Kazuo Ishiguro
Un artiste du monde flottant
L’artiste, c’est Masugi Ono, vieux maître de l’art officiel nippon, narrateur de ce livre, et le monde flottant, c’est le quartier des plaisirs de la vie nocturne qu’il a beaucoup fréquenté au temps de sa jeunesse. Aujourd’hui, il tente de donner un sens à sa vie il dialogue avec ses contemporains, dans le Japon de l’immédiat après-guerre et interroge son passé. Grâce au ton insidieux et indéfinissable du narrateur, ce livre exerce un charme envoûtant sur le lecteur. Discret comme un film d’Ozu, ce roman ressemble à du Proust revu et corrigé par Kawabata, la modernité en plus.
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Aîné par la malice du Diable, le saint homme Maël aborde une île des mers hyperboréennes où l’a poussé une tempête de trente jours. Et là, trompé par sa mauvaise vue, le vieil apôtre baptise des pingouins, causant ainsi au Royaume des Cieux une perplexité dont Catherine d’Alexandrie tire heureusement les élus en proposant de métamorphoser les pingouins en hommes. Telle est l’origine la plus reculée de la civilisation pingouine dont Anatole France raconte l’évolution jusqu’à nos jours dans ce récit où sa verve féroce fustige les ambitieux et les politiciens de son temps : le temps de Boulanger ou de l’affaire Dreyfus. On y trouve un Pyrot compromis dans la sombre affaire des bottes de foin, un Colomban qui rappelle beaucoup Zola.
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