François Roche
Les cuisines du Kremlin
La Russie est en quête de réhabilitation sur la scène internationale. Vladimir Poutine prétend la transformer en un pays comme les autres, gouverné par les mêmes règles et principes que les grandes puissances occidentales. Pourtant, à observer de près le fonctionnement au quotidien de la démocratie russe, la bataille pour le contrôle des grandes entreprises pétrolières du pays, la mécanique du pouvoir, les rapports entre l'argent et la politique, force est de constater que la Russie n'est pas un pays encore tout à fait comme les autres. Quelle sorte de ragoût nous mitonnent donc les cuisines du Kremlin ? Quel type de régime Vladimir Poutine est-il en train d'imposer à son pays sous nos yeux ? Les rêves de la reconstruction d'un nouvel empire russe, empruntant aux restes de la défunte URSS peuvent-ils devenir réalité ?
Vous aimerez aussi
Un plat de porc aux bananes vertes
Vieille femme noire abandonnée dans un hospice parisien, Mariotte se souvient de la Martinique, son île natale. Sur les murs sinistres de sa chambre, elle projette les couleurs du passé. Rouge et noir pour l’esclavage, les larmes et le sang. Vert et jaune pour ses amis disparus, les rires et la vie, pour la douceur amère et tendre d’un plat de porc aux bananes vertes.
Mon père, ce harki
Enfant, j'ai adoré mon père. Adolescente, je l'ai détesté. Parce qu'il était harki, parce qu'il a soutenu l'armée française pendant la guerre d'Algérie, j'ai longtemps cru que mon père était un traître. Il n'a jamais nié. Il ne m'a jamais rien dit. Devant son silence, j'ai décidé de partir sur les traces d'un fellah et d'une bergère, mes parents, dont la vie a basculé un matin de juin 1962. Quarante ans après, j'ai refait leur parcours dans les camps où la France les a parqués : leur passé et mon présent se sont tissés, noués, intimement mêlés. Ces pages sont leur histoire et ma quête. Dans ce voyage au bout de la honte, j'ai découvert une horrible machinerie d'exclusion sociale et de désintégration humaine. Et puis j’ai traversé la Méditerranée, En Algérie, j'ai poursuivi ma quête, dans une une région en guerre contre l'islamisme, j'ai retrouvé des membres de ma famille et le village de mes parents qu'ils n'ont jamais revu. Là-bas, j'ai compris qui étaient vraiment les harkis, leur rôle dans la guerre d'Algérie, leurs tiraillements, leurs secrets aussi.
Papon, un intrus dans la République
Maurice Papon, secrétaire général de la préfecture de la Gironde de 1942 à 1944, est le seul haut fonctionnaire de Vichy poursuivi devant une cour d’assise pour crimes contre l’humanité. Dans son ouvrage, Maurice Papon, un technocrate français dans la collaboration, Gérard Boulanger avait décrit le rôle de Papon dans la déportation des familles juives de Bordeaux. Dans Papon, un intrus dans la République, l’auteur raconte la reconversion instantanée d’un homme de Vichy en bras droit du commissaire de la République nommé par de Gaulle, puis son blanchiment. Il révèle comment, grâce à ses réseaux dans l’appareil d’État, à des certificats de complaisance, à des faux administratifs et au soutien gaulliste, par un véritable tour de passe-passe, Maurice Papon est baptisé « résistant ». Papon peut alors poursuivre une belle carrière sous la IVe et Ve République. Préfet de police de Paris pendant la guerre d’Algérie, il finit ministre de Giscard d’Estaing.
Le pouvoir pâle – Ou le racisme sud-africain
L’apartheid était une politique dite de « développement séparé » affectant des populations selon des critères raciaux ou ethniques dans des zones géographiques déterminées. Il fut conceptualisé et introduit à partir de 1948 en Afrique du Sud par le Parti national, et aboli le 30 juin 1991. La politique d’apartheid se voulait l’aboutissement institutionnel d’une politique et d’une pratique élaborée en Afrique du Sud depuis la fondation par la Compagnie néerlandaise des Indes orientales de la colonie du Cap en 1652. Avec l’apartheid, le rattachement territorial (puis la nationalité) et le statut social dépendaient du statut racial de l’individu. L’apartheid a également été appliqué de 1959 à 1979 dans le Sud-Ouest africain (actuelle Namibie), alors administré par l’Afrique du Sud.