Charles Baudelaire
Les fleurs du mal
Pourquoi le recueil des Fleurs du mal a-t-il cette audience aujourd’hui ? Parce qu’il représente, depuis 1857, la naissance d’une poésie nouvelle. Baudelaire utilise les formes classiques – le sonnet, l’alexandrin – pour dire la modernité : la bizarrerie, les villes immenses, le malaise d’une existence douloureuse. Face à cette angoisse, il nous propose un moyen de vaincre le mal, le dégoût de soi et des autres, le « spleen » : l’idéal d’un langage qui nous montrerait un ailleurs rêvé, un monde enfin habitable.
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Rhinocéros
Rhinocéros est la pièce la plus riche de Ionesco. Elle ne perd rien de l'esprit d'innovation, de provocation, des premières pièces. Comme elles, celle-ci mélange les genres et les tons, le comique et le tragique. Mais l'innovation principale qui s'introduit ici est la réflexion sur l'Histoire, à travers le mythe. La pièce est une condamnation de toute dictature (en 1958, on pense au stalinisme). Ionesco condamne autant le fascisme que le communisme. C'est donc une pièce engagée : «Je ne capitule pas», s'écrie le héros.Le rhinocéros incarne le fanatisme qui «défigure les gens, les déshumanise».
Ivanov
Ivanov, en russe, c’est un nom qui se rapproche de Dupont ou Durand – un monsieur tout le monde. Propriétaire terrien dans un district de la Russie centrale, intelligent, gentil, amoureux, Ivanov est envahi depuis peu par une certaine mélancolie. Sa femme très malade, sa propriété qui part à vau-l’eau, sa gestion de l’argent, tout est remis en question. Tchekhov disait : Il y en a des milliers, des Ivanov… l’homme le plus normal du monde, pas du tout un héros. C’est le drame de cet anti-héros confronté au temps dilaté par l’ennui, à l’impuissance, l’immobilisme, l’inaction et la paresse, un homme lâche enlisé dans l’existence.
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Rémy Chasseau n'éprouvait aucune attirance pour le commerce familial d'OEufs, Beurres et Fromages. Passant outre à l'opposition paternelle, il veut être décorateur de théâtre. et pénètre d'abord dans le monde du music-hall. Ses maquettes plaisent, et lui-même plaît bien plus encore. Rémy a 18 ans, il est beau, soigné, intelligent, mais délicat aussi. Et si les femmes s'empressent spontanément à servir sa carrière, il est gêné de tirer profit de ses succès auprès d'elles. Enfin il se trouve entraîné dans une bande de jeunes gens à la mode, que les femmes riches on influentes se chargent de « lancer ». C'est la foire aux garçons, toujours ouverte et florissante, à Paris comme dans certains ports de la Côte d'Azur.
Le chaos et la nuit
Celestino Marcilla, Madrilène de famille bourgeoise, a milité à gauche pendant les années qui précédèrent la guerre civile, puis combattu avec une bravoure remarquée dans les milices, puis s'est réfugié en France au moment de la défaite de 1939. Alors une fille – son unique enfant – lui est née, Pascualita, et sa femme est morte. Celestino a emmené sa fille avec lui à Paris, qu'il n'a pas quitté depuis. En 1959, elle a vingt ans, et il en a soixante-sept. Celestino, à Paris, vit de ses rentes, qui lui donnent une certaine aisance. Il ne fait rien, que penser ou rêver politique, passant ses journées à lire et à annoter des journaux et des livres, à écrire des articles de politique ou de sociologie qui sont refusés partout, et un ouvrage qui n'avance pas – au côté de Pascualita, qui n'a qu'indifférence et dédain pour les préoccupations ou plutôt l'obsession de son père.