Molière
Les femmes savantes
« Il n’est pas bien honnête, et pour beaucoup de causes, qu’une femme étudie et sache tant de choses. » Chrysale est au désespoir face à l’attitude des femmes de sa maison. Flattées par le pédant Trissotin, celles-ci se piquent de grammaire et de philosophie, délaissent le bon sens au profit des bons mots… Les femmes peuvent-elles se mêler de sciences et prétendre à l’érudition? La pédanterie est-elle ennemie du bonheur? En cette fin du XVIIe siècle, la polémique va bon train, et Molière choisit son camp: celui de la comédie.
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Le Tartuffe
En laissant Tartuffe entrer dans sa maison, Orgon ne pouvait pas imaginer qu'il allait mettre en péril sa fortune, son honneur, son bonheur et l'unité de sa famille. Et pourtant, c'est bien à quoi travaille « l'imposteur », mais toujours à l'insu du maître de maison : si Tartuffe courtise la femme d'Orgon, c'est sous prétexte de l'entretenir de religion; s'il spolie ses enfants, c'est sous couvert de les remettre dans le droit chemin; s'il s'approprie les cordons de la bourse, c'est pour mieux organiser la dévotion familiale. Comment, dans ces conditions, Orgon aurait-il pu s'apercevoir de son aveuglement et donner au faux dévot la correction qu'il mérite? Avec Tartuffe, Molière livre une satire grinçante de toutes les hypocrisies, satire qui fait mouche et qui, 300 ans plus tard, reste toujours de mise : en témoignent les mises en scène modernes, qui se succèdent, collant à l'actualité, et le nom de Tartuffe qui est définitivement passé dans la langue comme synonyme d'hypocrite.
Le soulier de satin
Dona Prouhèze : Qu'ai-je voulu que te donner la joie ! Ne rien garder ! Etre entièrement cette suavité ! Cesser d'être moi-même pour que tu aies tout ! Là où il y a le plus de joie, comment croire que je suis absente ? Là où il y a le plus de joie, c'est là qu'il y a le plus Prouhèze ! Je veux être avec toi dans le principe ! Je veux épouser ta cause ! Je veux apprendre avec Dieu à ne rien réserver, à être cette chose toute bonne et toute donnée qui ne réserve rien et à qui l'on prend tout ! Prends, Rodrigue, prends mon cœur, prends, mon amour, prends ce Dieu qui me remplit ! Le Soulier de satin occupe une place à part dans l'histoire du théâtre au XXe siècle. Cette pièce, qui a pour scène le globe terrestre tout entier, et qui se passe à l'âge d'or espagnol, rejoue pour nous tous les drames intimes de Claudel, le déchirement que le désir et l'amour apportent dans la chair. Le style, lui, englobe tous les styles, du burlesque au mystique, du tragique au poétique. Tout Claudel s'y est accompli, ouvert, illuminé.
Les plaideurs
Les Plaideurs est une comédie en trois actes et en vers (884 alexandrins). C’est la seule comédie qu’il ait écrite. Il s’est inspiré des Guêpes d’Aristophane mais en a retiré toute la portée politique. Un juge sort de chez lui par la fenêtre, des chiots urinent sur la scène, deux jeunes amoureux se jouent du père de la jeune fille, le tout en alexandrins.
L’île des esclaves
Marivaux n'est pas seulement le magicien des ravissements, des confusions et des conspirations amoureuses. Notre siècle, qui a le goût des paraboles sociales, redécouvre ses pièces en un acte, comme cette Colonie subversive où les femmes ont l'idée de prendre le pouvoir… L'île des esclaves est aussi une utopie, entre la fable philosophique et la comédie à l'italienne. Sur l'île de » nulle part « , deux couples de maîtres et d'esclaves échangent leur condition le temps d'un » cours d'humanité « . Le serviteur se donne trois ans pour corriger le seigneur de sa barbarie et de sa superbe, trois ans pour le rendre humain, sensible et généreux. Venu d'une époque qui ne connaissait pas la lutte des classes, ce conte étonne par son amertume et sa souriante cruauté.