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Gérard Chaliand
La pointe du couteau – Un apprentissage du monde
Voici des mémoires peu communes… Celles d’un homme qui, très jeune, s’est juré de vivre libre. Il a mené sa vie comme on mène une expédition : une expédition du savoir et de l’engagement, partout où le monde était en mouvement : Algérie, Vietnam, Afghanistan, Guinée Bissau, Jordanie, Kurdistan, Colombie, Israël… Chaliand a traversé son temps comme personne, observateur et participant des luttes de libération. Une expérience unique, une leçon de vie exemplaire, portée par une écriture puissante. « Ceux qui chassent en solitaire doivent tout emporter à la pointe du couteau… » Gérard Chaliand
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Un portrait biographique du grand écrivain, Stendhal, par le journaliste Claude Roy en 1951.
Rien de grave
« Tu t’attendais à quoi ? Je lui ai dit. Tu crois que ça va être facile de me quitter ? Tu crois que je vais te laisser faire comme ça ? J’ai lancé le cadre par terre, le verre s’est brisé mais comme c’était pas assez, j’ai bondi du lit et j’ai déchiré la photo, celle qu’il prétendait tant aimer, la photo de nous deux en mariés, beaux et légèrement ridicules, il y avait tant de monde qu’on ne connaissait pas à notre mariage qu’on est partis avant la fin. Il a eu l’air triste, plus de la photo déchirée que du fait de me quitter. Il a toujours été fou avec les photos. Parfois je me disais qu’il n’aimait les choses de la vie que pour les voir un jour en photo. Moi c’est le contraire, rien ne me fait plus peur qu’une photo de bonheur avec toute la quantité de malheur qu’elle promet, qu’elle contient, mais sans le dire, en cachant bien son jeu. Je ne savais pas encore que c’était la meilleure chose qui puisse m’arriver, qu’il me quitte. Comment j’aurais pu le savoir ? Il était toute ma vie, sans lui je n’existais pas. »
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