Cristina Cassar Scalia
L’été de la seconde chance
Rome, une froide soirée de mars. Lea aperçoit un visage. Elle en a le souffle coupé. Est-ce vraiment l’homme avec qui, vingt ans auparavant, elle a passé un été inoubliable à Capri ? Alors que son mari était en voyage d’affaires, elle avait rencontré Giulio. Dans le cadre enchanteur d’une vieille villa familiale, Lea et Giulio avaient vécu une passion dévorante, à laquelle ils avaient dû mettre fin par obligation. Mais vingt ans plus tard, Lea a quitté son mari. Rien ne semble donc pouvoir contrarier un amour que Lea et Giulio ont retrouvé intact, un peu comme s’ils s’étaient quitté la veille. Leur bonheur est pourtant menacé par des mensonges qui, s’ils étaient révélés, remettraient tout en question…
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Tout en contournant le récif du Panthéon, je ruminais une question que je devais me poser mille et mille fois par la suite, une question que je sentais déjà familière à toutes mes fibres : « Allons! Qu'est-ce qu'il' y a encore? Qu'a-t-il encore inventé? » Oui, telle était la question qui, plus ou moins bien formulée, s'élevait du fond de mon coeur quand je voyais maman serrer les lèvres jusqu'à les vider de toute cou-leur, ou quand papa préludait en public à quelqu'une de ces colères théâtrales qui avaient fait, qui faisaient encore la terreur du clan.
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Celestino Marcilla, Madrilène de famille bourgeoise, a milité à gauche pendant les années qui précédèrent la guerre civile, puis combattu avec une bravoure remarquée dans les milices, puis s'est réfugié en France au moment de la défaite de 1939. Alors une fille – son unique enfant – lui est née, Pascualita, et sa femme est morte. Celestino a emmené sa fille avec lui à Paris, qu'il n'a pas quitté depuis. En 1959, elle a vingt ans, et il en a soixante-sept. Celestino, à Paris, vit de ses rentes, qui lui donnent une certaine aisance. Il ne fait rien, que penser ou rêver politique, passant ses journées à lire et à annoter des journaux et des livres, à écrire des articles de politique ou de sociologie qui sont refusés partout, et un ouvrage qui n'avance pas – au côté de Pascualita, qui n'a qu'indifférence et dédain pour les préoccupations ou plutôt l'obsession de son père.
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