Jean Bouvier
Les deux scandales de Panama
Le scandale n’est pas celui qu’on croit : il dormait dans les caves des banques et le secret des familles, embaumé aux Archives Nationales, quarante liasses de la série 7 AQ. Jean Bouvier sort le cadavre du placard. Au lecteur de juger : deux scandales, ou pas du tout.
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En l’absence des hommes
Au début, il est sans doute un peu dérangeant cet amour entre ce vieil écrivain et ce très jeune homme. Mais très vite on se rend compte qu’il restera sur un plan purement platonique. Alors s’installe une véritable fascination pour chacun des mots qu’ils échangent, au cours de profondes et longues conversations, puis au fil de lettres admirables, lorsque Marcel doit quitter la ville. Car l’écrivain en question, c’est Proust bien sûr, même s’il n’est jamais nommé. Exactement au moment où naît cette passion (qui n’est pas sans évoquer un certain amour vénitien si bien conté par Thomas Mann), le jeune héros connaît l’amour, charnel celui-là, avec son beau soldat de voisin. En lieu et place des mots de la passion platonique, s’échangent ici les gestes, caresses, regards, silences de l’Amour… puis les mots aussi, lorsque le soldat regagne le front.
Le cheval évanoui
Pour vivre en homme fortuné sans se donner la peine de gagner une fortune, Hubert Darsay a trouvé la solution : épouser une riche héritière, Priscilla, dont il entend croquer ensuite la dot en compagnie de Coralie, son amante. Le rideau se lève sur la présentation du fiancé à ses futurs beaux-parents, Henry-James et Felicity Chesterfield. L’entrée en scène du frère de Priscilla, Bertram, donne à Hubert l’idée d’un fructueux doublé : un mariage entre ce Bertram et Coralie. Amusée par le projet, Coralie accourt mais, moins cynique que son ami et plus intelligente, elle est sensible au charme de son hôte, le lucide Henry-James, et ce nouvel élément fait que l’intrigue du Cheval évanoui bascule pour notre plus grand plaisir du vaudeville vers la comédie de mœurs spirituelle et nuancée sur les rêves d’amour et d’or de deux générations.
Les linges de la nuit
Il suffit de lire ces lignes pour réaliser à quel point l’ouvrage de Madeleine Riffaud, best-seller qui a marqué son époque en dénonçant les carences du système hospitalier français, reste scandaleusement d’actualité. Ni pamphlet ni roman, bien plus qu’un reportage, Les linges de la nuit est le témoignage d’une journaliste qui, pour parler au mieux de son sujet, passe de l’autre côté du miroir. En se faisant engager incognito comme agent hospitalier, Madeleine, devenue Marthe, découvre et révèle le pire : besognes répugnantes, salaires dérisoires, manque de moyens et de personnel, souffrances physiques et morales… Mais elle parle aussi des liens de tendresse qui se nouent entre soignants et soignés, du dévouement quotidien et des gestes de délicatesse qu’il suppose, de la patience, du courage de certains qui, face à la mort, se révèlent. Avec subtilité, humour et poésie, cette grande dame de la Résistance qui n’a jamais cessé de se battre pour les autres nous livre » un témoignage qui pourrait être un voyage au bout de la nuit et du sordide et qui, grâce aux qualités de cœur de l’auteur […] est un beau livre d’hommage à l’espoir » (Les Echos).
Charly 9
Charles IX fut de tous nos rois de France l’un des plus calamiteux. A 22 ans, pour faire plaisir à sa mère, il ordonna le massacre de la Saint Barthélemy qui épouvanta l’Europe entière. Abasourdi par l’énormité de son crime, il sombra dans la folie. Courant le lapin et le cerf dans les salles du Louvre, fabriquant de la fausse monnaie pour remplir les caisses désespérément vides du royaume, il accumula les initiatives désastreuses.Transpirant le sang par tous les pores de son pauvre corps décharné, Charles IX mourut à 23 ans, haï de tous. Pourtant, il avait un bon fond.