Simon Leys
L’ange et le cachalot
« Le lecteur qu’on fait passer ici, sans transition, de Confucius à Simenon, de Balzac au Père Damien, et de la brousse australienne au cap Horn, se plaindra peut-être du caractère apparemment hétéroclite de ces pages. Si son objection était fondée, je craindrais qu’elle ne soit sans remède, car en fait ce qu’elle mettrait en question, ce n’est pas la cohérence d’un court recueil, mais celle d’une vie déjà assez longue: pour le meilleur ou pour le pire, l’un et l’autre sont d’un seul tenant. » Simon Leys reste pour nous le premier dénonciateur averti et courageux de l’imposture maoïste. Il ne faudrait pas oublier non plus que c’est sa passion de la littérature qui l’a porté vers la Chine. Cette passion, la voici allègre et intacte dans un recueil d’essais qui vont de la calligraphie chinoise au style controversé de Balzac, et de l’expérience de la traduction à une lecture de Malraux définitivement iconoclaste.
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Le mal français
Le Mal français est un essai politique et sociologique d’Alain Peyrefitte publié à la fin de l’année 1976. Peyrefitte se demande dans l’introduction « pourquoi ce peuple vif, généreux, doué, fournit-il si souvent le spectacle de ses divisions et de son impuissance ? ». L’auteur s’insurge contre plusieurs maux français qui forment une sorte de maladie, un « Mal » français : les règles tatillonnes de l’administration, l’excès de bureaucratie, la centralisation, le manque de confiance des entrepreneurs, un État trop dirigiste, etc. Il souhaite de profondes réformes administratives, politiques et sociales, en fustigeant la « société bloquée » française et le pessimisme ambiant. Ce livre connaît un très grand succès de librairie, avec un million d’exemplaires vendus.
Le portail
François Bizot, membre de l’École française d’Extrême Orient, est fait prisonnier au Cambodge par les Khmers rouges, en 1971. Enchaîné, il passe trois mois dans un camp de maquisards. Chaque jour, il est interrogé par l’un des plus grands bourreaux du vingtième siècle, futur responsable de plusieurs dizaines de milliers de morts, aujourd’hui jugé pour crimes contre l’humanité : Douch. Au moment de la chute de Phnom Penh, en 1975, François Bizot est désigné par les Khmers rouges comme l’interprète du Comité de sécurité militaire de la ville chargé des étrangers auprès des autorités françaises. Il est le témoin privilégié d’une des grandes tragédies dont certains intellectuels français ont été les complices. Pour la première fois, François Bizot raconte sa détention, décrit une révolution méconnue, démonte les mécanismes de l’épouvante et fait tomber le masque du bourreau monstre. Grâce à une écriture splendide et à un retour tragique sur son passé, l’auteur nous fait pénétrer au cœur du pays khmer, tout en nous dévoilant les terribles contradictions qui — dans les forêts du Cambodge comme ailleurs – habitent l’homme depuis toujours. (Ethnologue, François Bizot a été affecté depuis 1965 dans différents pays de la péninsule indochinoise, dont il étudie la religion. Directeur d’études à l’École pratique des hautes études, il est titulaire de la chaire de « Bouddhisme d’Asie du Sud-Est »)
Fier d’être français
Il faut bien que quelqu’un monte sur le ring et dise: « Je suis fier d’être français. » Qu’il réponde à ceux qui condamnent la France pour ce qu’elle fut, ce qu’elle est, ce qu’elle sera: une criminelle devenue vieillerie décadente. Or nos princes, qui devraient la défendre, au lieu de pratiquer la boxe à la française, s’inspirent des lutteurs de sumo! Comment ne pas chanceler dans ces conditions? Et les procureurs de frapper fort. Ils exigent que la France reconnaisse qu’elle les opprime, qu’elle les torture, qu’elle les massacre. Seule coupable! Pas de héros dans ce pays! Renversons les statues, déchirons les légendes. Célébrons Trafalgar et Waterloo, et renions Austerlitz! Ils veulent que la France s’agenouille, baisse la tête, avoue, fasse repentance, reconnaisse ses crimes et, tondue, en robe de bure, se laisse couvrir d’insultes, de crachats, heureuse qu’on ne la « nique » qu’en chanson et qu’on ne la brûle que symboliquement chaque nuit! Il est temps de redresser la tête, de hausser la voix, de monter sur le ring… et de boxer à la française!
Lettre ouverte du dernier des chrétiens au premier des français
Une école politique affirme sans sourire que le repos dominical est désuet voire néfaste en ces temps de crise économique.Or l’analyse des conséquences sociales de l’extension de l’ouverture des magasins le dimanche, démontre que cela nourrirait précisément les moteurs de la crise mondiale que nous traversons. Examinant les conséquences les plus concrètes comme les effets à long terme, Michel Fauquier appelle à une réflexion qui ne soit pas menée au nom des seuls impératifs économiques, mais qui prenne en compte le véritable intérêt humain.

