François Roche
Les cuisines du Kremlin
La Russie est en quête de réhabilitation sur la scène internationale. Vladimir Poutine prétend la transformer en un pays comme les autres, gouverné par les mêmes règles et principes que les grandes puissances occidentales. Pourtant, à observer de près le fonctionnement au quotidien de la démocratie russe, la bataille pour le contrôle des grandes entreprises pétrolières du pays, la mécanique du pouvoir, les rapports entre l'argent et la politique, force est de constater que la Russie n'est pas un pays encore tout à fait comme les autres. Quelle sorte de ragoût nous mitonnent donc les cuisines du Kremlin ? Quel type de régime Vladimir Poutine est-il en train d'imposer à son pays sous nos yeux ? Les rêves de la reconstruction d'un nouvel empire russe, empruntant aux restes de la défunte URSS peuvent-ils devenir réalité ?
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L'ex des Homicides Harry Bosch n'a plus le badge qui lui ouvrait toutes les portes et le couvrait en cas d'ennui. Mais rien à faire : il élucidera le meurtre d'Angella Benton, jeune assistante de production retrouvée morte quelques jours avant un des plus gros hold-up de Hollywood. Sauf que, dès le départ, « on » lui ordonne de renoncer. Obstiné, Bosch va voir un des deux policiers ayant enquêté sur le braquage. Celui-ci lui révèle qu'un agent du FBI, une femme, a jadis téléphoné à son collègue pour l'informer d'une anomalie dans les numéros de billets recensés par la banque, puis volés. Ainsi commence un des romans les plus sombres et inquiétants de Michael Connelly. Difficulté de l'enquête et présence obsédante d'une force inconnue qui tire toutes les ficelles et entraîne Bosch dans une terrible descente aux enfers, Lumière morte marque le grand retour de Harry Bosch au travail d'enquête.
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Nos démocraties souffrent de nouvelles maladies. Comme celles que l’on contracte à l’hôpital, elles viennent de l’intérieur, du jeu démocratique lui-même. Le populisme est ainsi un dérèglement de certains de nos systèmes politiques qui ne savent pas répondre à la globalisation. Ils n’en meurent pas tous mais tous sont atteints. En France plus qu’ailleurs. Décolonisation violente, perversion médiatique, « sondagisme » aigu, autant de travers qui abîment la politique et renvoient à l’épuisement de la Ve république. Notre régime, loin de réduire cette crise, l’aggrave. Loin de développer la démocratie, il l’entrave. Notre constitution, jadis utile, ne remplit plus sa fonction. Entre cohabitation délétère et présidentialisme monarchiste, les Français ne s’y retrouvent plus. Il faut mettre un terme à cette confusion. La solution n’est pas américaine mais européenne. Au régime présidentiel ici voué à l’échec il faut préférer le modèle européen des grandes démocraties parlementaires dirigées par le Premier ministre.