Judith Michael
Rends-moi ma vie
Sabrina et Stéphanie sont des jumelles indissociables, aux vies bien différentes. La première, antiquaire à Londres, mène une existence sociale brillante; la seconde est une paisible mère de famille aux Etats-Unis. Pour pimenter leur destin, elles décident d'échanger leur place le temps d'une semaine. Mais le hasard va compliquer le jeu. A la suite d'un accident, la fausse Sabrina passe pour disparue alors que sa sœur s'éprend pour de bon de son mari… Mais la vraie Stéphanie n'est pas morte…
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Parvenu à l'heure des bilans, le narrateur, directeur d'hôpital, se souvient que, trente ans auparavant, on avait exhibé devant les étudiants, dans un amphithéâtre déjà vétuste, aujourd'hui disparu, sa mère, presque mourante, un écriteau sur la poitrine. Et d'autres souvenirs reviennent qui font affleurer quelques figures d'Argentins : Gabriel, le kinésithérapeute aveugle, Nicolas, le frère, et même Eva Perón, haranguant du haut d'un tracteur une foule de miséreux. Mais très vite, sur la scène de la mémoire, c'est l'extravagant M. Moralès qui s'impose. Ancien grand couturier, tour à tour avide d'absolu et succombant à l'abjection, il entraîne dans son sillage un cortège d'excentriques. Seul le souvenir de la mère, une femme aux yeux gris, pénétrée de la sagesse des humbles, revient apaiser le tumulte de la mémoire. Et les ombres, enfin, peuvent se dissiper.
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