Francis Huxley
Aimables sauvages
Peu après la découverte du Brésil, les Portugais, les Français, les Hollandais et les Anglais s’installèrent sur la côte ; les indiens Tupinamba qui occupaient cette région furent réduits en esclavage, massacrés ou dispersés. Bientôt ils disparurent complètement et nous ne possédions sur eux que les récits assez fantastiques des chroniqueurs de l’époque. Francis Huxley a retrouvé, au nord du Brésil, une bu indienne de langue « Tupi », les Urubu, descendant des Tupinamba anthropophages. Il a séjourné de longs mois parmi eux. L’auteur nous présente les Urubu dans une intimité quotidienne qu’il nous livre avec un sens aigu de la vérité – même la plus rude – et dans un style étincelant de verve.
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Paul Claudel nous oblige. Le désir violent qui se déploie dans ses textes de théâtre nous invite à être constamment attentifs à ce qui en nous de faiblesse et de lassitude appelle à un dépassement frénétique de l’être vers la grandeur, comme une exigence d’humilité et d’orgueil devant l’existence. Quand l’ironie facile et la paresse de la critique veulent limiter notre joie et notre aspiration à un amour plein, Claudel nous oblige à renaître à la vitalité qui meut le corps et l’esprit des créatures, en opposant l’épreuve vraie de la souffrance à l’endormissement honteux des sens, partout loué.
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« La société capitaliste n’a pas mieux réussi que l’ex-URSS, laquelle était loin d’être communiste. Oh ! La société capitaliste existe bien, elle ! Elle se porte au mieux… du point de vue de la classe bourgeoise qui domine la société ! Mais cette société assure-t-elle aux habitants de ce monde la vie qu’ils pourraient attendre de la technique moderne ? Non, bien sûr que non ! Une grande partie de la planète, soumise comme le reste de l’humanité au système capitaliste, meurt de faim. A moins qu’elle ne meure avant de maladie. Le capitalisme est un échec aussi sur le plan politique. Les neuf dixièmes des pays de la terre, y compris certains qui sont représentés à l’ONU, vivent sous des dictatures, où les droits de l’homme sont méprisés par les dirigeants et inconnus des opprimés. C’est pourquoi je reste communiste. » – A. L.
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