Guillemette de Sairigné
Tous les dragons de notre vie…
Tous les dragons de notre vie sont peut-être des princesses qui attendent de nous voir beaux et courageux. RAINER MARIA RILKE, Lettres à un jeune poète. Rien ne justifie l’épreuve et la souffrance, la mort d’un enfant, l’enfermement d’un innocent, un accident grave, un viol à quatorze ans, la brisure d’un amour, la perte brutale d’un emploi…, tous ces chocs affectifs, physiques, spirituels, qui viennent remettre en question l’équilibre que chacun de nous s’est patiemment construit, qui nous font perdre nos repères et souvent côtoyer l’abîme.
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Paula
Le 8 décembre 1991, Paula, une jeune femme de vingt-neuf ans, atteinte d'une grave maladie, sombre dans le coma. Elle mourra un an plus tard. Pendant les jours de détresse consacrés à la veiller, sa mère – Isabel Allende – entreprend de lui adresser par écrit un long récit : l'histoire des siens. Au gré des souvenirs revit le Chili du président Allende, en état de quasi-guerre civile jusqu'à la tragédie de 1973. Puis vient le temps de l'exil et de la création littéraire. Mais à travers le témoignage, l'histoire, la confidence, ce livre nous conte avant tout la lutte désespérée, bouleversante, d'une mère contre le temps qui passe et emporte chaque jour un peu plus son enfant.
Blanche et Lucie
Les deux femmes du roman de Régine Deforges, pour bourgeoises ou rustiques qu’elles soient, et d’ailleurs d’une aristocratie naturelle, nourrissent elles aussi, avec simplicité, une passion amoureuse d’abord comblée, mais que la vie rend héroïque. Quant à la femme qui, à travers la petite fille, dit « Je », Éros, pour elle, est aussi la passion mortelle et la jalousie meurtrière. Éclairs avant-coureurs, bien entendu : nous n’en sommes qu’à l’enfance, première étape d’une autobiographie romanesque où celle qui écrit ne fait pas très bien elle-même la part de l’imaginaire. Par là, autant que par la vivacité de la sensation, le goût de chair et de fruit, la saveur terrienne et terrestre, Régine Deforges est la fille de Colette.
Les aventures de Boro – Tome III – les noces de Guernica
Revoici « Boro », son insolence et sa désinvolture de héros fitzgeraldien, dans le troisième volet de ses aventures. Nous sommes en 1937, alors que les républiquains cèdent devant les troupes franquistes. La guerre d'Espagne a oublié le photographe-aventurier sur la paille humide d'un cachot, dans les couloirs des condamnés à mort, parmi les cris des suppliciés.Mais pendant ce temps, dans le Paris du Front populaire, ses amis ne restent pas inactifs. Boro parviendra-t-il à s'évader de sa forteresse et à échapper à son gardien, l'impitoyable Von Riegenburg ? Sauvera-t-il Solana, sa compagne de cellule, farouche passionaria dont la beauté pourrait lui faire oublier la lointaine Maryika ?
Un mouton dans la baignoire
Un soir de novembre 2003, à la Foire du Livre de Brive-la-Gaillarde, le romancier et sociologue Azouz Begag, enfant des bidonvilles et de la banlieue à Lyon, croise Dominique de Villepin, flamboyant ministre des Affaires étrangères. Sur le mode de la plaisanterie, Azouz lui fait savoir combien il aimerait être ambassadeur dans quelque pays lointain d'Afrique. Dix-huit mois plus tard, le jeudi 2 juin 2005, son portable sonne : c'est Villepin, nouveau Premier ministre, qui lui annonce de but en blanc qu'il l'a nommé ministre délégué à la Promotion de l'égalité des chances. Une nomination symbolique pour incarner la diversité française ? ou bien une promotion destinée à faire contrepoids à l'image répressive du ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy ? De fait, à compter du jour où le mot « racaille » est lancé par ce dernier et à compter du début de la crise des banlieues de novembre 2005, c'est la guerre ouverte entre l'hôte de la place Beauvau, son entourage, et le ministre délégué.