Judith Viorst
Les renoncements nécessaires
Judith Viorst, avec esprit, courage, lucidité, retrace pour nous le long chemin qui va de la première séparation d’avec la mère à la perte des illusions et de la jeunesse, au départ ou à l’abandon de ceux que nous aimons, à leur disparition. Sans oublier la réalité de notre propre mort, qui doit nous trouver prêts, et, a l’instant ultime, nous fait grandir encore. Un très beau livre, qui éclaire la théorie psychanalytique de façon vivante, accessible, non doctrinale. Livre personnel, nourri d’expériences, de références littéraires, qui éveille en nous un certain désir de sagesse, nous aide à ouvrir cette porte parfois close, parfois entrouverte, qui nous conduit, dans l’acceptation de ces renoncements nécessaires, sur la voie de la sérénité.
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C’est beau une ville la nuit
C'est beau une ville la nuit n'est pas à proprement parler un roman autobiographique, ni une simple biographie d'acteur, mais bien plutôt l'écriture d'une errance et d'une quête. « Une balade, l’œil et l'esprit grand ouverts au vif de la ville et au droit de la vie, une route de douleurs, de joies et finalement d'espérance. » Ce livre est un fragment d'itinéraire de l'homme Bohringer avant même que les écrans renvoient cette image d'une « gueule » de cinéma et que celle-ci s'impose par la forte présence d'un comédien dont les valeurs personnelles ne se réduisent pas à sa profession et au narcissisme qu'elle entretient. Ouvert aux autres et amoureux de l'amitié, Richard Bohringer, grand lecteur de Cendrars, de Kérouac ou de London, sait donc que la raison même de l'écrivain est de mythifier la réalité de la vie, de dire vrai même dans l'imaginaire puisque « la réalité dans tout cela, ce sont les faits, les gens non pas tels qu'ils sont mais tels qu'on les vit. C'est la règle du jeu. La seule avec laquelle il acceptable de jouer. »
Ce grand cadavre à la renverse
Pour Bernard-Henri Lévy, comment ne pas s'attrister de l'état de crise, voire de décomposition, du progressisme contemporain ? Comment ne pas se souvenir du mot terrible de Sartre qui, dans la préface à Aden Arabie de Paul Nizan, définissait déjà la gauche de son époque comme « un grand cadavre à la renverse où les vers se sont mis » ? Et comment ne pas s'inquiéter, enfin, de ce que les héritiers du dreyfusisme et des combats antifascistes ont fait de leurs valeurs et du souffle qui inspira leurs aînés ? Trente ans après ses débuts, Bernard-Henri Lévy retrouve ici l'esprit de ses premiers livres.
Les fleurs de Tarbes ou la terreur dans les lettres
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