Vie de ma voisine
Ça commence comme une nouvelle d’Alice Munro : lors de son déménagement, une romancière est abordée par sa voisine du dessus qui l’a reconnue, et l’invite chez elle pour parler de Charlotte Delbo.Ça continue comme un récit d’Isaac Babel. Car les parents de Jenny, la voisine née en 1925, étaient des Juifs polonais membres du Bund, immigrés en France un an avant sa naissance. Mais c’est un livre de Geneviève Brisac, un « roman vrai » en forme de traversée du siècle : la vie à Paris dans les années 1930, la Révolution trahie à Moscou, l’Occupation ? Jenny et son frère livrés à eux-mêmes après la rafle du Vel’ d’Hiv, la déportation des parents, la peur, la faim, les humiliations, et l’histoire d’une merveilleuse amitié. Le roman d’apprentissage d’une jeune institutrice douée d’une indomptable vitalité, que ni les deuils ni les tragédies ne parviendront à affaiblir. Ça se termine à Moscou en 1992, dans la salle du tribunal où Staline fit condamner à mort les chefs de la révolution d’Octobre, par la rencontre improbable mais réelle entre des « zeks » rescapés du Goulag et une délégation de survivants des camps nazis. À l’écoute de Jenny, Geneviève Brisac rend justice aux héros de notre temps, à celles et ceux qui, dans l’ombre, ont su garder vivant le goût de la fraternité et de l’utopie.
Le Guinéen Diallo Telli, fils d’un éleveur peul, fait partie de ces jeunes Noirs doués, distingués par l’administration coloniale et orientés vers de brillantes études. Diplômé de droit, major de l’École de la France d’outre-mer, magistrat, il se retrouve vite au cabinet du haut-commissaire de l’Afrique occidentale française (AOF). Après le référendum de septembre 1958 et l’indépendance de son pays, il abandonne l’administration française et est appelé à de hautes fonctions diplomatiques dont la caractéristique est de l’éloigner de Conakry et du maître des lieux : Sékou Touré. C’est ainsi qu’il devient successivement le premier représentant de la Guinée à l’ONU, où il creuse son trou pendant six ans avec habileté, obstination et talent, puis secrétaire général de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) à Addis-Abeba pendant huit autres années. À l’actif du personnage, des qualités éminentes d’esprit et de cœur mais, dans les zones d’ombre, des faiblesses incontestables : caractère fantasque, agitation brouillonne, mépris de l’intendance. Telli apparaît ambitieux et capable, mais naïf et souvent dépressif ; fin et sensible, plutôt timide, mais se transformant sur l’heure en tribun féroce et agressif ; patriote et dévoué, mais donnant parfois l’impression de jouer son propre jeu. Imprégné de culture française, il est, comme beaucoup de ses congénères, revenu du Quartier latin très engagé idéologiquement, et la vérité impose de dire que celui dont l’ambassadeur André Lewin, auteur du livre, trace un portrait sympathique sans jamais tomber dans l’hagiographie, fut en maintes occasions le pourfendeur de la politique française.
Carla, une vie secrète
Il fut sa plus belle prise. Nicolas Sarkozy, président de la République. Elle, Carla Bruni, l’un des mannequins les plus courtisés du monde, la chanteuse à Succès, l’icône de la gauche parisienne, devait lui faire oublier Cécilia. Pourtant, en deux ans de mariage, elle est pour beaucoup devenue le point faible du chef de l’État. Celle par qui le scandale menace toujours d’arriver. Celle qui suscite au sein de la cour mille rumeurs. Mais qui est donc Carla Bruni-Sarkozy ? La richissime héritière italienne, débarquée en France à l’âge de sept ans, l’ancien mannequin et toujours chanteuse est-elle la parfaite et dévouée épouse d’un chef de l’État Soudainement assagi ? Oui, si l’on en croit les centaines de unes de magazines qui célébrèrent les noces du couple présidentiel et qui ne tarissent plus d’éloges sur Carla la Discrète. Ou bien est-elle cette femme jadis prénommée Terminator par une jeune rivale humiliée ? Rock Stars, hommes politiques, acteurs, photographes de mode, journalistes, rares sont ceux qui ont résisté à ses opérations de charme et à Son goût du pouvoir. Chez elle, tout est sous contrôle: le sourire, l’apparence, la communication, les amis, les rivales, les amours, la famille. Jusqu’à la légende. Femme aux mille et une vies, Voici sa véritable histoire. Qui est aussi devenue la nôtre. Besma Lahouri est journaliste indépendante. Habituée aux enquêtes sensibles, elle a déjà publié chez Flammarion Zidane, une vie secrète.
Idiss
J’ai écrit ce livre en hommage à ma grand-mère maternelle, Idiss. Il ne prétend être ni une biographie, ni une étude de la condition des immigrés juifs de l’Empire russe venus à Paris avant 1914. Il est simplement le récit d’une destinée singulière à laquelle j’ai souvent rêvé.
Puisse-t-il être aussi, au-delà du temps écoulé, un témoignage d’amour de son petit-fils.
Ballade pour Georg Henig
Une histoire d’amitié entre un vieux luthier et un petit garçon dans un monde de musique avec Sofia pour toile de fond, vibrant au son des anecdotes du quotidien. Un livre merveilleux et tendre, à l’image de ses violons, et qui vient d’obtenir dans son pays le Prix de la meilleure œuvre en prose.
Homme libre…
Le formidable tour du monde de Lyonnaise des eaux. Tout est évoqué avec sobriété, avec force, à travers les récits du capitaine et ceux de ces équipiers. Un beau livre consacré à une grande aventure et à un marin d’exception.
Voici le cri d’un homme qui, aux prises avec le cancer, découvre en lui la force insoupçonnée de la joie. De ce récit personnel, émouvant, drôle parfois, Guy Corneau a fait un livre d’amitié où il partage avec ses lecteurs son expérience de la maladie.
– 2007: le célèbre psychanalyste n’est qu’un patient anonyme dans une salle d’hôpital. Il reçoit la terrible nouvelle: un cancer de grade 4, le plus élevé.
– 2008: » M. Corneau, je ne sais pas ce que vous avez fait mais ça a marché! », lui annonce son oncologue.
– 2009: Yanna sa compagne d’âme, meurt d’un cancer qui s’est généralisé.
– 2010: la vie de Guy refleurit. Entre ces dates, l’épreuve est rude et l’issue, incertaine.
L’auteur relate sa traversée du cancer, durant laquelle il a allié médecines traditionnelles et énergétiques à une démarche psychologique.
Sans donner de leçons ni de recettes, en observant son propre parcours avec humilité et humanité, il nous encourage à ne pas nous laisser réduire à notre maladie. Il nous incite à en découvrir le sens psychologique et spirituel, et à trouver en nous et autour de nous les ressources pour célébrer la vie.
Pour le malade, l’ami ou l’accompagnant que nous sommes ou que nous serons à un moment de notre vie, ce livre est une inspiration de chaque instant.
Plus tard tu comprendras
» Plus tard, tu comprendras » me disait ma mère. Je m’étais toujours demandé ce qu’il y avait à comprendre. Je croyais, orgueilleux, avoir déjà tout compris. Il me restait pourtant l’essentiel : tenter de répondre à la question » Qui est cette femme qui m’a aimé et que j’aime et qui m’a donné la vie ? « . Vivante, c’était ma mère. La source et la clé de ma vie. Morte, c’est une femme qui a vécu, avant moi, une autre vie. Une Parisienne, juive, pharmacienne née de parents russes et qui a traversé douloureusement la guerre. Une jeune fille amoureuse, une femme blessée, une mère. Et bien d’autres personnages dont j’ai découvert, ces derniers mois, les multiples facettes.
Biographie de la faim
L’auteur de Stupeur et tremblements (Grand Prix du roman de l’Académie française 1999) et de Métaphysique des tubes fait revivre ses souvenirs de petite enfance au Japon mais aussi à Pékin, à New York, au Bangladesh et autres lieux où l’a conduite la carrière d’un père diplomate. Au cœur du kaléidoscope : sa faim. Le mystère de la faim, la faim goinfre, joyeuse ou tragique et angoissante, quête perpétuelle d’un accomplissement inaccessible, qui explique autant l’histoire des peuples que celle des individus. Les figures du père, d’une nourrice japonaise, d’une sœur tendrement aimée se dessinent aussi dans ce récit pudique et sincère, maniant l’humour noir et la provocation. « La faim, c’est moi. »
Ne dites pas à Dieu ce qu’il doit faire
Einstein ou la revanche du destin. Pendant ses quarante premières années, le père de la relativité construit seul, envers et contre tout, son personnage. Il devient le plus grand physicien de son temps. A quarante ans, sa vie bascule à l’opposé de tout ce qu’il avait choisi. L’ours solitaire est dévoré par sa propre célébrité, emporté par le tumulte du monde. Juif oublieux de sa tradition, il doit rejoindre le mouvement sioniste ; pacifiste, avocat de l’objection de conscience, il incite le Président Roosevelt à construire la bombe atomique. Quant au savant génial, il s’enferre dans ses certitudes et refuse la nouvelle physique. « Dieu ne joue pas aux dés », répète-t-il jusqu’à s’entendre répondre par Niels Bohr : « Qui êtes-vous, Einstein, pour dire à Dieu ce qu’il doit faire ? ».
Ce roman d’un homme, c’est aussi celui d’un siècle, porteur de toutes les espérances et père de toutes les barbaries. Monde en ébullition, personnages romanesques, scènes haletantes, sous la plume de François de Closets, le récit biographique prend la force et les couleurs d’une épopée. Et le lecteur s’étonne de comprendre une histoire que l’on croyait réservée à des spécialistes.
Intronisée grâce à un coup d’État fomenté par la France, Élisabeth 1ère est la dernière autocrate issue directement de la famille des Romanov. Elle régnera pendant vingt ans sur l’immense empire russe (1741-1761).
Adorée par son père Pierre le Grand, qui la fait peindre nue en petite Vénus, Elisabeth suit résolument les brisées du tsar. Elle procède à des réformes importantes, dont certaines très en avance
sur son temps, à commencer par l’abolition de la peine de mort, une première dans le monde civilisé ; elle émet des décrets soucieux de la dignité de la femme et fait état d’une conception avant-gardiste de l’urbanisme ou de l’écologie.
Son gouvernement engage des mesures fiscales et met une révision du code de lois en chantier. L’art – l’architecture, le théâtre, la musique – atteste la volonté de la souveraine d’associer harmonieusement les influences occidentales aux valeurs proprement russes. La Russie pèse alors de tout son poids sur la diplomatie et les conflits; elle représente une grande puissance continentale, mais s’érige aussi en protectrice des chrétiens d’Orient. Bien avant les Soviétiques, elle intègre la Prusse orientale dans son empire.
Pendant la guerre de Sept Ans, ses armées parviennent à écraser Frédéric Il; et seule la mort d’Élisabeth permet au roi de Prusse de sauver son honneur. Adulée par les philosophes des Lumières, chérie par ses compatriotes, cette » joyeuse impératrice » s’efface pourtant derrière les personnalités écrasantes de Pierre Ier et de Catherine II.
À l’aide de nombreux documents inédits, cette biographie scrute avec bonheur la personnalité et le rôle d’une autocrate que le Grand Frédéric n’hésita pas à appeler » la bête « ! Libre et affichant un mode de vie peu conforme à l’Etiquette, Elisabeth annonce les revendications de la femme du XXIe siècle
La vie est une fable
Un biologiste raconte: la naissance, le corps qui se développe, les premiers émois, les élans et les drames d’une enfance qui, petit à petit, cesse d’en être une, le liberté qui se cherche. L’air de rien c’est toute l’évolution du vivant qui se trouve subtilement convoquée, depuis l’énigme des molécules primordiales jusqu’à la fulgurante apparition des premiers hommes, à travers souvenirs cocasses et rêveries tendres.
Coluche, roi de cœur
Celui qui a partagé au jour le jour toutes les » aventures politiques » de Coluche, Jean-Michel Vaguelsy, raconte aujourd’hui ce qu’il a vécu : enthousiasmes, manœuvres et déceptions de la campagne présidentielle de 1981 ; énergie, précision et ténacité aboutissant à la création des Restaurants du Cœur – c’est un Coluche intime et souvent surprenant qu’il nous révèle dans ce livre. On retrouve, bien sûr, le généreux provocateur qui a » plié la France en quatre « , mais aussi ses projets inachevés, ses engagements passionnés, ses démêlés avec le monde politique, médiatique, et ses relations particulières avec les présidents Mitterrand et Giscard d’Estaing. D’abord tout jeune éclairagiste sur les tournées, JeanMichel Vaguelsy se lie d’amitié avec Coluche, qui le nomme » bureau politique ambulant » de sa campagne présidentielle. Ils ne se quitteront plus. Tour à tour chauffeur, régisseur, secrétaire, » Jean-Mi la Science » a été au cœur des actions humaines, généreuses et subversives que menait l’artiste. Son témoignage nous restitue un Coluche omniprésent, agitateur inspiré, mais toujours chaleureux.
Jesus
Jésus : aucun historien ne nie aujourd’hui son existence. Bien plus : grâce aux recherches de très nombreux spécialistes, on en sait chaque jour un peu plus sur les circonstances de sa vie. Par exemple que beaucoup de juifs l’appelaient, de son vivant, » le glouton » et » l’ivrogne « . Par exemple que Pilate n’était pas un faible, prêt à se laver les mains de la mort du Christ, mais un violent, rusé, antisémite, dont les responsabilités sont lourdes. On sait aussi que l’aristocratie des grands prêtres, qui tirait de gros revenus de l’exploitation du Temple de Jérusalem, craignait, à cause de Jésus, pour son pouvoir et sa richesse. On sait également qu’un récit de miracle comme celui de Cana n’est en réalité qu’une sorte de parabole chargée de symboles : mais les symboles peuvent porter plus de vérités que les faits eux-mêmes. On sait… Bref, dans cette histoire, claire et vivante, de la vie de Jésus, Jacques Duquesne, avec prudence et raison, distingue ce qui est sûr de ce qui ne l’est pas, le certain de l’incertain, le probable de l’improbable. Et il livre en fin de compte une image dépoussiérée, lumineuse, du message de feu et d’amour lancé par ce personnage qui a bouleversé l’histoire de l’humanité.
Youssou N’dour – Le griot planétaire
Parmi les rares musiciens africains qui ont émergé sur la scène internationale, le Sénégalais Youssou N’dour occupe une place à part. D abord il est le seul qui a su devenir une star mondiale sans émigrer. «You», comme l appellent familièrement tous ses compatriotes, vit à Dakar, sa ville chérie, où il est né. Youssou N’dour, avant tout un chanteur traditionnel, est l héritier par sa mère d une fameuse dynastie de «griots» et profondément enraciné dans plusieurs cultures du Sénégal : peule, toucouleure, wolofe… Célébré dès son enfance pour ses qualités vocales, Youssou est devenu l un des chanteurs favoris des grands orchestres dakarois dans les clubs luxueux fréquentés par les élites locales. Puis il s est distingué en délaissant leurs genres favoris jazz et salsa pour faire la promotion d un style sénégalais : le Mbalax des Wolofs. Avec son orchestre «Super Étoile», Youssou a fait le tour du monde, gagné des disques d or, côtoyé des rock stars comme Peter Gabriel, Higelin ou Paul Simon, mais sans jamais s éloigner de ses racines. Au lieu de capitaliser individuellement son succès, Youssou N’dour a fait de sa musique une véritable entreprise nationale au service de nombreuses initiatives humanitaires panafricaines. Ce livre raconte une histoire exceptionnelle : celle d un grand artiste du Tiers-Monde, d un illettré devenu par son seul génie musical l un des principaux porte-parole de l Afrique contemporaine.
Soufi libéral, prince de l’islam, héros de la résistance algérienne, Abd el-Kader fut aussi un franc-maçon favorable au progrès. En cela, il reste une énigme de l’histoire. Alors que le monde musulman préfère nier son affiliation à la maçonnerie, Thierry Zarcone démêle le vrai du faux et revisite, à la lueur de nouvelles sources arabes et occidentales , l’histoire secrète de l’émir et le rôle joué par son fils aîné et ses descendants dans la construction d’un mythe. Car si le souvenir de Abd el-Kader a perduré dans la confidence de certaines loges du Caire, de Tunis, de Dakar et de Paris qui portent son nom, son grand retour dans le débat sur l’islam de France, le Jihadsime ou la laïcité nous engage à découvrir l’homme derrière le mystère
La dynastie Rothschild
Le nom des Rothschild est connu de tous au point d’être entré dans le vocabulaire courant. Rothschild est synonyme de richesse, symbole de puissance. Ce livre raconte comment les descendants d’un juif du ghetto de Francfort sont devenus les rothschild. A l’époque napoléonienne, Jacob, le plus jeune fils de Meyer Rothschild s’installe à Paris et prend le nom de James. Ses frères vont s’établir dans les autres places financières du continent : Londres, Vienne, Naples. L’aventure extraordinaire de James et de ses descendants, d’Alphonse à Guy et à David, parcourt deux siècles et traverse le monde de la finance, de la politique, de l’économie, malgré les reculs dus à la crise de 29, les spoliations de Vichy. Après la nationalisation de 1982, les Rothschild regroupés sur la branche londonienne amorcent un nouveau départ tandis que le cousin Edmond fonde une prometteuse dynastie. Pour retracer cette histoire d’une famille qui fait l’Histoire, Herbert R. Lottman a eu accès à des archives inédites et aux correspondances privées.
La vérité
Pour l’Occident, Mouna Ayoub est la belle milliardaire, propriétaire du célèbre yacht le Phocéa, et d’une des plus belles collections de haute couture. Partout dans le monde, la presse à sensation est à l’affût de chacune de ses apparitions. Mais pour le Liban où elle est née et l’Arabie Saoudite où elle s’est mariée, elle est objet de scandale : pour avoir refusé son statut de femme soumise, pour avoir jeté son voile, elle est passible des pires condamnations au vu des lois islamiques. Mouna a écrit ce livre à l’intention de ses cinq enfants, afin de sauver son honneur à leurs yeux. Dans cette autobiographie, elle parle de souffrances et d’humiliations trop longtemps endurées, de la douleur d’être séparée de ses proches. En rétablissant la vérité sur sa vie, elle continue ainsi le combat qu’elle a toujours mené pour la liberté.
Enfance
Ce livre est écrit sous la forme d’un dialogue entre Nathalie Sarraute et son double qui, par ses mises en garde, ses scrupules, ses interrogations, son insistance, l’aide à faire surgir « quelques moments, quelques mouvements encore intacts, assez forts pour se dégager de cette couche protectrice qui les conserve, de ces épaisseurs (…) ouatées qui se défont et disparaissent avec l’enfance ».
Enfance passée entre Paris, Ivanovo, en Russie, la Suisse, Pétersbourg et de nouveau Paris. Un livre où l’on peut voir se dessiner déjà le futur grand écrivain qui donnera plus tard une œuvre dont la sonorité est unique à notre époque.
Madame DSK, un destin brisé
Ils avaient tout : la fortune, l’intelligence, le pouvoir, et déjà l’Elysée leur tendait les bras. Lui, le patron du FMI favori des sondages pour 2012. Elle, l’ex-star de TF1 en passe de devenir la Première Dame de France. Mariés depuis vingt ans, ils formaient le couple le plus en vue de la scène politico-médiatique et s’aimaient, en dépit de nombreux orages, « comme au premier jour ». Dans la nuit du 14 au 15 mai, la France, incrédule, apprend que Dominique Strauss-Kahn, accusé d’agression sexuelle par une femme de chambre, a été interpellé par la police américaine. Sur les chaînes de télévision s’affiche bientôt le visage de l’un des hommes les plus puissants du monde épuisé par trente heures de garde à vue, menotté, détruit. Anne Sinclair, qui assiste en direct à la chute de l’homme par amour duquel elle a consenti tant de sacrifices, fait face. Elle défend farouchement l’honneur de son mari. Lequel clame son innocence et déclare : « Je pense d’abord en ce moment à ma femme que j’aime plus que tout. » Malgré leurs protestations d’innocence et d’amour réciproque, ce scandale planétaire sonne bel et bien le glas d’une ambition partagée. Vingt années de vie commune et la promesse d’un avenir doré viennent d’être balayées. Madame DSK raconte l’histoire de ce destin brisé. Les auteurs :
Renaud Revel, journaliste, est rédacteur en chef à L’Express, où il est notamment en charge de la rubrique Médias. Catherine Rambert, journaliste et écrivain, est directrice de la rédaction de Télé Star. Chez First, ils ont déjà cosigné Johnny, les 100 jours où tout à basculé.
Baudelaire
Orphelin de père à six ans, Charles Baudelaire voue un amour exclusif à sa jeune mère. Cette douce harmonie n’a qu’un temps et, après un bref veuvage, Caroline épouse Jacques Aupick, militaire avantageux mais peu enclin à la fantaisie. Jamais l’enfant ne se résignera à l’intrusion de ce rival : il traverse sans conviction une scolarité inégale, dilapide sa fortune et, par dérision, s’enferme dans le jeu d’un dandysme satanique. Une prostituée bigle l’initie au plaisir. D’autres lui transmettront la syphilis. Mais il leur préfère bientôt une mulâtresse ivrogne au regard charbonneux. Jeanne Duval est aussi vulgaire que Caroline était délicate et réservée. Grâce à elle cependant, Baudelaire a l’impression de prendre sa revanche sur le conformisme guindé du clan Aupick : « Vénus noire » sera, malgré les orages, sa plus durable passion. Viendront ensuite les « paradis artificiels » du vin et du haschich, toute une vie d’enfant gâté, où une diablerie factice le dispute à la quête sincère de la pureté, et qui finit, à quarante-six ans, dans une lente agonie aphasique. Seule demeure aujourd’hui l’oeuvre du Poète, immense et si ramassée qu’elle tient dans la main : des écrits esthétiques qui en font le premier penseur du romantisme, des traductions d’Edgar Poe, ce frère en malédiction, un recueil de vers sulfureux, Les Fleurs du Mal, mutilé par la justice impériale mais remanié et constamment enrichi au fil des années. Génie double, tiraillé entre le spleen et l’idéal, la fange et la grâce, Baudelaire a inspiré à Henri Troyat un portrait où l’admiration, la tendresse, l’humour et la pitié mêlent leurs couleurs contrastées.
Ava, la femme qui aimait les hommes
Ava débarque à Los Angeles en 1941. Elle a dix-sept ans, la beauté du diable, un accent du Sud à couper au couteau, des manières de garçon de ferme, aucun don évident pour la comédie. Au début, sa carrière patine mais les hommes tombent, foudroyés : Mickey Rooney, Artie Shaw, Howard Hughes. Avec Les Tueurs, adapté d’une nouvelle d’Hemingwav, où elle donne la réplique à Burt Lancaster, émerge un personnage de vamp, de scandaleuse, une femme libre et dangereuse. Dès lors, Ava régnera, impériale et sans rivale, anticonformiste et insolente, pendant plus de trente ans. La vie de cette héroïne à la Sagan s’écrit à cent à l’heure, peuplée de monstres sacrés et de têtes brûlées, Huston, Bogart, Hemingway, Sinatra, de cuites inénarrables, d’amours ambivalentes et de quelques chefs-d’oeuvre – Pandora, La Comtesse aux pieds nus, La Nuit de l’iguane. Symbole de l’american dream, cette fille de fermiers devenue femme fatale préférait l’Europe à l’Amérique, la corrida aux hamburgers et la vraie vie aux reflets fantasmés qu’en offre le cinéma. Et pourtant, dans notre imaginaire comme dans l’histoire du cinéma, Ava Gardner s’impose bel et bien comme la dernière des stars hollywoodiennes.
Témoignage d’un médecin nomade, de sa pratique médicale en Afrique : la Mauritanie, l’hôpital de Dakar, une institution originale L’Abreuvoir, ce carrefour d’idées et d’amitiés sur fond de grande indépendance d’esprit.
Ce que je ne pouvais pas dire
Après neuf années passées à la tête du Conseil constitutionnel, Jean-Louis Debré renoue avec la liberté de ton qu’on lui connaît. Jamais on n’a autant parlé de cette institution ni mieux compris son utilité que sous sa présidence. Dans ce livre, il évoque les dossiers qu’il a eu à traiter, les combats qu’il a menés, les dirigeants politiques qu’il a côtoyés et souvent affrontés. Esprit libre, indépendant, attaché avant tout au respect du droit et des valeurs républicaines, il a pris les positions qui lui paraissaient conformes à sa mission, sans chercher à ménager aucun pouvoir, ni craindre d’être mis en cause, comme il l’a été par les dirigeants de l’UMP après le rejet des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy. Il a également dû se prononcer sur des lois et réformes majeures, notamment lors des débats sur le mariage homosexuel, la taxe carbone ou la loi Hadopi. Il livre ici souvenirs, commentaires et mises au point sous la forme d’un journal tenu régulièrement au cours de ces neuf années, » au gré de mes humeurs « , écrit-il. Il raconte les démêlés qui l’ont opposé à Nicolas Sarkozy, ses échanges avec Valéry Giscard d’Estaing ou François Hollande et ses relations avec Alain Juppé, Manuel Valls, Jean-François Copé ou Bruno Le Maire. Il consacre aussi des pages émouvantes à Jacques Chirac, dont il a été l’un des confidents les plus fidèles, brossant de l’ancien président aux prises avec la maladie un portrait qui nous le rend encore plus attachant.
Montand – La vie continue
Yves Montand, chanteur, acteur, homme politique, homme public, homme secret. Un homme tout simplement. Pour raconter cet homme-là, cette vie depuis les quartiers populaires de Marseille jusqu’à la soirée du 7 septembre 1982 où ce fils d’immigré italien chante et triomphe au Metropolitan Opera de New York, pour rendre compte d’un tel personnage, dans son épaisseur, dans sa profondeur, il fallait davantage que de simples connaissances biographiques, il fallait la clé de la mémoire et de la connaissance intime. Si Jorge Semprun a réussi ce pari – et ce portrait -, c’est parce qu’il connaît Montand depuis vingt ans et que, depuis vingt ans, de l’un à l’autre se sont tissés les liens rares de l’amitié.
Fière d’être moi-même
« Ici, je vous raconte ma liberté retrouvée, celle d’être moi-même dans une société dans laquelle on nous exhorte sans cesse à être quelqu’un d’autre et à entrer dans des cases.» Très engagée, Gaëlle Prudencio s’inscrit dans cette nouvelle vague de femmes qui osent prendre la parole et défendre le féminin dans une société où les injonctions sociales sont omniprésentes et vectrices de nombreux complexes physiques. À travers cet ouvrage, elle nous raconte son histoire inspirante : son enfance au Sénégal et en République démocratique du Congo, son arrivée en France, son parcours de régimeuse et d’entrepreneuse. Un véritable guide qui nous dévoile tous les secrets d’une combattante pour affronter et surmonter le regard des autres, se réconcilier avec son corps, se l’approprier et s’affirmer.
« Quand je revois mon enfance, le seul fait d’avoir survécu m’étonne. Ce fut, bien sûr, une enfance misérable: l’enfance heureuse vaut rarement qu’on s’y arrête. Pire que l’enfance misérable ordinaire est l’enfance misérable en Irlande. Et pire encore est l’enfance misérable en Irlande catholique. » C’est ce que décrit Frank McCourt dans ce récit autobiographique. Le père, Malachy, est un charmeur irresponsable. Quand, par chance, il trouve du travail, il va boire son salaire dans les pubs et rentre la nuit en braillant des chants patriotiques. Angela, la mère, ravale sa fierté pour mendier. Frankie, l’aîné de la fratrie, surveille les petits, fait les quatre cents coups avec ses copains. Et, surtout, observe le monde des adultes. La magie de Frank McCourt est d’avoir retrouvé son regard d’enfant, pour faire revivre le plus misérable des passés sans aucune amertume.
Le bord intime des rivières
C’est en quelque sorte le journal intime de l’acteur qui évoque les amis absents et présents, dans un style heurté et presque incantatoire. « Je ne suis pas un gars de la syntaxe. Je suis de la syncope ».
L’amour dans le sang
« L’amour dans le sang », ou l’incroyable histoire d’une femme qui a tant aimé la vie qu’elle eut besoin d’un autre cœur. A 15 ans, Anne-Charlotte Pascal quitte brutalement une vie d’adolescente insouciante pour devenir Charlotte Valandrey, l’héroïne éclatante du film « Rouge baiser ». Vingt ans plus tard, à l’hôpital de la Salpétrière, on lui greffe un nouveau cœur. C’est cet itinéraire que la comédienne raconte ici, la gamine espiègle étouffée par une vie bourgeoise qui ne lui ressemble pas, la jeune fille entrée de plein fouet et sans aucune prévention dans le tourbillon du succès, les coulisses sans pitié du monde du cinéma et de la télé, enfin la jeune femme au cœur trop tendre, en quête éperdue d’amour. Une existence romanesque, faite de rencontres essentielles, de rendez-vous ratés, d’amours passionnées, de difficultés à s’aimer, à aimer, de démesure humaine, trop humaine, d’une envie de vivre ‘malgré tout’, de trouver un nouveau souffle. Dans un style direct et sans concessions, ce livre raconte l’histoire d’une renaissance. Plus qu’un témoignage, c’est une véritable leçon d’amour et de vie.
C’était ainsi
A l’âge de six ans, le jeune Lobsang, fils de seigneur et de dame Rampa, entendait son avenir de la bouche d’un très célèbre astrologue du Tibet. » L’existence la plus dure que j’ai eu à prédire « , déclarait le vieil homme. Et à disait vrai… Lobsang Rampa raconte ici son apprentissage des arts et des secrets initiatiques des lamas tibétains, puis ses études de médecine en Chine.
Mes pas vont ailleurs
Mai 1919. Victor Segalen est retrouvé mort, couché dans un petit bois, au cœur du Finistère. Partant du mystère qui entoure la mort de Segalen, suicide ? accident ?, Jean-Luc Coatalem suit les empreintes de l’écrivain-voyageur, breton, comme lui, Brestois, aussi. Militaire, marin et poète, auteur d’une œuvre labyrinthique que, de son vivant, personne n’aura soupçonnée. En 1903, Segalen pélerine sur les traces de Gauguin, aux îles Marquises. En 1905, à Djibouti, sur celles de Rimbaud. En 1909, il traverse la Chine, en jonque, en train et à cheval, et il recommencera. En 1910, il se risque dans le dédale de la Cité interdite de Pékin, derrière un séduisant jeune homme, espion et amant de l’impératrice. Puis il réside seul à Hanoi, rêve au Tibet, et achète son opium. Il meurt à quarante et un ans, dans la forêt légendaire du Huelgoat, un Shakespeare à la main, la jambe entaillée, au-dessus d’un Gouffre, loin de son épouse et de cette autre femme qu’il aime. Revisitant l’œuvre de Segalen, les lettres à ses deux amours, ses nombreux voyages, Coatalem fait apparaître les résonances, nombreuses, la complicité littéraire et l’écrivain compagnon, composant par ces prismes mêlés, le roman de sa vie, au plus près d’un Segalen vivant et vibrant.
Caroline Aigle : Vol brisé
Première femme pilote de chasse, Caroline Aigle a été fauchée en été 2007 par un cancer. Elle avait 33 ans. Enceinte de son deuxième enfant, elle a accouché juste avant de mourir. Polytechnicienne, triathlète, Caroline Aigle se préparait à devenir astronaute. Derrière cette volonté hors du commun, une exceptionnelle intensité humaine. En retraçant son parcours à partir de nombreux témoignages de ses proches, Jean-Dominique Merchet trace le portrait d’une femme, plus encore qu’une héroïne. Ce récit d’un destin brisé suscite autant d’émotion que d’admiration.
Tout donner
« Tout est affaire de légitimité : ai-je le droit de parler de ça ? Qui suis-je pour parler de ça ? Qui suis-je pour vivre, tout simplement ? Je ne suis pas de ce temps ! Je ne suis pas de cet univers, je ne suis pas de cette planète, je ne suis pas de ce territoire. Je suis d’ailleurs, je suis un esprit, je suis une force, je suis un magnétisme, une énergie, quelque chose qui va susciter, qui va pouvoir engendrer d’autres choses… Je suis un loup, un animal sauvage, indomptable, je me suis fabriqué mes rites, mes autels, mes religions…»
Revenir à soi pour mettre notre cohérence au service de l’essentiel. La cohérence est un précieux outil de vie car le fait d’agir en accord avec ce que nous vivons constitue un gage de succès. Il est donc important de discerner au service de quelles intentions nous utilisons notre cohérence. Agissons-nous sous la pression des peurs de notre ego ou bien sommes-nous motivés par les intentions apaisées de notre moi profond ? A travers son témoignage personnel, Thierry Janssen nous rappelle combien il est difficile de rester cohérent par rapport à ce que l’on appelle l’Essence ou le Soi. C’est pourtant la seule quête qui vaille vraiment la peine d’être menée au cours de notre existence.
Patients
« Patients » est le premier livre de Grand Corps Malade. Avec la plume poétique, drôle et incisive qu’on lui connaît, il livre le récit de son année de convalescence dans un centre de rééducation pour handicapés lourds. Il nous fait entrer dans ce monde méconnu qu’il découvre alors : l’immobilité totale, les soins quotidiens, les médecins et les infirmiers dont on est entièrement dépendant. Des histoires personnelles, émouvantes, parfois drôles, toujours instructives des autres patients qu’il côtoie. Avec ses camarades de chambrée, handicapés tout comme lui, il vit, le temps de cette renaissance en rééducation, des péripéties truculentes et cocasses, entre les rires et les larmes, qu’il nous raconte avec humour et beaucoup de générosité. Patients est une leçon de vie, et d’optimisme, pour chacun d’entre nous. Il y a une quinzaine d’années, en chahutant avec des amis, le jeune Fabien, pas encore vingt ans, fait un plongeon dans une piscine. Il heurte le fond du bassin, dont l’eau n’est pas assez profonde, et se déplace les vertèbres. Bien qu’on lui annonce qu’il restera probablement paralysé à vie, il retrouve peu à peu l’usage de ses jambes après une année de rééducation.
La petite fille de Manchester
Moi, j’imaginais la vie avec le papier peint de Mamie, tous ces cubes orange et jaune, tantôt semblant sortir du mur, tantôt s’enfonçant. Un jour, je lui avais demandé : – Dis, Mamie, ces cubes sur le mur, ils rentrent ou ils sortent ? – Tout dépend de la perspective, avait-elle répondu. C’est quoi ça, la perspective ? Sa main avait pressé la mienne : – C’est la façon dont on décide de voir les choses. Le père d’Angela s’est noyé quand elle avait cinq ans. Sa sœur en avait trois, sa mère vingt-cinq. Elles vivaient dans la Manchester industrielle, où l’argent manquait. Mais les voisins et les amis étaient chaleureux dans ces années soixante-dix. Un nouveau père a fait son apparition, et un nouveau parfum a envahi la maison, un parfum de ragoût, d’oignon et de peur. Pendant que les coups et la vaisselle pleuvent au milieu des hurlements, Andrea s’enferme dans sa chambre et noie sa douleur dans les livres. L’écriture, l’instruction et le rêve d’un futur deviennent ses meilleurs alliés. Violence, sexe, claustrophobie, solitude. Pourtant, la narratrice en tire une évocation lumineuse, excellant à transcrire les gaucheries de l’adolescence, les cocasseries du dialecte local, la rudesse du langage des adultes. Ce récit autobiographique, marqué par la grâce d’une petite fille qui choisit de regarder le monde à sa façon, a la puissance des chroniques sociales anglo-saxonnes, de David Copperfield aux films de Ken Loach. Ces mémoires de violence, de maltraitance, de racisme et de pauvreté sont fascinantes et poétiques.
Tristes plaisirs
On les appelle filles de joie. Changeantes inconnues qui mêlent « l’écume du plaisir aux larmes des tourments. Les unes comme du bétail marchent, lentes et graves, entre un trottoir et un hôtel sordide. D’autres, de galère en galère, des lumières des Champs aux lueurs de la rue Saint-Denis, des maisons clandestines au Bois, se retrouvent au restau du sexe, l’hospice du tapin. Femmes fragiles devenues femmes faciles, toutes ont connu le même trac, les mêmes angoisses. Peu s’en sortent, quand elles ne meurent pas en croix ou à genoux. Dans cette voie sans issue, Maud marin essaie d’ouvrir une porte d secours. Témoin de leurs frissons amers, elle parles d’Elles…
Mémoires d’un rebouteux breton
Rebouteux en Bretagne pendant plus d’un demi-siècle, il nous livre sa vie fascinante mais a souhaité taire son nom.
A plus de quatre-vingt ans, cet homme hors du commun se penche sur son existence. Né en 1927 dans une famille de rebouteux, il passe son enfance à observer son père soigner les gens. C’est lui qui lui transmettra le don, tandis que sa mère lui enseignera celui de guérir le zona et les brûlures.
Dans la Bretagne des années 1950-1960, la vie des paysans est dure, l’argent est rare. Poussé par son besoin d’aider son prochain et surtout ce monde rural auquel il appartient et qu’il aime tant, il décide de suivre les traces de son père : il veut soulager la douleur, réparer les corps et, avec eux, les âmes. A travers son incroyable témoignage, il nous livre des anecdotes émouvantes, époustouflantes et cocasses, et nous entraîne dans un monde mystérieux, porté par une sagesse ancestrale.
Les derniers jours de Staline
Joseph Staline s’éteint en mars 1953 au terme d’une agonie interminable digne d’une tragédie shakespearienne. Le Vojd a tellement dominé la vie du pays que sa mort soulève une immense vague de chagrin et désoriente beaucoup de monde. Le Kremlin est alors hanté de sourdes craintes d’une nouvelle purge contre des membres de son présidium. Les tensions avec l’Ouest sont de plus en plus alarmantes : après trois années de combats, la guerre de Corée se poursuit sans répit, tandis que les armées américaines et soviétiques se font face dans une Allemagne divisée. À cette même période, au mois de janvier, une nouvelle administration américaine, conduite par le président Dwight D. Eisenhower et le secrétaire d’État John Foster Dulles, prend ses fonctions avec l’intention de « refouler » le communisme, pour se retrouver en fait aussitôt confrontée aux héritiers de Staline et à une série de réformes inattendues.
Ce livre s’ouvre sur le récit de ses dernières heures – avec la description des scènes dantesques de ses funérailles, en présence des partis frères – et remonte dans le temps jusqu’au 19e Congrès du Parti, en octobre 1952, quand le « Petit Père des peuples » prononce son dernier discours en public. Puis il aborde l’hiver 1952-1953, qui voit éclater l’affaire des médecins et se déployer une vaste campagne contre les Juifs d’URSS. Ensuite, il explore la manière dont la presse soviétique et américaine couvre sa disparition et les réactions de la nouvelle administration Eisenhower aux changements dramatiques que traverse Moscou. Car la mort de Staline ouvre une lutte finale pour le pouvoir, qui se conclut sur l’arrestation de celui qui fut longtemps le chef de la sécurité du dictateur, Lavrenti Beria, en juin 1953, point final de ce grand livre.
Joshua Rubenstein mêle avec rigueur et d’une plume alerte l’analyse géopolitique, le récit dramatique des événements, la chronique des individus et le sens du contrechamp, afin d’éclairer cet événement capital qui a changé l’histoire du monde.
L’épreuve
Liban, Turquie, Iran, Thaïlande: à vingt ans, Béatrice Saubin est « une solitaire amoureuse de la route ». Elle y oublie son enfance malmenée en poursuivant une quête effrénée du bonheur. Un bonheur qu’elle croit enfin trouver en Malaisie, avec Eddy, son bel amant chinois à la peau sombre, au sourire éclatant. Ils doivent se marier en Europe. Béatrice part la première, avec la valise offerte par Eddy. Mais, à l’aéroport, les douaniers découvrent dans un double fond cinq sachets de granulés marron. Cinq kilos d’héroïne qui signent la condamnation à mort de la Française. L’affaire Saubin ne fait que commencer. Dans un récit âpre, émouvant, magnifique de sincérité, Béatrice raconte ses dix années volées, dix années dans les prisons malaises.
Le Dit de Tianyi
Lors d’un voyage en Chine, l’auteur retrouve le peintre Tian-yi, connu autrefois, qui lui remet ses confessions écrites. Tian-yi a vécu l’avant-guerre dans une Chine en plein bouillonnement. Plus tard, dans les années 1950, il est allé en Occident, où il a découvert une autre vision de l’art et de la vie.
De retour dans son pays soumis aux bouleversements de la révolution, il a voulu retrouver deux êtres chers : Yumei, l’amante, et Haolang, l’ami.
Mais une histoire dramatique les a emportés dans des tourmentes où Tian-yi, à son tour, sera pris …
Poète, traducteur, essayiste, spécialiste des arts de son pays d’origine, François Cheng a su métamorphoser le témoignage vécu en une extraordinaire fresque romanesque, saluée par toute la critique et couronnée par le prix Femina 1998.
Le sourire aux larmes
On a coutume de dire que les enfances heureuses sont des paradis perdus. Pour Jean-Pierre Foucault, ce n’est pas une figure de style. Qu’elle était belle pourtant, l’histoire de ses parents, Marcel et Paula Foucault, avant que le malheur ne les frappe : lui, ancien résistant devenu homme d’affaires dont la fortune connut des hauts et des bas. Et elle, jeune rescapée de la barbarie nazie, seule au monde quand elle rencontra son sauveur et futur mari. Paula trouva en elle une force insoupçonnée quand le destin la laissa à nouveau seule, à Marseille, avec Jean-Pierre et ses deux sœurs, après la disparition de Marcel dans des circonstances dramatiques. Vous croyez connaître Jean-Pierre Foucault, l’animateur si consensuel, l’homme au sourire inoxydable ? Vous allez découvrir que le sourire d’un homme peut être une victoire sur le destin, et qu’avant d’incarner la joie de vivre, il se peut qu’il ait dû ravaler bien des larmes.
Tanguy
Premier roman de moi publié, Tanguy fut-il aussi le premier que j’aie conçu comme un texte littéraire ? […] Cette réimpression intervient peu de temps après la parution de Rue des Archives, qui en éclaire, les aspects cachés, ce que de nombreux lecteurs nont pas manqué de relever. Les deux livres se répondent en effet l’un l’autre. […] De Tanguy à Xavier, il y a plus que l’épaisseur d’une vie, il y a toute l’amertume d’un désenchantement, qui doit moins à l’âge qu’à la progressive découverte de l’horreur. Si je gardais, à vingt ans, quelques illusions, le sexagénaire qui a écrit Rue des Archives n’en conserve, lui, plus aucune. En ce sens, la boucle est bien bouclée. L’aveu étouffé de Tanguy fait la musique désenchantée de Rue des Archives. […] De l’un à l’autre, un seul lien, la littérature. Elle constitue, on l’a compris, ma seule biographie et mon unique vérité.
Robert Badinter
A quinze ans, R. Badinter décide de consacrer sa vie à la justice et aux droits de l’homme. Avocat et militant pour l’abolition de la peine de mort, il est garde des Sceaux lorsqu’une loi met fin à la peine capitale en 1981. Cette biographie retrace son parcours d’homme de gauche et son militantisme.
Le petit garçon
La Villa, à l’écart d’une petite ville du sud-ouest de la France, ressemble, avec son immense jardin, à un paradis où rien ne peut arriver. C’est bien ce qu’avait voulu le père, un homme juste et sage. Voyant approcher la guerre, il avait quitté Paris pour mettre sa jeune femme et leurs sept enfants à l’abri. Mais quand déferlent les années quarante, le malheur atteint les univers les plus protégés. Bientôt, la Villa se peuplera d’étranges jardiniers et cuisinières. Ce sont des hommes, des femmes, des enfants traqués, en danger de mort. Puis les Allemands vont arriver et violer le sanctuaire. La paix revenue, le père sacrifie repos et confort ; il arrache ses enfants à leur paradis afin de mieux assurer leur avenir. Cette histoire est vue par un enfant. Il traverse des tragédies et rencontre des solitudes, il connaît l’enchantement de la découverte de la vie, la nature. Jamais le petit garçon n’oubliera l’imposante figure de ce père au passé mystérieux; cette mère qui semble une grande sœur; Dora la juive allemande qui feint d’être muette ; Sam, le jeune prof aux manières insolites; et les jambes gainées de soie de la jolie Madame Blèze. Sur le même ton limpide de sincérité, l’auteur de L’étudiant étranger nous livre un portrait de la province, une vision de la famille, le tableau nostalgique d’une enfance.
Mousseline la sérieuse
Sylvie Yvert se glisse dans les pas de Madame Royale et donne voix à cette femme au destin hors du commun qui traversa les événements avec fierté et détermination. Sous sa plume délicate et poignante, la frontière entre victoire collective et drame intime se trouble pour révéler l’envers du décor de cette histoire de France que nous croyons connaître.