Nicole Avril
Sur la peau du Diable
Pour Elvire, il n’était que New York. Manhattan et son panorama de gratte-ciel qui vous donne le vertige. Vertigo habituel depuis qu’elle essaie de vivre pour deux, associant à ses propres rêves, Marie, sa soeur, immobile, nouée par la paralysie. Pour Alassane aussi, seul comptait le Nouveau Monde. Oublier les terreurs, les humiliations, le sordide. Oublier qu’il était Africain. Aussi quand Elvire l’engage comme chauffeur, il cesse de craindre, il s’attache à Marie avec la complicité de ceux qui ne peuvent s’exprimer. Pourquoi faut-il qu’Elvire s’acharne à tout détruire? A commencer par elle-même. Accrochée à la souffrance de sa soeur, aliénée par sa passion aussi brutale que soudaine pour Alassane, elle n’est plus que revanche et fureur d’amour. En creux, en soif, en manque. Mutilée. Tel l’Ange déchu…