré du savant ouvrage d’Ernest Feydeau, Histoire des usages funèbres et des sépultures des peuples anciens (1858). Le Roman de la Momie parut d’abord en feuilleton dans le Moniteur universel, du 11 mars au 16 mai 1857, puis chez Hachette en 1858. Gautier n’avait alors pas encore visité l’Egypte. Lorsqu’enfin il eut l’occasion de s’y rendre, en 1869, pour l’inauguration du canal de Suez, un accident stupide le cloua dans sa chambre du Caire : il n’eut jamais l’occasion de voir de ses yeux les merveilles thébaines auxquelles il avait si longtemps rêvé. Un lord anglais découvre la momie d’une jeune fille et en tombe amoureux. Un papyrus placé dans la tombe, conte l’histoire de la mystérieuse endormie. À Thèbes, en Égypte, au temps de Moïse, Tahoser, jeune et séduisante Égyptienne brûle d’amour pour Poëri, un bel inconnu. Mais Poëri appartient au peuple esclave des Hébreux et aime Ra’hel. Tahoser en a le coeur brisé… Pendant ce temps, Pharaon la poursuit d’un amour dont elle ne veut pas…
Armance
Je vous parlerai comme à moi-même, dit Octave avec impétuosité. Il y a des moments où je suis beaucoup plus heureux, car enfin j’ai la certitude que rien au monde ne pourra me séparer de vous ; mais, ajouta-t-il. et il tomba dans un de ces moments de silence sombre qui faisaient le désespoir d’Armance. Mais quoi, cher ami ? Lui dit-elle, dites-moi tout; ce mais affreux va me rendre cent fois malheureuse que tout ce que vous pourriez ajouter. Eh bien! Dit Octave… vous saurez tout. Ai-je besoin de vous jurer que je vous aime uniquement au monde, comme jamais je n’ai aimé, comme jamais je n’aimerai ? Mais j’ai un secret affreux que jamais je n’ai confié à personne, ce secret va vous expliquer mes fatales bizarreries. Stendhal entreprit la rédaction d’Armance, son premier roman, en 1826, à la suite d’une déception amoureuse. Ses héros, Octave et Armance, sont deux êtres d’exception qui se méprennent l’un sur l’autre mais parviennent, en passant par toutes les phases de la “cristallisation” stendhalienne, à l’apogée du véritable amour. A la parution, Armance eut si peu de succès que Stendhal songea à se tuer. A présent, les critiques voient dans ce roman les signes d’un génie naissant.
La naissance du jour
Une femme est arrivée à la maturité, à la sagesse et, croit-elle, au renoncement. C’est une sagesse souriante, un renoncement serein. Avec ses chats et ses livres, elle se retire dans le Midi, près de Saint-Tropez – alors petit village inconnu -. Elle va s’occuper de son jardin, de sa treille, bavarder avec de vieux amis, jouir de sa solitude et de sa liberté. Mais elle a pris pour un crépuscule ce qui était la naissance du jour. Car tout recommence et l’amour, un nouvel amour, intervient.
L’adolescent (Tome 2)
Des cinq grands romans de Dostoïevski, L Adolescent est l’avant-dernier, et aussi le moins connu. Il a pourtant un magnifique sujet, un foisonnement de thèmes, une technique romanesque solide. Le sujet : le passage à l’âge adulte d’un jeune homme ambitieux, malheureux, avide et le conflit entre père et fils. Les thèmes : l’enfant sans bonheur, l’homme fort, l’argent, l’Occident, l’avenir de la Russie, le socialisme, la société future, le mouvement révolutionnaire, et même, sous la forme du père adoptif du héros, le saint des temps modernes : la foi remporte une victoire sur les désordres de la pensée. On reconnaît là tout l’univers de Dostoïevski. La technique est celle du roman d’aventures, du roman policier d’Alexandre Dumas ou d’Eugène Sue. L’Adolescent devrait donc connaître une résurrection, et retrouver sa place parmi les plus grands.
Les fleurs du mal
Pourquoi le recueil des Fleurs du mal a-t-il cette audience aujourd’hui ? Parce qu’il représente, depuis 1857, la naissance d’une poésie nouvelle. Baudelaire utilise les formes classiques – le sonnet, l’alexandrin – pour dire la modernité : la bizarrerie, les villes immenses, le malaise d’une existence douloureuse. Face à cette angoisse, il nous propose un moyen de vaincre le mal, le dégoût de soi et des autres, le spleen : l’idéal d’un langage qui nous montrerait un ailleurs rêvé, un monde enfin habitable.
L’ile des esclaves
Des naufragés jetés par la tempête dans l’île des Esclaves sont obligés, selon la loi de cette république, d’échanger leurs conditions : de maître, Iphicrate devient l’esclave de son esclave Arlequin, et Euphrosine, de maîtresse, devient l’esclave de son esclave Cléanthis. Mais cet échange ne fait que remplacer une oppression d’usage et de tradition par une oppression de rancune et de vengeance. Seule la transformation des cœurs peut rendre l’inégalité des rangs acceptable et juste en faisant reconnaître par tous l’égalité des âmes. Cette transformation est l’œuvre d’Arlequin, qui pardonne à son maître, lui rend son pouvoir, et dont la générosité est contagieuse. L’Île des Esclaves, comédie rapide et intense, où triomphe Arlequin, réunit, comme souvent chez Marivaux, la bouffonnerie et le sublime.
Bel-Ami
Le monde est une mascarade où le succès va de préférence aux crapules. La réussite, les honneurs, les femmes et le pouvoir: le monde n’a guère changé. On rencontre toujours – moins les moustaches – dans les salles de rédaction ou ailleurs, de ces jeunes aventuriers de l’arrivisme et du sexe. Comme Flaubert, mais en riant, Maupassant disait de son personnage, l’odieux Duroy : ” Bel-Ami, c’est moi. Et pour le cynisme, la fureur sensuelle, l’athéisme, la peur de la mort, ils se ressemblaient assez. Mais Bel-Ami ne savait pas écrire, et devenait l’amant et le négrier d’une femme talentueuse et brillante. Maupassant, lui, était un immense écrivain. Universel, déjà, mais par son réalisme, ses obsessions et ses névroses, encore vivant aujourd’hui.
La cantatrice chauve
Tout le monde la connaît. Peu peuvent l’expliquer. C’est ce que fait à merveille Emmanuel Jacquart, éditeur du Théâtre de Ionesco dans la Bibliothèque de la Pléiade. Il commence par retracer l’historique, la genèse de la pièce, à partir de L’anglais sans peine de la méthode Assimil. Les répliques se sont naturellement assemblées, et l’ensemble a produit ce que l’auteur appelle une anti-pièce une vraie parodie de pièce, sans ambition idéologique particulière. Dans cet illustre chef-d’oeuvre, l’esprit de dérision prend le contre-pied de la tradition. Une série de sketches désopilants jusqu’au dénouement tonitruant et digne des surréalistes, telle est la pièce dont nous étudions les secrets en la replaçant dans la tradition de l’antitradition, de la modernité en évolution. C’est désormais, dans un format élégant et maniable, la version de référence de La Cantatrice chauve.
Michel Strogoff
Les provinces sibériennes de la Russie sont envahies par des hordes tartares dont Ivan Ogareff est l’âme. Ce traître, poussé par une ambition insensée autant que par la haine, projette d’entamer l’empire moscovite ! Le frère du tsar est en péril à Irkoutsk, à 5 523 kilomètres de Moscou, et les communications sont coupées. Comment le prévenir ? Pour passer, en dépit des difficultés sans nombre et presque insurmontables, il faudrait un courrier d’une intelligence et d’un courage quasi surhumains. Le capitaine Michel Strogoff est choisi et part, porteur d’une lettre du tsar, en même temps qu’une jeune Livonienne, la belle Nadia, et que deux journalistes, l’Anglais Harry Blount et le Français Alcide Jolivet… Dans ce très grand roman, les extraordinaires péripéties, souvent dramatiques, que va connaître Michel Strogoff, un des plus merveilleux héros de Jules Verne, au cours de son voyage à travers les immenses régions sibériennes, tiennent en haleine les lecteurs jusqu’à la dernière page.
Le lion
King lécha le visage de Patricia et me tendit son mufle que je grattai entre les yeux. Le plus étroit, le plus effilé me sembla, plus que jamais, cligner amicalement. Puis le lion s’étendit sur un flanc et souleva une de ses pattes de devant afin que la petite fille prît contre lui sa place accoutumée. L’histoire d’un amour fou entre une petite fille et un lion. Plus de deux millions d’exemplaires vendus en France.
Hernani
Bien qu’il soit voué à la vengeance, bien qu’elle soit promise au duc Gomez, Hernani et dona Sol s’aiment. L’intensité de cette passion déchire le cœur du héros. Parce que le père du roi a tué le sien, il se doit d’exécuter son fils ; toutefois, son cœur lui souffle de vivre. Unis et désunis par une femme, les trois hommes doivent choisir entre l’honneur et l’amour. Leur grandeur causera leur chute. Avec ses personnages excessifs, ses multiples intrigues, son mélange de rire et de larmes, Hernani est l’acte de naissance du théâtre romantique. Hernani, ou l’Honneur castillan est une pièce de théâtre de Victor Hugo représentée pour la première fois à la Comédie-Française le 25 février 1830 et publiée la même année.
La P… respectueuse, morts sans sépulture
Qu’est-ce que tu m’as fait ? Tu colles à moi comme mes dents à mes gencives. Je te vois partout, je vois ton ventre, ton sale ventre de chienne, je sens ta chaleur dans mes mains, j’ai ton odeur dans les narines. J’ai couru jusqu’ici, je ne savais pas si c’était pour te tuer ou pour te prendre de force. Maintenant, je sais. (Il la lâche brusquement.) Je ne peux pourtant pas me damner pour une putain.
Mémoires de deux jeunes mariées
Elles sont deux, Renée et Louise, qui, à peine sorties du couvent, vont suivre des destinées contraires. Faut-il mettre de la passion dans le mariage ? Ou y chercher un bonheur raisonnable ? Derrière cette dispute, menée par correspondance, une lutte sourde oppose deux ambitions : Renée la sage n’exige pas moins de la vie que Louise la folle. Débat sur la mariage, les Mémoires de deux jeunes mariées sont aussi l’histoire d’une rivalité.