Véronique Decker
Trop classe ! Enseigner dans le 9-3
Je m’appelle Véronique Decker. Depuis plus de trente ans, je suis institutrice. Et depuis quinze ans, directrice d’une école élémentaire à Bobigny : l’école Marie-Curie, cité scolaire Karl-Marx. À part sa localisation au pied des tours et au coeur des problèmes, notre école présente l’intérêt d’être une école « Freinet » où, dans le respect des règles du service public, nous pratiquons une pédagogie active, fondée sur la coopération. Même si l’expérience, parfois, peut me dicter des silences provisoires, je ne suis pas réputée pour mon habitude de me taire.
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Dans plusieurs pays musulmans, le statut juridique des femmes dans le droit de la famille fait débat. Ainsi, les Etats, premiers responsables de l’élaboration des lois, se retrouvent devant un défi de taille en tentant à la fois d’intégrer les normes internationales d’égalité entre les sexes et de respecter les prescriptions islamiques. De plus, ils voient leur autorité contestée par les acteurs religieux qui considèrent que le droit de la famille, traditionnellement régi par les normes coutumières et religieuses, est sacré, et qu’il n’a donc pas à être réformé. La comparaison entre deux pays où la religion musulmane est majoritaire – le Sénégal, une république laïque, et le Maroc, une monarchie où elle est religion d’Etat – montre la diversité des islams et de la charia, mais ne s’y attarde pas uniquement. Elle met également en lumière la progression des luttes féministes, menées sur plusieurs fronts, et l’importance des capacités et des sources de légitimité de l’Etat pour mener à bien la réforme.
Marième N’Diaye est chercheure postdoctorale à l’Université de Montréal, docteure en science politique de l’Institut d’études politiques de Bordeaux, chercheure associée au laboratoire Les Afriques dans le monde (LAM) et chargée de recherche au CNRS.
Jacob, Jacob
«Le goût du citron glacé envahit le palais de Jacob, affole la mémoire nichée dans ses papilles, il s’interroge encore, comment les autres font-ils pour dormir. Lui n’y arrive pas, malgré l’entraînement qui fait exploser sa poitrine trop pleine d’un air brûlant qu’elle ne parvient pas à réguler, déchire ses muscles raides, rétifs à la perspective de se tendre encore et se tendant quand même.» Jacob, un jeune Juif de Constantine, est enrôlé en juin 1944 pour libérer la France. De sa guerre, les siens ignorent tout. Ces gens très modestes, pauvres et frustes, attendent avec impatience le retour de celui qui est leur fierté, un valeureux. Ils ignorent aussi que l’accélération de l’Histoire ne va pas tarder à entraîner leur propre déracinement. L’écriture lumineuse de Valérie Zenatti, sa vitalité, son empathie pour ses personnages, donnent à ce roman une densité et une force particulières.
Les quatre saisons de l’été
Été 99, dont certains prétendent qu’il est le dernier avant la fin du monde. Sur les longues plages du Touquet, les enfants crient parce que la mer est froide, les mères somnolent au soleil. Et partout, dans les dunes, les bars, les digues, des histoires d’amour qui éclosent. Enivrent. Et griffent. Quatre couples, à l’âge des quatre saisons d’une vie, se rencontrent, se croisent et s’influencent sans le savoir. Ils ont 15, 35, 55 et 75 ans. Ils sont toutes nos histoires d’amour.
Comment se débarrasser d’un ado d’appartement
En 2006, Anne de Rancourt, mère admirable de quatre jeunes adolescents, faisait rire la France entière (et certains pays adjacents) avec un inénarrable pamphlet : Comment élever un ado d’appartement ? Cinq ans plus tard, lesdits ados enfin élevés (mal) et devenus grands (dadais) refusent de quitter le cocon familial. L’auteure au bord de la « crise de mère » ne sait plus alors à quel saint se vouer pour enrayer leur « tanguysme » chronique. Il faut que jeunesse se casse ! C’est pourquoi elle imagine des stratagèmes pervers pour les persuader d’aller voir ailleurs « si elle y est ». Il faudra qu’elle leur « pourrisse grave » la vie et qu’elle s’immisce entre autres dans leurs fêtes rituelles pour qu’ils se décident enfin à ouvrir un œil sur ce qui les attend hors du cocon familial. Mais leur mère si aimante acceptera-t-elle de les laisser partir ? C’est tout le paradoxe de ce livre aussi drôle qu’émouvant.

